Algérie : les premiers enseignements de l'ère Madjer

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Algérie @Maxppp

Nommé sélectionneur national à la mi-octobre, Rabah Madjer a vécu son premier rassemblement à la tête de l'équipe d'Algérie en ce mois de novembre. Quels premiers enseignements peut-on en tirer ?

Un chantier immense. Voilà ce qui attendait Rabah Madjer, nommé sélectionneur de l'équipe nationale d'Algérie le 18 octobre dernier. Épaulé par son staff, l'ancien footballeur devait remettre d'aplomb des Fennecs en crise. Au cœur des critiques et des débats, Madjer a souvent répondu à ses détracteurs par la parole. Mais la réponse la plus attendue était celle du terrain. Pour son premier rassemblement en tant que sélectionneur, le technicien âgé de 58 ans a fait quelques choix forts dès l'annonce de sa liste. Des cadres tels que Sofiane Feghouli ou Raïs M'Bolhi n'ont pas été appelés. Un choix assumé par le nouvel homme fort de l'Algérie, qui a bien sûr précisé que ces joueurs n'étaient pas écartés de manière définitive. Durant cette trêve de novembre, la 67ème nation au classement FIFA avait deux matches au programme. L'occasion d'y voir un peu plus clair sur les intentions du sélectionneur. Pour la première rencontre face au Nigéria, qui comptait pour la qualification au Mondial 2018, l'Algérie ne jouait plus rien car elle était déjà éliminée.

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Mais devant son public et après une campagne catastrophique, les Fennecs voulaient terminer sur une bonne note. Entre les blessures et les choix qu'il a fait, Madjer a quasiment tout changé. Hormis Mandi et Cadamuro, tous les joueurs alignés n'étaient pas titulaires le mois dernier avec Alcaraz. Ecartés en octobre, Slimani et Mahrez ont été titularisés tout comme Brahimi, capitaine pour l'occasion. On a pu aussi noter le retour d'une sentinelle (Medjani) au milieu de terrain, une défense centrale inédite (Cadamuro-Chafai, Mandi latéral droit) ou encore le come-back de Chaouchi dans les cages, sept ans après son dernier match. Forcément, il ne fallait pas s'attendre à un miracle. Menés 1 à 0 (63e), les Algériens ont égalisé en fin de rencontre grâce à un pénalty transformé par Yacine Brahimi. Loin d'évoluer à son meilleur niveau, l'équipe de Madjer n'a pas montré un visage plus intéressant face à la République Centrafricaine hier en amical. Malgré un succès 3 à 0 en trompe l'oeil (doublé de Brahimi et un but de Slimani), les Verts n'ont pas vraiment rassuré collectivement comme individuellement.

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Un vaste chantier attend Madjer et son staff

Mais Rabah Madjer, qui s'en est pris violemment à un journaliste après le match, ne retient que le positif, lui qui sait que le chemin est encore long pour ramener l'Algérie à un niveau conforme à son potentiel. Il a expliqué au Buteur : «Nous avons fait un très bon match. On a été forts tactiquement. On s’est créé beaucoup d’occasions. On a dominé l’adversaire qui était pourtant solide, notamment sur le plan physique et même au milieu du terrain. On a marqué trois buts, c’est une bonne chose pour le moral. Aussi, je peux vous dire que nous avons réussi à nous imposer dans un stade qu’on appelle le tribunal. Il nous reste encore du travail. Il y a beaucoup de choses à faire dans cette équipe (...) Honnêtement, je suis content de la victoire car c’était avec l’art et la manière, aussi pour la réaction des joueurs car ils ont beaucoup souffert ces derniers temps de la pression, mais je peux vous dire que je ne suis pas satisfait à 100%. On doit encore travailler. Il nous manque des individualités qui ont pesé aujourd’hui.»

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Comme face au Nigéria, l'entraîneur algérien a utilisé un système de jeu avec toujours une sentinelle comme notamment à l'époque de Vahid Halilhodzic. «Aujourd’hui, nous avons joué en 4-5-1. C’est aussi la même stratégie que face au Nigeria. Seulement, face au Nigeria, on avait aligné une sentinelle pour faire face aux offensives des Super Eagles. Mais par la suite, avec l’entrée de Baghdad Bounedjah, on a terminé le match en 4-4-2. C’est aussi le cas pour ce match face à la RCA.» Le nouveau staff des Verts a donc voulu essayer plusieurs options tactiques durant ces deux matches. Avec une victoire et un nul, les débuts de Madjer sont plutôt corrects en termes de résultats. En termes de jeu, il y a encore beaucoup de travail forcément. Enfin, en ce qui concerne la vie de groupe, tout semble bien se passer à écouter Carl Medjani. «Le courant passe parfaitement bien. Les choses se passent bien. Le staff technique communique bien avec l’ensemble des joueurs. On sait ce que le coach veut de nous. On s’est donné le mot pour apporter le meilleur de nous-mêmes. Je pense que les deux tests face au Nigeria et la Centrafrique sont encourageants pour nous. On vient de tourner une nouvelle page. Ces deux matchs sont ceux du renouveau». Le chemin est encore long pour une équipe d'Algérie en pleine reconstruction...

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