Anzhi : une politique de recrutement qui tourne au fiasco

« L’idée est de recruter plus de stars. En janvier ou février, il pourrait y avoir de nouvelles arrivées. Un footballeur de très haut niveau, c’est certain, voire peut-être deux. Pour jouer l’Europe, il nous faut plus d’expérience. Il n’y a pas de liste arrêtée, mais on travaille sur plusieurs pistes pour cet hiver ». Voilà ce que déclarait début novembre Roberto Carlos au sujet du futur recrutement d’Anzhi Makhachkala. Si le club russe est toujours dans le timing pour accueillir une ou deux stars internationales, force est de constater qu’il multiplie les refus d’envergure et ce malgré la présence de Samuel Eto’o et de l’ancien latéral gauche du Real Madrid.

Florent Malouda, Frederic Kanouté, Didier Drogba, David Villa, Ganso, Andrei Arshavin, Nicolas Anelka, André Ayew et bien d’autres n’ont pas donné suite aux approches du richissime club russe. Il faut dire que malgré Samuel Eto’o et l’assurance d’un confortable traitement, le projet sportif d’Anzhi n’a rien de reluisant. La situation géographique du club (une ville du Daguestan au bord de la mer Caspienne au sud-ouest de la Russie) n’aide pas à favoriser le projet et freine bien des ardeurs. De plus, après avoir terminé 7e du championnat russe, le club vient également de changer son coach, un entraineur local nommé Yuri Krasnozhan (48 ans) qui a débarqué après l’échec Guus Hiddink. Pire, le rendement des recrues récemment arrivées est loin d’avoir donné satisfaction.

Un recrutement hors de prix qui tourne au fiasco

Le buteur brésilien Diego Tardelli recruté en mars pour 5 M€ à l’Atletico Mineiro vient de faire ses valises pour le Qatar sans avoir marqué le moindre but en 13 rencontres. Mehdi Carcela, le milieu offensif marocain, recruté pour 9 M€ n’a joué qu’un seul match depuis son arrivée suite à une grave blessure et veut déjà partir. Et que dire de Balazs Dzsudzsak ! Le milieu offensif hongrois, recruté pour 15 M€, serait sur le point de faire ses valises pour rejoindre le Dynamo Moscou. Enfin, Mbark Boussoufa, le prodige d’Anderlecht a bien du mal à confirmer son immense potentiel aperçu en Jupiler League. Hormis quelques rares prestations de haut niveau, il s’est plus volontiers mis en évidence en se faisant expulser en championnat.

Manchester City l’a appris à ses dépens ces dernières saisons, le PSG commence doucement à en faire l’amère expérience : l’argent n’est pas synonyme de réussite sportive immédiate et il faut souvent essuyer les plâtres quelques saisons avant d’obtenir une équipe compétitive. Malgré Eto’o, Anzhi est loin d’être devenu une plaque tournante du football mondial comme il l’espérait. Pire, le club russe est en train de se faire voler la vedette par… les clubs chinois qui se sont montrés bien plus convaincants pour attirer Nicolas Anelka et sans doute bientôt Didier Drogba. Mais tout n’est pas perdu, puisque Man City a connu de grosses désillusions avant de parvenir à attirer Sergio Aguero, Samir Nasri ou encore Yaya Touré. Si les dirigeants de City ont su faire amende honorable de leurs nombreux échecs, reste à savoir si l’appétit démesurée du club russe n’aura pas raison de son ambition sportive.