Argentine - Chili : les notes du match

Par La Rédaction FM
9 min.
Argentine Alexis Alejandro Sánchez Sánchez @Maxppp

Au terme de 120 minutes teintées d'excitations et de crispations, le Chili remporte, aux tirs au but sa première Copa America (0-0, 4-1 t.a.b.)

La 44e Copa America livrait son verdict ce soir au stade Nacional de Santiago. Et quoi de mieux comme affiche entre le Chili, le pays organisateur, et la meilleure formation sud-américaine du moment, l'Argentine, deux pays obnubilés par un titre continental qui leur échappe depuis trop longtemps. Depuis la création de la compétition en 1916, le Chili ne s'est jamais imposé malgré 4 finales. En face, l'Argentine cherche désespérément son premier sacre depuis 1993, un paradoxe pour un pays si attaché au ballon rond et qui produit tant de grands joueurs. L'une de ses deux nations allait quoi qu'il soit mettre en fin à cette longue période d'abstinence. L'Argentine avec son quatuor de rêve Pastore-Di Maria-Agüero-Messi partait favorite, mais le Chili, poussé par les 40 000 spectateurs, leur offrait une superbe opposition.

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Preuve de cet engouement national, le stade de Santiago rendait inaudible l'hymne chilien. L'Argentine était prévenue. Surtout, Messi and co en ont vu d'autres après deux finales perdues (Copa America 2007 et Coupe du Monde 2014). Sur sa première incursion, la Pulga alertait un Agüero trop court dans la surface (6e). La réplique venait sans attendre par l'intermédiaire de Valdivia, seulement le numéro 10 préférait trouver un coéquipier introuvable au lieu de frapper au but (8e). Vargas s'essayait de loin, sans réussite (10e). Le danger se précisait devant les cages de Romero lorsqu'il du intervenir pour la première fois sur une reprise de Vidal (11e). Le match offrait une grosse intensité. Les deux équipes appliquaient un jeu direct pour courir d'un but à l'autre même si le Chili avait le ballon le plus souvent. Sur un coup-franc tiré par Messi, Agüero croyait ouvrir le score d'une tête décroisée mais Bravo était vigilant sur sa ligne (21e). Après une demi-heure où le ballon allait d'un but à l'autre, les deux équipes calmaient un peu le jeu. Le temps pour Lavezzi de remplacer précipitamment un Di Maria touché à la cuisse (29e). Et alors qu'Alexis régalait par sa technique et ses dribbles, Pastore, en dedans jusque-là, trouvait parfaitement en retrait un Lavezzi trop facile devant Bravo (45+2e).

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Le Parisien devait s'en mordre les doigts car cette occasion n'allait pas se représenter. Au retour des vestiaires, le Chili appuyait sur l'accélérateur et allait considérablement faire souffrir l'Albiceleste. Sans se créer d'occasion franche, les hommes de Sampaoli assiégeaient le but de Romero. Étonnement, l'Argentine ne parvenait plus à ressortir dans le camp adverse. Les duels s'intensifiaient et l'arrière-garde argentine montrait les crocs. Un peu trop même puisque coup sur coup, Rojo et Mascherano écopaient d'un avertissement. Voyant les prolongations s'approcher, les deux coachs opéraient quelques changements. Agüero et Pastore sortaient au profit de Higuain (74e) et Banega (81e), Valdivia cédait sa place à Fernandez (75e). Le Chili a bien cru à la victoire lorsqu'Alexis croisait une incroyable volée. Celle-ci passait à quelques centimètres du poteau (82e). Messi aura lui aussi son occasion mais sa frappe à bout portant terminait dans le petit filet (90+4e). Les prolongations s'offraient à deux équipes épuisées. Le Chili poursuivait sa domination stérile. Seul Alexis allait de nouveau s'offrir une occasion suite à une grosse erreur de Mascherano (105e) mais il ne cadrait pas sa frappe. Il fallait donc s'en remettre à la séance des tirs au but. À ce petit jeu, la maîtrise des nerfs est essentielle. Higuain frappait largement au-dessus alors que Bravo arrêtait la tentative de Banega. Alexis Sanchez, d'une panenka offrait la première Copa America de son histoire au Chili.

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L'homme du match : Sanchez (8) : pilier offensif de la sélection chilienne, les fans venus en nombre en attendaient certainement plus à Alexis qu’aux autres. Et le Gunner n’aura pas déçu. Que ce soit dans les petits périmètres ou les grands espaces, l’ancien de l’Udinese trouvait toujours la parade. Sa prestation aurait mérité un but, qui aurait pu être sublime s’il n’avait pas trop croisé sa reprise (82e) ou même sa frappe (105e). Comme un symbole, il alla, d’une panenka, offrir la victoire au Chili.

Argentine :

  • Romero (6) : pas toujours rassurant dans son jeu au pied, il se couche bien sur la première tentative de Vidal (11e) puis capte la frappe d'Alexis (45e). Il a gardé ses nerfs solides en deuxième mi-temps quand le Chili dominait.

  • Zabaleta (6) : il s'est souvent retrouvé bien esseulé et parfois en difficulté sur son côté face aux montées de Beausejour et a dû combler certaines erreurs de son axe central. Son expérience lui a permis de rester dans son match. Un sauvetage devant Alexis (8e)

  • Demichelis (5) : comme en demi-finale, il a remplacé Garay malade. Malgré une grosse erreur sur un dégagement manqué (11e) ce qui a profité à Vidal, il s'est bien rattrapé par la suite en imposant son physique.

  • Otamendi (4) : il est mentionné pour remplacer Sergio Ramos. Il a dû donner des sueurs froides aux supporters de l'Albiceleste comme à ceux du Real. Il manque totalement sa première intervention devant Valdivia (8e) puis s'est régulièrement fait manger à la course par Vargas (23e, 53e).

  • Rojo (4,5) : il a grandement manqué de sérénité dans cette finale. Perturbé par les montées d'Isla et la technique de Valdivia il a souffert. Averti (55e) avant de voir le carton orange (84e), il s'est tout de même montré quelques fois disponible aux avant-postes.

  • Biglia (6) : très discret en première mi-temps lorsque les deux équipes délaissaient le milieu de terrain pour pratiquer un jeu direct, il a offert son impact quand les duels se sont intensifiés durant le second acte. Une présence sur coup de pied arrêté intéressante.

  • Mascherano (6) : il a encore rendu une belle copie au milieu et même en défense. Place devant l'arrière garde, il a colmaté les brèches de cette dernière comme lorsque la vitesse de Vargas faisait des misères (23e, 29e). Il est resté dans son match malgré un avertissement (56e). Fatigué, il a tout de même commis une erreur qui aurait pu offrir la victoire au Chili (105+1e).

  • Pastore (5) : le meneur de jeu a livré une partie contrastée. Invisible dans un premier temps, il a offert quelques ballons géniaux. Il aurait même pu être décisif si Lavezzi avait trompé Bravo (45+2e). On l'a seulement vu en seconde période sur de rares gestes techniques. Insuffisant néanmoins et remplacé par Banega (81e) qui a su redonner un peu de consistances au milieu. Averti (92e), il voit sa tentative arrêtée par Bravo lors de la séance des tirs au but.

  • Messi (5) : lui aussi a vécu une soirée contrastée. D'abord très en jambes, son association avec Agüero, à qui il offre une balle de but (21e) marchait bien. Cependant, il a disparu en seconde période se montrant trop esseulé pour parvenir à faire la différence. Il manque surtout la balle de match (90+4e).

  • Aguëro (6) : disponible en début de match pour ses coéquipiers, il a été précieux dans le pressing quand le bloc de son équipe évoluait trop bas. Il aurait pu être le héros de son équipe mais Bravo en décidait autrement (21e). A l'image de ses compères d'attaque il a fini par s'éteindre au fur et à mesure du match. Remplacé par Higuain (74e) qui a trop peu pesé et a manqué son tir au but.

  • Di Maria (non-noté) : difficile de l'évaluer puisqu'il s'est rapidement blessé à la cuisse. Remplacé au pied levé par Lavezzi (4,5) (29e) qui a fait une bonne entrée mais il manque une balle de but (45+2e). Il n'a jamais ensuite eu l'opportunité de se montrer à cause de la domination chilienne et a terminé avec des crampes.

Chili :

  • Bravo (7) : capitaine de la Roja, Claudio Bravo aura été une sécurité pour sa défense. Une belle parade sur un coup-franc de son coéquipier en club, Lionel Messi (20e), sur un plat du pied de Ezequiel Lavezzi, juste avant la pause. La deuxième mi-temps et les prolongations étant plus calme, il s’est activé à jouer son rôle de capitaine à fond. Après avoir vu la tentative de Higuain passer largement au-dessus, le portier chilien stoppe le tir de Banega et offra une balle de match à Alexis, dont on connaît l’issue.

  • Isla (7) : comme son compère du couloir gauche, Isla a été omniprésent par ses montées. Profitant de quelques caviars distillés par Alexis Sanchez, il a cependant pêché dans le dernier geste malgré ses provocations incessantes. Dommage.

  • Medel (6) : face aux monstres offensifs argentins, l’Interiste a été propre derrière. Une agressivité maitrisée, même s’il a laissé trainer le pied dans le ventre de Messi, et un bon sens de l’anticipation.

  • Silva (6) : très propre dans ses relances, qui a même amené à quelques brèches en première mi-temps, le défenseur d’Osasuna n’a pas faillit dans sa mission l’opposant à Sergio Agüero, Lionel Messi et à Angel Di Maria.

  • Beausejour (6,5) : intéressant dans ses montées, il a toutefois été moins en vue que Mauricio Isla. Après une première mi-temps qui laissait augurer du très bon, le latéral de 31 ans n’a pas autant pesé.

  • Aranguiz (6) : lui aussi a fait une Copa America impeccable. Hormis sa méchante faute sur Di Maria, on ne peut rien reprocher au Chilien, qui a livré une prestation correcte mais sans étincelles. Il a lui aussi marqué son tir au but, après Matias Fernandez et Vidal.

  • Diaz (6) : en compagnie du Turinois, il forme un duo de chien de garde. Et cela s’avère plus qu’utile aux Chiliens. Le milieu argentin a été bien muselé, empêchant les transmissions entre Pastore et ses attaquants.

  • Vidal (7) : remis de ses mésaventures, l’acolyte de Paul Pogba et de Andrea Pirlo, avec son caractère bien trempé, s’est comme d’habitude projeté vers l’avant dès que possible. Frappant quelques fois au but et en maitrisant à merveille chacune de ses déviations. Il a inscrit sans trembler son tir au but. Du grand Vidal.

  • Valdivia (6) : étincelant depuis le début de la compétition, le tout nouveau joueur de Al-Wahda s’est bien illustré, surtout dans les premières bonnes minutes de la Roja. Provocateur, il a subi énormément de fautes. Remplacé par Matias Fernandez (74e), un match moyen qu’il aura su bien terminer en allant inscrire le premier tir au but de la séance.

  • Sanchez (8) : voir ci-dessus.

  • Vargas (5) : héros de la demi-finale, contre le Pérou, l’attaquant de Naples avait forcément à cœur, pour cette finale de Copa America devant son public, de récidiver. Mais à l’exception d’une frappe au-dessus (22e), la copie rendue par l’attaquant aura été bien terne. Remplacé par Henriquez (94e).

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