Belgique : les raisons de la débâcle

« Diables, mais que s’est-il passé dans vos têtes ? » La Dernière Heure s’interroge. Comment les Diables Rouges ont-ils pu sombrer dans de telles proportions face à la Suisse dimanche soir ? Tout avait pourtant parfaitement débuté avec un doublé de Thorgan Hazard après un quart d’heure de jeu. Et puis la machine s’est déréglée, et la Suisse avait repris l’avantage avant même la mi-temps, portée par un Shaqiri en feu et par l’efficacité de Seferovic, qui s’offrira un triplé.

L’explication du trou noir, le sélectionneur espagnol de la Belgique, Roberto Martinez, ne l’avait pas. « Il est très difficile d’apporter une explication. Nous avons bien commencé. Puis à un certain moment, la Suisse n’avait plus rien à perdre. Nous avons alors oublié de bien défendre. » Dans un langage plus direct, comme à son habitude, le latéral droit Thomas Meunier a livré son analyse au micro de la chaîne L’Equipe. « C’était catastrophique. (…) On a complètement craqué. On connaissait leur point fort, c’était leur côté droit et on s’est fait balader tout le match. Il y a eu un manquement un peu général, que ce soit sur les marquages, la couverture, la conversion offensive, défensive. Même avec une défaite on pouvait encore passer, c’est ça qui est grave, et on prend une branlée ici, ce n’est pas normal ! »

Nacer Chadli en grande difficulté

Si le côté droit de la Suisse était, comme expliqué par Meunier, redouté par les Belges, cela ne s’est pas vu. Car le côté gauche des Diables n’a jamais été aussi faible. Utilisé en piston gauche, Nacer Chadli, déjà en difficulté avec l’AS Monaco, a été malmené comme jamais, tandis que Dedryck Boyata a lui aussi vite été dépassé. Point faible de la sélection belge depuis un certain temps, le couloir gauche a totalement explosé face à la Suisse. Mais ce n’est pas tout. En l’absence de Lukaku, l’utilisation de Dries Mertens en pointe n’a pas été concluante. Mieux entouré, l’attaquant de Naples peut faire un malheur dans cette position. Mais dans le schéma utilisé, avec les frères Hazard en soutien, il est apparu trop esseulé.

Ce seul faux pas coûte cher à la Belgique, qui avait réalisé un sans-faute jusque-là. Grâce au goal average, la Suisse devance finalement son adversaire du soir et rejoint le Final Four de la Ligue des Nations. Un coup d’arrêt pour la sélection numéro 1 au classement Fifa, qui n’avait plus encaissé 5 buts dans le même match depuis une défaite 0-5 face à l’Espagne en 2009.