Benfica-OL : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Olympique Lyonnais Carlos Jorge Neto Martins @Maxppp

Si au tableau d’affichage l’Olympique Lyonnais s’en sort bien (4-3), les apparences sont trompeuses. Bousculés, dominés par des Lisboètes menés par un Carlos Martins (4 passes décisives) ainsi qu’un Fabio Coentrao (doublé) dans un grand soir, les Gones ont su réduire le score grâce à l’incapacité des Aguias d’avoir su gérer un 4-0 cinglant, mais juste. Alors qu’ils pouvaient entériner leur qualification pour les huitièmes de finale dès ce soir, les Rhodaniens laissent revenir Benfica à trois points avant un déplacement à haut risque du côté de Schalke 04.

Benfica démarre le match pied au plancher, mais c’est bien l’OL qui manque de créer la surprise dès la troisième minute lorsque Briand trompe Roberto avant d’être signalé hors-jeu à juste titre. L’ex-Rennais qui remet ça six minutes plus tard, mais cette fois-ci c’est un contrôle du bras qui provoque l’annulation de son but. Généralement dominés par des Aguias plus entreprenants, les Gones encaissent logiquement le premier but de la rencontre par Kardec (20e). Opérant par contre, les hommes de Claude Puel peinent toutefois à se montrer dangereux et se contentent de répondre au combat physique imposé par les Portugais. Une erreur de Lovren va permettre au Benfica de faire le break sur un contre conclu magnifiquement par une reprise de volée de Coentrao (32e). Mangés dans les duels, beaucoup moins motivés que leurs adversaires, les Gones vont boire la tasse juste avant la pause lorsque l’intenable Carlos Martins délivre une troisième passe décisive sur corner pour Javi Garcia (42e).

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De retour des vestiaires, la mainmise lusitanienne n’a pas connu de relâchement. Bien que Puel ait décidé de sortir un défenseur (Diakhaté) pour faire rentrer un attaquant supplémentaire (Gomis), les septuples champions de France n’ont jamais réussi à enchaîner plus de trois passes dans leur construction. Sans impact, ils sont passés à côté de leur match. Bien plus appliqués, notamment dans les tâches défensives, après leur tonitruante première période, les Lisboètes ont géré tranquillement la fin du match attendant le bon moment pour placer des contres assassins. Tactique payante à la 67e lorsque Martins poursuit son festival d’offrandes et sert Coentrao à la limite du hors-jeu avant que le défenseur rouge-et-blanc crucifie Lloris d’un lob somptueux. C’est alors que le champion de Liga Sagres se relâche et se fait peur. Les partenaires de Bastos sauveront l’honneur avec Gourcuff (75e) avant de croire en un retour spectaculaire grâce à Gomis (84e) et Lovren (94e) qui ont profité du coup de pompe physique de leurs hôtes. En vain.

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Au classement, Benfica revient à trois unités de l’Olympique Lyonnais qui reste à 9 points et qui parvient à conserver la tête du groupe B. Néanmoins, le non match (jusqu’à la 65e) et le réveil tardif des rhodaniens ont de quoi donner des regrets puisqu’en cas de victoire au Portugal les hommes de Puel se seraient qualifiés. Le déplacement à Schalke 04 vaudra donc son pesant d’or car la hiérarchie du groupe pourrait être bouleversée si une rencontre de pareille facture est reproduite par les partenaires de Cris.

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Homme du match : C. Martins(8) : très actif sur son aile droite, l’ailier lisboète a été très précieux de par ses débordements ainsi qu’à la récupération lorsqu’il est venu porter main-forte à Javi Garcia. Une excellente entame de match ponctuée par une passe décisive pour Kardec sur coup-franc (20e). Homme-clé de la première période, le Portugais, parfaitement décalé par Salvio, adresse un centre impeccable à Coentrao qui fait le break (32e)… avant de conclure les 45 premières minutes par une troisième offrande sur corner pour Javi Garcia (42e). Un festival offensif qui se termine par une quatrième passe décisive. Et cette fois-ci ce fut pour Coentrao qui paracheva l’action d’un lob de toute beauté (67e). Remplacé par Menezes (76e).

Benfica :

  • Roberto (5,5) : hormis les deux buts refusés de Briand (3e, 9e), le portier portugais a connu une première période plutôt tranquille. Une performance qui est toutefois trompeuse, les Lyonnais n’ayant pas su profiter des largesses défensives du duo Luiz-Luisao avant ce fameux relâchement des siens, ainsi qu’une erreur personnelle qui ont permis aux Gones d’inscrire trois buts en fin de rencontre.

  • M. Pereira (6) : avec un Carlos Martins des grands jours, l’Uruguayen s’est employé à museler Michel Bastos. S’il s’est permis plusieurs incursions aux abords de la surface adverse, le Sud-Américain a su contenir le Brésilien. Un peu moins en jambe en fin de match, il oblige tout de même Lloris à sortir une claquette suite à une frappe du gauche (80e).

  • Luisao (6) : costaud et très utile dans le combat physique imposé par son équipe, le Brésilien a, comme David Luiz, laissé pas mal d’espaces aux Rhodaniens, mais la domination des siens l’a empêché d’être mis plus en difficulté que ça. C’était avant de vivre une fin de match plus que pénible sur le plan physique.

  • Luiz (7) : le prometteur brésilien a débuté la rencontre en jouant trop facile. Une attitude qui a offert par moment des situations de contre aux Lyonnais lorsque ce dernier a trop tenté de dribbles. Des gestes superflus pour un défenseur axial qui a laissé trop de libertés aux attaquants lyonnais. Il s’est quand même repris en fin de première période.

  • Coentrao (8) : positionné très haut, l’international lusitanien est très rapidement entré dans son match, multipliant les centres et alternant avec des courses vers l’intérieur. Ultra rapide lorsqu’il s’agit d’amorcer les phases offensives ou les contres, le latéral gauche est présent au bon endroit pour inscrire le second but de son équipe d’une reprise de volée magistrale (32e). Légèrement moins offensif au retour des vestiaires, il reste une arme redoutable et s’en va lober Lloris pour signer son premier doublé en LdC (75e).

  • C. Martins (8) : voir ci-dessus.

  • Javi Garcia (6) : sollicité à la récupération à cause de la tactique offensive de son équipe, l’Espagnol a parfois été dépassé, mais comme ses défenseurs, le manque d’inspiration lyonnais a caché ces lacunes. Auteur du troisième but lisboète (42e), il connaîtra comme ses coéquipiers un gros trou physique en fin de match.

  • Peixoto (6,5) : côté gauche, il a évolué dans l’ombre de Coentrao. Mais ses combinaisons avec son compatriote ont fait mal à Réveillère. Il manque une balle de 3-0 juste avant la pause.

  • Salvio (7) : remplaçant de dernière minute d’Aimar, l’Argentin se distingue très rapidement par une frappe du gauche à 20 mètres qui oblige Lloris à se détendre (11e). C’est lui qui profite ensuite de l’erreur de Lovren pour décaler C. Martins qui servira Coentrao pour le deuxième but (32e). Impressionnant techniquement, l’Argentin a parfaitement su distiller le jeu.

  • Saviola (6) : discret en durant la majeure partie de la première période, l’ancien Merengue a souvent balayé le front de l’attaque pour combiner avec Kardec. Remplacé par Jara (70e).

  • Kardec (6,5) : serré de près par Diakhaté, le Brésilien vient couper au point de penalty un coup-franc de Carlos Martins pour tromper Lloris de la tête et ouvrir le score (20e). Plus en vue qu’à Gerland, le jeune attaquant a souvent décroché pour venir chercher le cuir. Remplacé par Weldon (71e).

Olympique Lyonnais :

  • Lloris (3,5) : une belle parade en début de match sur une frappe de Salvio. Mais il n’a pas la main assez ferme sur la tête piquée de Kardec sur l’ouverture du score lisboète, de même sur la reprise de Coentrão sur le deuxième but, même si celle-ci est surpuissante. Il détourne une tentative de Saviola (38e), mais est heureux de voir Peixoto manquer sa reprise seul au point de penalty. Il se troue complètement sur corner qui amène la troisième réalisation de Benfica. Livré à lui-même sur le deuxième personnel de Coentrão, le gardien des Bleus a vécu une soirée compliquée.

  • Réveillère (3,5) : une première mi-temps correcte, même si Coentrão l’a fait souffrir en un contre un. Beaucoup plus effacé après la pause, il a été à la peine et n’a quasiment rien apporté sur le plan offensif.

  • Cris (4,5) : le seul défenseur lyonnais à surnager. Peu aidé par ses partenaires, il a toujours gardé son calme et fait le ménage quand nécessaire. Mais quelques errements, comme sur le 4e but de Benfica. Le capitaine de l’OL a parfois semblé résigné.

  • Diakhaté (3,5) : il ne manque pas d’arguments physiques, mais il a tout de même été secoué par la puissance de Kardec. Il semble peiner physiquement depuis quelque temps, ce qui explique peut-être sa sortie dès le début de la seconde période. Remplacé par Bafétimbi Gomis (59e), qui ne pouvait pas faire grand-chose sur les ballons en profondeur que ses coéquipiers lui adressaient, mais qui s’est montré opportuniste sur corner pour inscrire le but du 4-2.

  • Lovren (3) : aligné sur le côté gauche de la défense, il est bêtement averti à la 24e minute pour un geste d’humeur à l’encontre de Luisao. Nerveux, il a éprouvé des difficultés à se situer, et son mauvais renvoi est à l’origine du deuxième but de Benfica. Bref, une première mi-temps à oublier pour le Croate. Repositionné en défense centrale à la sortie de Diakhaté, il y eut un peu de mieux, mais cela ne pouvait pas être pire qu’à gauche. Buteur de la tête en toute fin de match en profitant d’une sortie manquée de Roberto.

  • Gonalons (3,5) : quelques bons jaillissements, mais il a semblé perdu dès que le jeu s’est accéléré dans sa zone. Il a éprouvé beaucoup de difficultés à contenir les milieux adverses, se faisant transpercer de nombreuses fois. Il manque encore de bouteille pour se montrer performant lorsque son équipe de maîtrise pas le match, comme ce fut le cas ce soir.

  • Pjanic (3) : Pas en réussite sur coup-franc, c’est une de ses tentatives manquées qui amène le second but benfiquiste. De nombreuses imprécisions, le Bosnien n’est jamais vraiment rentré dans son match. Averti pour un tirage de maillot (22e). Supplée à vingt minutes de la fin parJean II Makoun, dont l’entrée à fait du bien à l’entrejeu des Gones.

  • Gourcuff (4) : ce n’est décidément plus le même joueur depuis quelques mois. Alors que l’instinct faisait sa force, il multiplie les touches de balles inutiles, ce qui ralentit le jeu de son équipe. En dedans, il a clairement manqué de punch pour déstabiliser l’arrière-garde portugaise. Il semble clairement manquer de confiance, ses nombreuses passes latérales ou en retrait en témoignent. Un peu plus d’allant après son but (74e), mais on attend tellement plus de lui.

  • Pied (3,5) : peu à son aise côté gauche en début de match, ce fut mieux quand il est passé à droite. Mais le jeune attaquant n’a pas réussi grand-chose malgré une bonne volonté évidente. Il a laissé sa place à Alexandre Lacazette (70e), auteur de la passe décisive sur la réduction du score de l’écart de Gourcuff et de la déviation de la tête au premier poteau sur le deuxième but lyonnais. Deux passes décisives en vingt minutes et une belle vivacité, il aura été un des rares Olympiens à marquer des points ce soir.

  • Bastos (3) : le Brésilien avait pris pour habitude de flamber dans cette Ligue des Champions, mais il a quasiment tout raté ce soir. Positionné sur l’aile droite en début de match, il est ensuite passé sur son côté gauche fétiche au bout de 20 minutes, avant de revenir à droite. Sans réussite d’un côté comme de l’autre. Passé latéral gauche à la sortie de Diakhaté, où il a dû trouver le temps long.

  • Briand (4,5) : il s’est vu refuser deux buts au cours des dix premières minutes, l’un pour une position de hors-jeu, l’autre pour un contrôle du bras. Il aurait pu égaliser d’un superbe retourné acrobatique juste avant la demi-heure de jeu. Esseulé en pointe, il a fait ce qu’il a pu, pressant continuellement la défense des Aigles. Une belle combativité, comme à chaque fois, mais souvent stérile au final.

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