C'est la grande mascarade en Serie B

C'est digne d'un mauvais romanzo giallo. Après plusieurs semaines de tractation, de débats, d'arrangements entre amis et ennemis, la Serie B a enfin défini son organisation et son calendrier. Hier soir suite à une nouvelle réunion d'urgence, la ligue et la fédération italienne ont fini par s'entendre pour lancer le championnat le 25 août... soit une dizaine de jours seulement avant le coup d'envoi. Il faut dire qu'un conflit larvé entre les deux institutions dure depuis un moment comme nous a expliqué Théo Sivazlian, fondateur du site Serie Bellissima. Et la principale victime se nomme le football italien.

Ecco il calendario completo della prossima #SerieBKT. #FattoreB pic.twitter.com/OclQKem4Zl

— Lega B (@Lega_B) 13 août 2018

Durant l'intersaison, la Covisoc (la DNCG italienne) a fait le ménage et a rejeté les demandes d'inscription en Serie B de Cesena et Bari, puis de Avellino. Le premier cité avait par exemple cumulé 73 millions d’euros de dettes. Pour ces trois équipes, un long chemin de croix a été entamé avec une relégation administrative. Elle ont perdu leur statut professionnel et redescendent carrément en Serie D, la première division amateur. Un vrai drame, d'autant que sur le terrain, ces trois équipes avaient obtenu leur maintien (Bari ayant même disputé les play-offs pour la montée en Serie A).

La ligue et la FIGC s'opposent

Seulement contrairement à ce qui peut se faire en France, aucune équipe n'a été repêchée malgré les demandes insistantes des formations reléguées sportivement et d'autres qui ont loupé la montée pour un cheveu. C'était notamment le grand espoir de Novara, premier relégable en mai dernier, ou encore Ternana, pourtant bon dernier. A l'étage du dessous, Catane et le Robur Sienne ont tenté de forcer leur accession mais leurs demandes sont restées lettre morte. Résultat, la Lega B a présenté hier soir un calendrier à 19 clubs (eu lieu de 22 comme dans les années précédentes) conservant ses 3 places réservées aux promus et 4 pour les relégués. Une formation sera exempte à chaque journée.

Ce calendrier élaboré dans l'urgence n'est autre que le résultat d'un conflit entre la ligue et la fédération.La FIGC avait en effet rejeté une première organisation prétextant que les règles de la Serie B ne permettent pas de tenir un championnat à moins de 20 formations. Une nouvelle assemblée a eu lieu hier soir pour trouver un terrain d'entente. Encore une fois, ce fut un grand n'importe quoi. Pendant que les représentants des clubs attendaient la fin de l'élaboration du calendrier, des membres de la fédération n'ont pas hésité à ralentir le processus, le temps d'une réunion. Certains médias évoquaient même une nouvelle invalidation du calendrier mais la fédération a finalement lâché l'affaire, après quelques heures de retard et de nombreuses polémiques.

Les polémiques ne s'arrêtent pas là

L'affaire ne s'arrête pas là car les clubs se sentant lésés veulent poursuivre le combat. Il y a quelques jours déjà, Catane, Siene, Ternana, Pro Vercelli et Entella ont entamé des démarches auprès des tribunaux mais ils se retrouvent désormais seuls. Le 11 août dernier, le Comité National Olympique Italien (CONI) a rejeté les appels de Ternana et de Pro Vercelli qui demandaient la suspension d'un championnat ne respectant ses règles internes. Enfin, au lendemain de la publication du calendrier de Serie B et face aux nombreux problèmes possibles, Crotone, 18e de Serie A l'an passé et premier relégable, a demandé son admission de dernière minute dans l'élite à cause «de risques réels qui ne sont pas garantis pour un démarrage normal» du championnat. La raison ? Le club calabrais s'est fendu d'une passe d'armes avec le Chievo Vérone, qui n'offrirait pas les garanties financières suffisantes pour évoluer ne première division. La mascarade n'est pas encore terminée...