Comment vivent-ils leur première saison loin de la Ligue 1 ?

Par Dahbia Hattabi
8 min.
Yannick Anister Sagbo-Latte @Maxppp

L'été dernier, plusieurs joueurs ont quitté le championnat de France pour évoluer à l'étranger. Une première pour certains footballeurs qui avaient fait toute leur carrière dans l'Hexagone. Comment s'adaptent-ils à leur nouveau club et à leur nouvelle vie ? Foot Mercato vous propose de faire le point sur certains joueurs un peu plus de six mois après leur départ de la Ligue 1.

L’été dernier, la Ligue 1 a accueilli les bras grands ouverts Edinson Cavani, Radamel Falcao, João Moutinho ou encore James Rodriguez. Elle a en revanche dit aurevoir à certains joueurs qui ont fait toute leur carrière professionnelle au sein de l’Hexagone. Des éléments qui ont découvert de nouvelles cultures et d’autres façons d’appréhender le football. Un changement sportif mais surtout un changement de vie auquel il a fallu et il faut encore s’adapter. Outre Aurélien Chedjou à Galatasaray, Benoît Trémoulinas et Younès Belhanda ont changé d’air. Deux éléments qui avaient jusque là fait toute leur carrière à Bordeaux pour l’un et Montpellier pour l’autre. Les deux hommes ont opté pour un tout autre univers en rejoignant le Dynamo Kiev l’été dernier. Une destination surprenante de prime abord. Pour le Marocain qui rêvait de Premier League, l’expérience est plutôt satisfaisante pour le moment. Titulaire à 21 reprises en 23 apparitions, le milieu de 23 ans a inscrit six buts. « Pour l’instant tout va bien. Au début, il y avait un temps d’adaptation un peu compliqué avec la langue, le changement de pays. Le changement tout court, car ça faisait dix ans que j’étais à Montpellier. Après, il faut s’y faire », a-t-il confié à beIN Sport. Outre le dépaysement, l’adaptation de Benoît Trémoulinas, elle, est plus compliquée. Loin d'être titulaire, il a dû se contenter de 14 apparitions dont six en Europa League. Des expériences contrastées pour les deux joueurs entraînés par Oleg Blokhin.

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Kévin Gameiro lui a opté pour la Liga, un championnat qu’il a toujours apprécié. Abonné au banc de touche au PSG, l’attaquant de 26 ans s’est envolé pour le FC Séville afin de gagner du temps de jeu. Un choix que le Français, auteur de 8 buts en 24 apparitions, commentait récemment. « Je ne regrette pas du tout. Ici je suis bien. C’est pour ça que je suis parti cette année. Refaire une saison comme l’année dernière, je n’aurais pas pu ». Son ancien coéquipier à Lorient, Morgan Amalfitano lui a pris le chemin de la Premier League et de West Bromwich Albion. Auteur de deux buts en 19 apparitions, le joueur prêté par l’OM est comme un poisson dans l’eau. « Le plus important est de bien faire et de se sentir bien ici, ce qui est le cas. (...) J’avais en tête de jouer en Premier League depuis des années et je suis très content que cela soit arrivé. Maintenant, je veux me concentrer sur ma carrière et la mener au mieux. J’apprends progressivement l’anglais. J’avais besoin d’un changement et les gens m’ont dit que j’étais un peu anglais, ce qui est vraiment sympa. Cela concerne ma mentalité en tant que joueur. Je suis un gagnant, quelqu’un qui travaille dur. Je m’adapte peu à peu à la vie ici avec ma famille ».

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Sagbo sous le charme de la Premier League

Comme Amalfitano, Yannick Sagbo lui aussi a pris le chemin de la Premier League. Formé à l’AS Monaco puis passé par Evian, il a fait toutes ses gammes en France. A 25 ans et après 87 matches de Ligue 1, il a décidé de donner un nouveau souffle à sa carrière en rejoignant Hull City cet été pour deux saisons plus une en option en cas de maintien. « Je suis très content de rejoindre Hull City et de découvrir une nouvelle culture, une nouvelle langue. C’est une nouvelle vie qui commence pour moi » , nous confiait-il au moment de signer dans son nouveau club. Six mois plus tard, c’est un Yannick Sagbo toujours aussi heureux que nous retrouvons : « Comme tous les joueurs de foot le disent, c’est le meilleur championnat du monde. C’est très difficile, très physique et surtout beaucoup plus rapide. Je ne regrette pas du tout mon choix. Le but c’était de découvrir un autre challenge. Jouer contre Rooney, Hazard ou d’autres stars de Premier League, c’est magnifique ! J’espère continuer ainsi et faire une bonne saison ».

Auteur de deux buts en 21 matches, l’ancien monégasque est totalement sous le charme de la Premier League. « Je n’ai pas connu les tops clubs en Ligue 1. Mais je trouve qu’en Angleterre, c’est plus professionnel dans l’ensemble on va dire. Avec ce que j’ai vu en étant à Hull City, qui n’est pas un club majeur en Premier League, je n’envisage pas de revenir en France à part si c’est Marseille. (...) On a des personnes qui nous suivent au quotidien. Ne serait-ce que pour la musculation, pour le travail devant la cage, etc... C’est différent d’Evian et de Pascal Dupraz. Mais j’arrive à comprendre la méthode du coach (ndlr Steve Bruce) (..) Ici, les gens sont gentils. L’intégration est facile. Concernant la langue, j’avais quelques bases. Je prend des cours une fois par semaine pour améliorer mon anglais. Donc, je m’adapte vite. De toute façon, quand il s’agit de parler de foot tout le monde se comprend ». Mais en débarquant en Premier League, Sagbo a surtout découvert l'ambiance des stades anglais. « C’est incroyable ! Quand tu arrives aux abords des stades tu sens une atmosphère. Tu vois les enfants de 5 ans avec leurs parents. C’est beau ! Même en CFA les stades sont plein ».

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Quand l'aventure est une désillusion...

Mais pour d’autres, l’expérience n’est pas aussi agréable. C'est le cas d'Etienne Capoue. Titulaire indiscutable avec le TFC, son club formateur, le milieu français a rejoint Tottenham l'été dernier. L'ancien toulousain n'a disputé que treize rencontres sous le maillot des Spurs, soit 932 minutes. Pour espérer figurer dans la liste des 23 de Didier Deschamps pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil, un départ est envisagé cet hiver. Naples est prêt à le relancer indique la presse italienne. L'occasion de commencer un nouveau chapitre dans sa carrière. Yoann Thuram, lui, a déjà tourné la page du Standard de Liège. L'ancien portier de Troyes n'a joué que six matches cette saison avec le club belge. Malgré tout, il a apprécié son expérience en Jupiler League comme il nous l'a confié : «C’est un autre registre. Le football se joue toujours à onze contre onze, le ballon est rond. C’est vrai que j’ai mis du temps à m’adapter, mais cette adaptation s’est malgré tout bien faite. Je regarde vers l’avant, et je veux terminer le plus haut possible avec Charlton. Au Standard, je suis tombé sur un bon entraîneur des gardiens (ndlr Jos Beckx), avec qui j’ai très bien bossé. J’ai pu garder mon niveau de jeu, je l’en remercie». Mais après six mois en Belgique, Thuram s'est envolé pour Charlton, club évoluant en Championship. Il a joué son premier match le week-end dernier face à Middlesbrough (ndlr défaite 1 à 0). Une nouvelle expérience pour le Français, emballé par ce nouveau défi : «Ces premiers jours en Angleterre se passent bien. C’est un autre football. On verra bien ce que ça donne en compétition, mais les premiers entraînements se sont bien passés, il y a une bonne adaptation. Maintenant, place aux actes. Je manque de compétition, je veux reprendre goût à la compétition, je suis ici pour ça».

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La compétition, c'est ce qu'espère retrouver aussi Rémi Gomis pour qui la vie loin de la L1 n'est pas une franche réussite. A Valenciennes, le milieu de 29 ans jouait une trentaine de matches par saison en moyenne. Libre de tout contrat, le joueur passé par le Stade Levallois, Caen et VA, a signé à Levante. « Le club est à Valence qui est une belle et grande ville. Au niveau de la langue, même si je ne parle pas super bien espagnol, il y a dans l’équipe des joueurs qui parlent français et peuvent me traduire si on parle trop vite », nous a-t-il confié. Si l’expérience est une réussite sur le plan humain et culturel, elle l’est beaucoup moins sur le plan sportif. En effet, Gomis n’a joué que 22 minutes depuis son arrivée à Valence. C’était le 17 décembre 2013 face au Recreativo Huelvas en Coupe du Roi. Une désillusion pour le Sénégalais : « Pour l’instant, ma première expérience ne se passe pas comme je l’aurai voulu car je n’ai pratiquement pas joué. (...) Les différences avec la L1 ? Je ne peux pas trop en parler car j’ai peu joué. Mais c’est un championnat où il y a beaucoup d’équipes joueuses. Mais je suis tombé sur une équipe avec un style plus défensif que les autres (...) Vu ma situation, oui un retour en France serait le mieux pour moi je pense. Donc nous verrons bien comment se passeront les choses ». Transféré à l'Atlético Madrid l'été dernier, Josuha Guilavogui lui n'a disputé que six matches avec les Colchoneros. Selon L'Equipe, le joueur de 23 ans envisage de revenir à l'ASSE. Christophe Galtier souhaite le récupérer. Les Verts prendraient en charge plus de la moitié de son salaire. Reste à convaincre les Espagnols qui l'ont acheté 12 millions d'euros l'été dernier et qui comptent sur lui sur la deuxième partie de saison. Oser le grand saut vers l'étranger n'est donc pas toujours synonyme de succès. Certains en ont fait l'expérience...

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