Coupe du Monde 2018 : la presse internationale réagit au tirage au sort

Par Mathieu Rault
6 min.
La presse international réagit au tirage au sort de la Coupe du Monde 2018 @Maxppp

Le tirage au sort de la 21e Coupe du Monde de football a eu lieu hier, dans l'enceinte du Kremlin, à Moscou. Si ce moment particulièrement attendu a fait des heureux en France et en Angleterre, il n'en a pas été de même partout. Focus sur les réactions de la presse étrangère au lendemain du tirage.

Le principal quotidien sportif français a ce matin titré "la main de Dieu", en référence au tirage clément effectué, en autres, par l'ancienne star argentine, Diego Armando Maradona, qui a offert le Pérou aux Bleus, dans le groupe C. Une main heureuse et un tirage qui apparaît une nouvelle fois, sur le papier, clément pour l'équipe de France. Premier adversaire des Bleus, le 16 juin prochain, à Kazan, l'Australie s'est réveillée avec le sourire ce matin. The Week-end Australian titrait par exemple "Rendez-vous français pour les Socceroos", ajoutant quelques lignes résumant certainement l'avis de chacun des adversaires des Bleus, content de n'avoir qu'un "gros" à affronter : un tirage favorable pour l'Australie qui a hérité de la France, du Pérou et du Danemark, à la Coupe du Monde 2018 en Russie. Pour le média national australien the ABC, "Les Socceroos ont les meilleurs chances de progression depuis 2006". Si le média aussie considère qu'il n'est pas raisonnable d'imaginer faire un résultat contre la France, il pense que la sélection australienne devrait empocher les trois points face au Pérou et faire au moins match nul avec le Danemark. La confiance est de mise au pays des kangourous.

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Au Danemark, le Berlingske fait ses gros titres en parlant d'«une sélection danoise qui sera impatiente de franchir le premier tour face au Pérou et à l'Australie dans le groupe C » . Adversaire à part, la France, que les Danois affronteront lors de l'ultime rencontre du groupe, est soigneusement mise de côté par la quotidien, qui considère l'Australie comme la dernière roue du carrosse. Pour Nordjyske, confiance est également le maître mot de sa couverture du jour : "le tirage au sort de la Coupe du Monde pourrait difficilement être meilleur", titre le quotidien scandinave. Le tabloïd Ekstra Bladet prend lui le parti d'évoquer la réaction française à l'annonce du tirage. Le journal cite une journaliste de L'Equipe, qui a déclaré : "nous sommes les plus chanceux du monde". Un bon moyen de lancer la rencontre du 26 juin prochain, la dernière des Bleus dans le groupe C. Au Pérou, peut-être l'une des équipes les plus abordables du chapeau 2, El Comercio a calqué sa Une sur celle de l'Equipe : "La main de Dieu nous a placés dans le groupe C" titre le journal péruvien, qui précise dans le sous-titre "Difficile, mais pas impossible". Le quotidien El Peruano, qui publie un dossier spécial, titre "Rivaux inédits" et ajoute : "la sélection péruvienne aura le défi majeur de freiner la France, favorite, le Danemark, discipliné, et l'Australie. Trois équipes qu'elle n'a jamais affrontées au Mondial."

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L'Espagne évoque Cristiano Ronaldo, le Portugal a la tête ailleurs

Dans le reste du monde, en Espagne, le tirage a offert à la presse l'occasion de mettre en lumière le face-à-face entre la Roja et le Portugal de Cristiano Ronaldo. Une rencontre qui sera la première des deux équipes, dans le groupe B. Le quotidien AS titre "Cristiano pour commencer", alors que Mundo Deportivo placarde en une le mot "Morbo", un mélange de curiosité et de controverse. Le quotidien catalan évoque l'affrontement entre l'Espagne et Cristiano Ronaldo, parle d'un hypothétique quart de finale de la sélection espagnole face à l'Argentine et souligne le choc entre l'Argentine de Messi et la Croatie de Rakitic. Marca se concentre lui sur le tableau qui mène à la finale. Au Portugal, principal adversaire de l'Espagne, l'attention était tournée vers le clasico entre le FC Porto et Benfica (0-0), et les quotidiens ne laissent que quelques lignes au tirage au sort. A Bola cite le sélectionneur portugais, Fernando Santos, qui déclare : "nous tombons dans un groupe très trompeur". O Jogo, qui laisse un petit encart sur sa Une, titre "Lopetegui et Queiroz au menu de la seleção". Des sélectionneurs de l'Espagne et de l'Iran qui connaissent bien le Portugal, pour avoir entraîné le FC Porto pour le premier et le Sporting et la sélection pour le second.

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Outre-manche, la presse britannique s'est régalée du tirage effectué par... Diego Maradona. Bien placée pour parler de "Hand of God", puisqu'elle a été victime de la malice du petit Argentin en quart de finale du Mondial 1986, l'Angleterre n'a pas cherché à être originale à l'occasion de l'annonce du groupe G de la prochaine Coupe du Monde. Le onze des Three Lions a hérité de la Belgique, certes, pour ce qui ressemble à un derby tant les Belges ont conquis le Championnat d'Angleterre depuis plusieurs saisons, mais également du Panama et de la Tunisie. L'Express fait évoluer le jeu de mot en "Hand of Good", comprendre la main heureuse, en Une de son édition du jour. Le journal évoque ensuite, avec humour, le but de la main de Maradona face à l'Angleterre : "Gareth Southgate a remercié Diego Maradona pour ce qu'il a fait avec sa main droite, pour tenter d'effacer ce qu'il avait fait avec sa main gauche". Le Mirror et le Sun s'accordent pour parler de "Hand of God" (Main de Dieu), le premier journal cité ajoutant dans son sous-titre, "les fans des Three Lions peuvent enfin remercier le bourreau argentin", alors que le second souligne "le coup de pouce de Maradona à l'Angleterre". Le Telegraph est quant à lui beaucoup plus incisif et tient à avertir la sélection anglaise qu'elle n'aura pas le droit à l'erreur : "Aucune crainte, aucune excuse", titre le journal.

Les Belges toujours aussi confiants, le Brésil craint l'Allemagne

Tout comme en Angleterre, voir les Diables Rouges hériter du Panama et de la Tunisie a plutôt réjoui nos voisins belges. Le Soir titre "Un tirage clément pour les Diables", alors que De Morgen va plus loin. Le journaliste en charge des sports n'y va pas par quatre chemins et évoque déjà le tour suivant : "Cela commencera vraiment en quarts de finale, contre le Brésil ou l'Allemagne". Le plus surprenant est peut-être le titre de nos amis de la Dernière Heure, qui en Une de leur édition des sports proposent un très assuré "Rendez-vous en huitièmes de finale !". Attention à l'excès de confiance tout de même. On se souvient que les Belges avait été surpris par la fougue galloise en quart de finale de l'Euro 2016, en France. En Allemagne, on se méfie. Le Morgen Post se focalise sur la Suède et titre "L'Allemagne hérite du tueur de l'Italie", alors que Bild, prudent, évoque "nos dangereux adversaires pour le Mondial". Outre la Suède, le tenant du titre a également hérité du Mexique et de la Corée du Sud dans le groupe F.

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Du côté de l'Amérique du Sud et de l'Argentine, le tirage a fait rêver. Le premier quotidien footballistique argentin Olé titre "Laisse-moi rêver", et imagine le parcours possible de l'Albiceleste vers le titre de Champion du Monde, voyant la sélection terminer leader du groupe D, devant la Croatie, le Nigéria et l'Islande et affronter le deuxième du groupe C, Danemark ou Pérou...avant de retrouver le Brésil en finale. On peut rêver, mais il faudra d'abord retrouver son jeu avant de penser au titre. Du côté de la presse généraliste, si La Nacion voit un tirage "A la portée de l'ambition argentine", Clarin se montre lui très prudent et titre"L'Argentine affrontera deux rivaux dangereux et la surprenante Islande". Rival annoncé de l'Argentine, le Brésil a quant à lui hérité de la Suisse, du Costa Rica et de la Serbie dans le groupe E. O Globo n'a pas oublié la débâcle brésilienne face à l'Allemagne (7-1), lors de son mondial, en 2014. Le quotidien titre "En quête de la première place, pour éviter l'Allemagne". Le journal souhaite que la sélection évite la Mannschaft en huitièmes de finale et évoque le problème des longs déplacements de la Seleção, qui enchaînera des rencontres à Rostov, puis Saint-Pétersbourg et Moscou. Le lot de toutes les équipes, finalement.

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