Écosse : il ne fait pas que courir Forrest !

Un visage juvénile, une coupe bien dégagée derrière les oreilles et le numéro 7 arboré fièrement sur le torse de la tunique marine-et-blanche de l'Écosse. Des airs de gamin et pourtant. James Forrest a fêté ses 27 ans en juillet dernier, à l'aube de sa dixième saison au Celtic Football Club. Un club qui l'a fait émerger lors de la fin de la saison 2009/10, alors que les Rangers régnaient encore de main de maître sur le football écossais. Une première apparition à 18 ans contre Motherwell et un but, six minutes après avoir remplacé l'Irlandais Aiden McGeady. Et c'est tout le peuple vert-et-blanc qui plaçait ses espoirs en cet ailier droit trapu et véloce, au toucher de balle très sûr. Mardi soir, sur la pelouse d'Hampden Park, antre de la sélection écossaise, le joueur du Celtic a marqué la rencontre de son empreinte. Auteur d'un triplé (34e, 43e, 64e), toujours à l'affût et plein de sang froid dans la surface, il a, à lui seul (Allan McGregor a également joué un rôle clé-dans le but), écarté Israël de la course à la montée et redessiné un sourire sur les visages de la Tartan Army, moribonde depuis de nombreux mois.

Watch the highlights from last night's 3-2 win over Israel as we guaranteed ourselves a play-off for UEFA EURO 2020 and secured promotion to League B in the UEFA Nations League.#SCOISR #NothingMattersMore pic.twitter.com/z8Twm1pq4L

— Scotland National Team (@ScotlandNT) 21 novembre 2018

Il faut dire que l'Écosse avait perdu sept de ses neuf dernières rencontres internationales, avant d'affronter l'Albanie, samedi dernier. Moment choisi par James Forrest pour sortir du bois. Muet lors de ses 24 premières sélections, l'ailier, qui avait été lancé par Craig Levein en 2011, inscrivait ses 2 premiers buts pour son pays (victoire 0-4) et offrait au Royaume d'Ecosse une finale face à Israël à l'occasion de la dernière journée de la Ligue des Nations (Ligue C, Groupe 1). Victorieuse, l'Écosse s'est trouvée un nouveau héros en la personne de James Forrest. Lui qui était là, juste sous le nez des supporters, depuis plusieurs années. Principal quotidien du pays, le Scotsman félicitait l'ailier au lendemain du triomphe, lui attribuant la note de 9. «Une impressionnante série de finitions de la part de l’ailier du Celtic, qui s'est montré dangereux même lors du démarrage poussif de l'Écosse. Forrest a marqué cinq buts en deux matches avec, en apothéose, un coup du chapeau débordant de sang-froid et de précision. Sa justesse balle au pied a causé des problèmes à Israël toute la soirée,» évoquait le journal, mercredi.

Un show qui a permis à l'Écosse, dont certains fans déçus n'avaient plus d'yeux que pour les Three Lions voisins, de remporter une phase de groupes pour la première fois depuis...1981 (Qualifications à la Coupe du Monde 1982, groupe 6, devant l'Irlande du Nord). L'Ecosse monte en Ligue B et est assurée d'un play-off à l'issue des qualifications pour l'Euro 2020. Ô combien importants, s'ils sont ses premiers, ces cinq buts en sélection ne sont pas une surprise, tant Forrest est dans une forme étincelante avec le septuple champion d'Écosse en titre. Alors que les Hoops avaient connu quelques difficultés au démarrage de ce nouvel exercice, les performances récentes de leur ailier leur ont permis de doucement mais sûrement coller puis dépasser Heart of Midlothian en tête de la Scottish Premiership. Ces sept dernières semaines, Forrest a inscrit pas moins de 12 buts et délivré 5 passes décisives, entre Ligue Europa, championnat d'Écosse, Coupe de la Ligue écossaise et Ligue des Nations. Des chiffres qui vont au-delà des performances des attaquants les plus prolifiques d'Europe et font écho à ses deux dernières saisons.

James Forrest! pic.twitter.com/jDDjX6argb

— Celtic Football Club (@CelticFC) 21 novembre 2018

À la mi-novembre, dans un championnat rythmé par des rencontres programmées tous les trois jours, James Forrest a déjà disputé 24 matches toutes compétitions confondues (9 buts, 12 passes). Auteur d'une trentaine de matches en moyenne lors de ses six premières saisons au Celtic, le natif de Prestwick a passé un cap lors de l'exercice 2016/2017, avec pas moins de 46 rencontres disputées aux côtés des «Invincibles», 8 buts marqués et 13 passes délivrées. L'an dernier, il explose même les compteurs, avec 58 matches à son actif, pour 17 buts et 10 passes décisives et un triplé FA Cup, Betfred Cup, Premiership. Une explosion tardive qui s'explique par de gros pépins physiques (cuisse, genou et adducteurs, saisons 2012/13, 2013/14 et 2014/15), des frasques extra-sportives et la présence jusqu'alors d'une concurrence féroce côté droit. Le jeune Patrick Roberts, prêté par Manchester City, brille à Glasgow de 2015 à 2017. Pourvoyeur de bons ballons pour Moussa Dembélé ces deux dernières saisons, d'Odsonne Édouard cette année, il est, avec son pendant côté gauche Scott Sinclair, l'un des atouts majeurs de l'attaque de Brendan Rodgers. Prolongé jusqu'en 2022 par les Hoops en septembre dernier, nul doute que le meilleur est à venir pour James Forrest.