EdF : Didier Deschamps répond aux critiques sur le jeu des Bleus

Les Bleus sont qualifiés pour le Mondial, qui aura lieu l’été prochain en Russie. La mission est donc accomplie. Tombés dans un groupe A, dans lequel les Pays-Bas, la Suède et la Bulgarie faisaient office d’épouvantails, les Bleus s’en sont finalement plutôt bien sorti, puisqu’ils ont enregistré 7 succès et 2 matches nuls, contre une seule défaite. Avec 23 points, la France conclut la phase de qualification au 8e rang des nations, derrière l’Allemagne, qui a réalisé un parcours parfait, l’Espagne et la Belgique, qui sont restés invaincus, le Portugal, la Suisse et la Pologne, et à égalité de points avec l’Italie. Mais si la qualification est acquise et qu’elle satisfait très certainement le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, le jeu proposé par l’équipe de France fait débat depuis quelques matches.

La défaite en Suède (2-1), dans les tous derniers instants de la rencontre, suite à une erreur de relance d’Hugo Lloris dont avait su profiter Ola Toivonen, avait plutôt des allures d’accident de parcours. Les bleus s’étaient parfaitement repris face aux Pays-Bas, en infligeant une très lourde défaite aux Battaves, à Saint-Denis (4-0). Mais la suite ne fut guère réjouissante, puisque les Bleus allaient concéder un improbable match nul face au Luxembourg (0-0), avant de décrocher la qualification grâce à deux succès sans saveur en Bulgarie (0-1) et face à la Biélorussie, mardi dernier, au Stade de France (2-1). Si le sélectionneur qui fête ses 49 ans aujourd’hui a dû faire face à une hécatombe qui l’a privé de nombreux cadres, ces dernières victoires étriquées posent question dans l’optique du Mondial. L’enjeu n’aurait-il pas éclipsé le jeu ?

« Je ne négligerai jamais la manière »

Interrogé par Téléfoot, Didier Deschamps est revenu sur les critiques concernant le jeu de l’équipe de France. Le sélectionneur des Bleus a expliqué que si les résultats étaient la clé, il ne mettait pas de côté la manière. « L’un ne va pas à l’encontre de l’autre. Qui, aujourd’hui, a véritablement une identité ? Bon l’Espagne parce qu’elle joue un certain football. Ils ont été champions du monde et champions d’Europe sans attaquant, ce qui est quelque chose d’inimaginable. Je ne dis pas à mes joueurs : "Restez-là, on va contrer". Je fais en sorte d’être le plus performant et qu’on aille vers l’avant. Le football c’est aussi savoir défendre. Le haut niveau c’est des résultats. On a fait le bon résultat en Bulgarie, mais aux joueurs je leur dis ce que je pense. Je ne négligerai jamais la manière, » s’est justifié le sélectionneur tricolore.

Conscient que les Bleus ne font pas tout bien et que ses joueurs ont manqué de maîtrise face à la Biélorussie, Didier Deschamps demande du temps. « On dit "On est les meilleurs" parce qu’on se réfère aux transferts réalisés mais ça ne se fait pas en claquant des doigts. L’accumulation de matches, trouver des automatismes, des affinités sans être non plus figés que sur une animation et un système. Mais novembre et mars vont servir à ça. » Nécessaire pour polir une génération annoncée comme l’une des plus prometteuses et que certains bookmakers placent parmi les favoris du prochain rendez-vous en Russie. Mais pour atteindre le niveau de l’Allemagne, du Brésil ou de l’Espagne, Didier Deschamps sait qu’il reste un palier à franchir.