Entretien avec... Erik Edman : « Si la Suède joue en équipe, elle peut faire quelque chose contre la France »

**Foot Mercato : Tout d'abord Erik, comment allez-vous ?

Erik Edman :** Très bien merci. La saison est terminée ici en Suède, c'est donc les vacances.

**FM : Quel bilan faîtes-vous de cette belle saison avec Helsingborgs ?

EE :** C'est un très bon souvenir pour moi. Ça a été une très bonne saison. On a gagné le douzième trophée de l'histoire du club (7 championnats et 5 coupes de Suède) mais aussi le Trophée des champions. C'est vraiment super.

**FM : Helsingborgs est méconnu en France. Que pourriez-vous nous dire sur ce club ?

EE :** C'est le dernier club suédois à avoir joué la Ligue des Champions. Ça fait dix ans maintenant. C'est le club de l'ancien grand joueur Henrik Larsson, qui a longtemps joué au Celtic Glasgow et qui a gagné la Ligue des Champions avec Barcelone. C'est son premier club professionnel. Après, c'est un club très agréable, dans une ville plutôt petite, mais qui est agréable elle aussi.

**FM : Quel est le niveau du championnat suédois ?

EE :** Je crois que le niveau est équivalent, ou à peu près identique, à celui de la Ligue 2. C'est difficile à dire, mais c'est à peu près pareil qu'en Ligue 2. Toutes les équipes sont professionnelles. Le style de jeu est équivalent à celui pratiqué en France. C'est sérieux tactiquement, dur physiquement.

**FM : Vous avez connu pas mal de championnats dans votre carrière (Suède, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Angleterre, et France). Quel est votre meilleur souvenir ?

EE :** Tous les championnats que j'ai pu faire m'ont donné une grande expérience. Grâce à ça, je sais maintenant que pour mon avenir, je veux faire quelque chose dans le monde du foot. J'ai connu des entraîneurs différents, des styles de jeu différents, des tactiques différentes. C'est super pour moi.

**FM : Que retenez-vous de votre expérience en France ?

EE :** Le championnat français est très, très bon. Pour moi, il y a la Premier League, le championnat espagnol, et ensuite le championnat de France. Selon moi, pour l'instant, il est au-dessus de la Serie A. Les équipes faibles en France sont meilleures que les équipes faibles en Italie. Et les grandes équipes des deux championnats sont à peu près du même niveau. Défensivement, c'est très tactique. Il y a des joueurs très forts, avec une technique de haut niveau. J'ai été très impressionné par le niveau des jeunes joueurs à Rennes. Ils ont une très bonne éducation, et une très bonne formation avec la CFA.

**FM : Quel regard portez-vous sur le Stade Rennais ?

EE :** Je vois Rennes comme un très grand club, même à l'échelle européenne. Mais généralement, en Suède, on voit le championnat français comme assez faible. Il est assez méconnu, mais pour moi et tous les joueurs suédois qui ont connu le championnat de France comme Hansson, Källström ou Isaksson, ils savent que c'est un très bon championnat.

**FM : Comment voyez-vous votre avenir avec Helsingborgs ?

EE :** En arrivant, j'avais signé pour cinq ans. J'ai encore trois années de contrat. J'ai envie de rester encore longtemps dans ce club, et même après ma carrière de joueur.

**FM : Aimeriez-vous vous lancer dans une carrière d'entraîneur ?

EE :** Oui, peut-être. Je n'ai pas encore pris de décision à 100%, mais devenir entraîneur chez les jeunes, peut-être. J'ai envie de travailler pour les jeunes. Je pense que c'est une bonne solution pour travailler sur le long terme, année après année. Il n'y a que chez les jeunes qu'on peut obtenir ça. J'ai déjà pris la semaine dernière mes premiers cours pour devenir entraîneur.

**FM : La France et la Suède seront dans le même groupe à l'Euro. Que pensez-vous de ce tirage ?

EE :** Je n'ai pas trop vu l'équipe de France ces derniers temps. Mais si on compare les joueurs de l'équipe de Suède à ceux de l'équipe de France, il y a une grande différence. Il y a de très bons joueurs en France, moins en Suède. Mais si on joue en équipe, on peut faire quelque chose. Il faut en tout cas déjà obtenir quelque chose contre l'Ukraine.

**FM : Zlatan Ibrahimovic n'est pas forcément au mieux en sélection. Sera-t-il malgré tout le danger numéro 1 pour les Bleus ?

EE :** Avec l'équipe nationale, il n'est pas en réussite ces derniers temps. Mais bien sûr que ça reste un très, très bon attaquant, qui évolue avec succès au Milan AC. Il fait la différence tout le temps là-bas. Mais je pense que sans lui, l'équipe de Suède joue peut-être mieux, sur les derniers matches en tout cas. C'est assez bizarre (rires), mais c'est une impression que j'ai.

**FM : Comment expliquez-vous le fait que l'équipe se comporte mieux sans lui ?

EE :** Je ne sais pas. En fait, sans lui, il y a d'autres joueurs qui prennent une plus grande importance dans le jeu de l'équipe. Quand il est là, tout le monde a peut-être tendance à lui donner le ballon trop souvent, il est trop intégré dans le jeu. Pour surprendre, toute l'équipe doit apporter plus. Alors que quand il est là, c'est à lui de faire la différence. Ce n'est pas de sa faute, c'est un problème global.