Entretien avec… Ousmane Dabo : « J’ai voulu revenir en France mais… »

Par Khaled Karouri
5 min.
Ousmane Dabo se livre pour FM @Maxppp

Milieu de terrain de talent, Ousmane Dabo a connu une carrière riche. S'il n'a jamais pu jouer longuement en Ligue 1, l'ancien international tricolore s'est fait un nom en Serie A. Pour Foot Mercato, l'ancien joueur revient sur son parcours, et sa nouvelle vie.

**Foot Mercato : Tout d'abord Ousmane, comment allez-vous ?

Ousmane Dabo :** Et bien tout va bien, merci.

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**FM : Vous avez mis un terme à votre carrière de footballeur l'été dernier. Que devenez-vous aujourd'hui ?

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OD :** Je suis sur Paris. Je gère mon patrimoine pour l'instant. Ensuite, j'ai quelques projets. Mais c'est encore un peu trop tôt pour en parler. Je suis en pleine réflexion.

**FM : La décision de raccrocher les crampons a-t-elle été difficile à prendre ?

OD :** Non, ça n'a pas été difficile. J'étais blessé, je ne pouvais plus jouer au football au haut niveau. Ça a donc été plus facile à accepter. Ce n'est pas comme si j'étais sans club. C'est une décision un peu obligée, donc c'est plus simple.

**FM : Avez-vous ressenti malgré tout un léger coup de blues du fait de cet arrêt de carrière ?

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OD :** Paradoxalement, aucun coup de blues pour l'instant. Mais bon, d'après ce qu'on dit, ça ne vient pas tout de suite, ça vient plutôt au bout de deux ou trois ans. Pour l'instant, je n'ai pas de coup de blues. Et puis, comme je vous le disais, c'est plus facile parce que je sais que je ne peux plus jouer. Si je me disais que je pourrais encore jouer, là je pourrais avoir des regrets en voyant mes copains courir. Mais là, je n'ai pas d'autre choix. C'est plus facile à accepter.

**FM : Vous avez arrêté après une expérience de courte durée aux États-Unis. Que retirez-vous de votre passage outre-Atlantique ?

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OD :** C'était une super expérience humaine. J'ai quand même pris du plaisir, même si je n'ai malheureusement pas beaucoup joué. Ça m'a permis de découvrir un beau football, et un pays extraordinaire, surtout dans une belle ville comme Boston. Ça a été une expérience très positive, hormis le fait que j'ai été blessé et que je n'ai pas pu montrer mes qualités.

**FM : Quelle est la place du football au pays de l'Oncle Sam ? On sait qu'il y a par exemple les Boston Celtics en basket, les New England Patriots en football américain. Est-ce difficile de se faire une place ?

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OD :** Oui, mais il y avait quand même près de 20 000 spectateurs à chaque match, il y a donc des gens qui nous suivaient. Il y a un bon potentiel. Des gens originaires d'Amérique du Sud, ou des Italiens, viennent au stade. Le soccer est donc quand même suivi là-bas.

**FM : Quelle est l'aura d'un Thierry Henry par rapport à un David Beckham ?

OD :** Thierry Henry avait une aura particulière. Mais c'est sûr que Beckham, étant un Anglais, il a plus d'impact. En plus, on sait l'importance de son couple, donc ça donne plus de poids. Mais Thierry a également une grande importance dans le développement de la MLS.

**FM : Pour en revenir à vous, quel regard portez-vous sur votre carrière ?

OD :** Déjà, je ne retiens pas grand-chose de négatif. En Italie, j'ai connu des moments extraordinaires, surtout à la Lazio. J'ai fait trois saisons là-bas, et j'ai vraiment de bons souvenirs. J'ai réussi à gagner des titres là-bas, même si je n'ai pas réussi à gagner le Scudetto. On sait que c'est difficile de le gagner si on ne joue pas à l'Inter, au Milan ou à la Juve. J'ai quand même gagné la Coupe d'Italie deux fois, ainsi que la Supercoupe d'Italie. Ce sont des satisfactions énormes. Que de bons souvenirs !

**FM : Et côtoyer du côté de l'Inter Milan un certain Ronaldo, ça doit être quelque chose...

OD :** Ah oui, ça c'est clair ! Même si je suis arrivé jeune là-bas et que je n'ai pas trop joué, mais c'était impossible de jouer (rires) ! Il y avait tellement de grands joueurs. Pour s'imposer là-bas, c'était presque impossible. Mais j'ai eu la chance de côtoyer ce genre de joueurs comme Ronaldo, et rien que pour ça, ça valait le coup d'y aller. Le voir au jour le jour, s'entraîner... Pour moi, c'est un extra-terrestre !

**FM : Le fait de ne pas avoir pu jouer plus longuement dans le championnat de France est-il un regret ?

OD :** Et bien écoutez, j'ai voulu revenir à un moment donné, quand j'avais 30 ans. Mais en France, dès qu'on a dépassé les 30 ans, les gens se disent qu'on est mort. C'est dommage, je pense que j'aurais pu rendre des services à un club de Ligue 1. Mais ça ne s'est pas fait, je suis donc resté en Italie, c'est la vie. Mais c'est vrai que je n'ai pas beaucoup joué en France, j'ai dû faire une cinquantaine de matches.

**FM : Aviez-vous tout de même deux-trois contacts avec des clubs de Ligue 1 ?

OD :** Des petites touches, mais pas vraiment de choses sérieuses.

**FM : Vous comptez trois sélections en équipe de France. Nourrissez-vous de la déception quant au fait de ne pas avoir pu endosser plus régulièrement le maillot Bleu ?

OD :** Non, il faut être honnête et objectif. Vu la concurrence qu'il y avait à mon poste à l'époque en équipe de France, c'est déjà extraordinaire que je puisse avoir trois sélections (rires). Il y avait quand même des Vieira, Makelele, Dacourt, Deschamps, Lamouchi... C'était presque injouable ! Je suis quand même content d'avoir eu des sélections, il y a beaucoup de joueurs français qui n'ont jamais été sélectionnés. Je mesure ma chance.

**FM : On dit toujours que la première Marseillaise est un moment à part. Avez-vous toujours en mémoire cette grande première ?

OD :** Ah oui, c'était un moment extraordinaire, vraiment. Toute la famille regarde, tous les proches, les amis. En plus c'était en France, à la Coupe des Confédérations (en 2003, première cape contre le Japon). C'est un souvenir inoubliable, le meilleur de toute ma carrière. En plus, il y avait eu la victoire au bout dans ce tournoi, avec la grosse équipe, il y avait Thuram, Desailly, Lizarazu, Henry... C'était super gratifiant de gagner à leurs côtés. Une super expérience.

**FM : Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

OD :** Et bien écoutez, de rester dans le foot et de prendre autant de plaisir que j'ai pu en prendre en tant que joueur.

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