Espagne : qu'est-ce qui ne tourne plus rond chez la Roja ?

Par La Rédaction FM
4 min.
Espagne @Maxppp

Battue par la Slovaquie (2-1) jeudi soir lors des qualifications pour l'Euro 2016, l'Espagne s'enfonce dans le doute et peine à sortir de l'eau après son Mondial raté.

Rien ne va plus pour la sélection espagnole. Sur ses six derniers matches officiels, l'Espagne en a perdu quatre et remporté seulement deux, avec un bilan déficitaire de 10 buts marqués pour 11 encaissés. Il y a bien sûr eu la campagne brésilienne, voyant la Roja laisser son titre de Championne du Monde filer dès les poules avec deux défaites face aux Pays-Bas en ouverture (1-5) et au Chili par la suite (0-2), la victoire face à l'Australie ne faisant que sauver l'honneur (0-3). En rentrant, les hommes de Vicente del Bosque se frottaient à une équipe de France relancée par son Mondial et chutaient en amical au Stade de France (1-0). Et si l'on avait pu apercevoir des signes d'embellie face à une faible équipe de Macédoine en ouverture des qualifications pour l'Euro 2016 (5-1), les Ibères ont donc rechuté jeudi soir en Slovaquie (2-1). Rien de bon qui vaille.

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Mais comment se fait-il qu'une équipe ayant autant dominé le football mondial ces dernières années, remportant l'Euro par deux fois (2008, 2012) ainsi que la Coupe du Monde 2010, passe ainsi du tout au rien en l'espace de quelques mois ? Avant de chercher les causes de cette fin de règne, la presse européenne accuse le coup ce matin : «humiliée» selon The Guardian, «l'Espagne va de mal en pis» pour El País. «L'Espagne et Casillas, quel désastre » souligne la Gazzetta dello Sport tandis qu'au Portugal, A Bola tente le jeu de mot «Alerta Roja». Alerte rouge en effet, puisque tout les secteurs du jeu sont pointés du doigt, et seuls de rares motifs d'espoir ont retenu l'attention des gazettes transpyrénéennes, qui broient du noir ce matin.

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Des coupables tout trouvés

Ainsi, pas de passe droit pour le monument Iker Casillas, trompé par une frappe flottante pas si simple à négocier, mais dont le petit pas d’anticipation condamne à ramasser le cuir au fond de ses filets. «Iker dégringole» regrette Marca, soulignant que l'ombre de David De Gea, éblouissant à Manchester United, commencer à planer sur le dos du gardien madrilène en sélection. Pas de cadeau non plus pour doublette de Chelsea Diego Costa - Cesc Fabregas, mise au ban pour son inoffensivité face au but jeudi soir. «On attendait beaucoup de la connexion entre Diego Costa et Cesc. Le premier en est à neuf buts, dont sept lui ont été offerts par le second. [...] Dès la première minute, Cesc cherchait son coéquipier chez les Blues. Mais il ne l'a jamais trouvé. [...] C'est finalement Paco Alcácer qui ouvert la porte de l'espoir pour l'Espagne», précise Mundo Deportivo.

Plus inquiétant, le volonté de Del Bosque de banaliser la défaite : «Lors du match précédent, nous avons marqué cinq buts, et aujourd'hui nous méritions au moins le nul. C'est un facteur que nous devons prendre en compte mais je ne crois pas que nous soyons dans une dynamique négative.» Ce qui tendrait toutefois à donner raison au sélectionneur espagnol, c'est la bonne tenue de Gerard Piqué, dont la performance est saluée ce matin et a même «fait oublier l'absence de Sergio Ramos» d'après Sport. Autre catalan, autre prestation ; Andrés Iniesta n'est pas apparu très à l'aise derrière l'attaquant mais ne voit pas non plus de péril en la demeure. Pour l'instant tout du moins.«Nous avons fait le nécessaire pour l'emporter, nous avons eu des occasions. Mais au final, le football se joue au nombre de buts marqués, et il faut faire en sorte que cela ne se reproduise pas», a-t-il détaille à la télévision espagnole.

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Retrouver l'équilibre pour éviter le déclin

Pour abonder dans son sens, on notera que l'Espagne s'est emparé du ballon 62% du temps et qu'elle a frappé 20 fois au but contre 5 tentatives slovaques. L'hypothèse de l'accident de course reprend du crédit, mais n'explique dans ce cas en rien les mauvais résultats plus profonds, et récurrents, de la Selección. Autre constat qui peut-être tiré, contrairement à un 11 de départ espagnol composé entre 80 et 100 % de joueurs du Real Madrid et du Barça, même à l'époque où la rivalité entre les deux monstres ibériques virait à la chienlit, ils n'étaient que 5 issus de ces deux clubs à débuter hier, Iker Casillas étant même le seul madrilène aligné d'entrée de jeu.

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L'arrivée récente de l'Atlético Madrid sur l'échiquier de la Liga (Koke et Juanfran ont débuté contre la Slovaquie), ou les expatriés en Premier League de plus en plus nombreux (Diego Costa, Fabregas, Silva, plus l'entrée de Cazorla) semblent avoir bouleversé l'équilibre s'étant mis en place ces dernières années. Mais, et c'est peut-être une chance, la Roja n'aura pas le temps de tergiverser puisque les Espagnols se déplacent au Luxembourg dimanche (20h45) pour leur troisième match de poule. Et autant préciser d'avance que cette fois, le faux-pas est formellement interdit sous peine de voir l'actuel 8e du classement FIFA relégué lâché dans la course à l'Euro.

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