FC Barcelone-Manchester United : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Manchester United FC Lionel Andrés Messi Cuccittini @Maxppp

Le FC Barcelone a remporté la 4e Ligue des Champions de son histoire face à Manchester United (3-1). Une issue logique et méritée tant les Blaugrana ont dominé leur adversaire ainsi que toute l'Europe cette saison.

C'est confirmé et de quelle manière : le Barça est au-dessus, tout seul sur le toit de l'Europe. C'était le cas en 2009, premier volet du duel face à Manchester United. C'est à nouveau vrai en 2011. Une fois encore, le club anglais a bien été obligé de s'incliner face à la supériorité de son adversaire. Ce soir comme depuis le début de la saison, Barcelone a dominé quasiment de bout en bout une rencontre qui ne pouvait pas lui échapper.

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Quasiment car Manchester United a démarré le match sur les chapeaux de roue, en installant un pressing infernal qui allait considérablement perturber le jeu de passes du Barça. Cette folle dépense d'énergie n'a pas duré bien longtemps. Dix minutes exactement. Le temps pour la bande à Xavi d'affûter la précision des passes et de prendre peu à peu le contrôle de l'entrejeu. Après deux alertes défensives - une sortie osée de Valdes (8e) et un moment de flottement entre Pique et son gardien - c'est bien le Barça qui s'est crée les occasions. Une reprise de Pedro sur un centre de Xavi (16e), une percée de Messi (18e), deux frappes de Villa (20e, 21e) et irrémédiablement, MU reculait de peur de laisser trop d'espaces. Mais avec des rampes de lancement comme Iniesta et Xavi, la moindre saute de concentration est punie. La preuve avec le premier but de Pedro (27e), parfaitement servi par Xavi qui profitait du mauvais placement d'Evra.

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Le Barça avait mis le pied sur le ballon et avait l'avantage au score. De quoi donner des sueurs froides à MU. Mais les Red Devils possèdent Wayne Rooney et sur une superbe inspiration, ce dernier parvenait à égaliser sur la seule frappe mancunienne de la première période (34e) ! A la mi-temps, et malgré une nouvelle alerte sur une action menée par Messi et Villa (43e), les deux équipes étaient dos à dos. Un score flatteur pour les hommes de Sir Alex Ferguson.

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Et c'est dès les premières minutes de la deuxième mi-temps que la mainmise du Barça s'est concrétisé, grâce à son génie Messi (54e). Lui le roi des chevauchées fantastiques décrochait une frappe soudaine à l'extérieur de la surface et trompait Van der Sar. Son 53e but de sa saison l'a également fait rejoindre Eto'o et Raul au rang des joueurs ayant marqué lors de deux finales de Ligue des Champions. Tout simplement exceptionnel. Au-delà de son but, l'Argentin a rayonné ce soir, avec des gestes techniques et des percées à couper le souffle.

Mais c'est tout le Barça qui a brillé ce soir. Abattu par le second but, Manchester United voyait défiler des vagues catalanes incessantes. Et Villa mettait à profit un nouveau numéro de Messi pour inscrire un superbe but d'une frappe enroulée en pleine lucarne (69e). Le sort en était jeté, Barcelone était trop fort. Manchester avait beau représenter le challenger parfait, il ne pouvait rien face à l'équipe de Josep Guardiola, qui a bâti en trois années une équipe qui restera éternellement dans nos mémoires.

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  • Homme du match : Lionel Messi (9) : s'il a touché des ballons très bas en début de match, le génie argentin est monté en puissance au fil des minutes. D'abord au départ des actions catalanes, avec de nombreux déboulés mêlant dribbles endiablés et accélérations spontanées, le double Ballon d'Or 2009 et 2010 s'est ensuite attelé à tenter de les conclure. Tout près de marquer (44e, 63e, 65e), il a finalement su tromper la vigilance de Van der Sar sur une inspiration et une frappe des 20 mètres du gauche (55e). Un but qui remettait les siens sur la voie du succès. La marque des très grands.

FC Barcelone :

  • Valdes (6,5) : il est entré dans son match en ratant une relance au pied. Le portier catalan s'est bien repris avec de belles sorties devant Rooney (8e et 43e) et Chicharito (84e). Cueilli à froid sur l'égalisation de ce même Rooney (34e), le gardien de but n'a pas eu grand-chose d'autre à se reprocher ce soir. Toujours vigilant.

  • Daniel Alves (8) : après être tranquillement entré dans son match en combinant à souhait avec Messi, le latéral droit brésilien s'est offert des débordements incisifs (15e, 30e) perturbant les Mancuniens. Au bout de l'un de ses déboulés, il s'est offert un duel face à Van der Sar, remporté par le Néerlandais (52e). Défensivement, lorsqu'il a dû s'employer face à Park, Evra ou Giggs, l'ancien Sévillan s'est très bien débrouillé. Averti (60e). Remplacé par Puyol (88e).

  • Piqué (6) : une première mi-temps compliquée face à la vivacité de Chicharito. Souvent pris dans son dos et parfois un peu en retard sur certaines interventions, l'Espagnol a semblé très nerveux. Impliqué sur le but mancunien (même si cette réalisation est entachée d'un léger hors-jeu), il a par ailleurs été tout près d'inscrire un but contre son camp (10e). Toujours nerveux en seconde période, l'ex-Red Devil a su élever sensiblement son niveau.

  • Mascherano (7,5) : désormais habitué à évoluer dans l'axe de la défense, l'international albiceleste s'est illustré par des couvertures pleines d'autorité et souvent bien tenues, à l'image de son intervention sur Rooney (48e). Solide.

  • Abidal (7,5) : aligné d'entrée deux mois seulement après une opération pour une tumeur au foie, le latéral français a réalisé un match sérieux et appliqué, évacuant très vite tous les doutes sur son état de forme. Précis dans ses relances, le plus souvent simples et courtes, il n'a pas vraiment été inquiété par ses adversaires directs, prenant presque toujours le dessus sur un Valencia évoluant très bas.

  • Busquets (8) : un peu trop facile parfois sur ses feintes et ses relances osées, le champion du monde 2010 a pu paraître arrogant et suffisant. Mais sa maîtrise, tactique et technique, est telle à son poste qu'elle fait de lui l'un des meilleurs à son poste en Europe. Il l'a encore prouvé ce soir. Si seulement il n'exagérait pas tout...

  • Xavi (8,5) : quel régal de voir évoluer sur le pré le capitaine du Barça ! Le métronome blaugrana joue toujours juste et sait toujours quelle passe donner à ses partenaires, en témoigne son offrande magique de l'extérieur du droit pour le premier but de Pedro (27e). Aussi à l'aise dans l'art des frappes (36e et 66e), il a tenu bon la barre des siens sans baisser le pied.

  • Iniesta (8) : dans la mécanique bien huilée mise en place par Pep Guardiola, il est un relai idéal et indispensable. Très souvent au départ des actions aux côtés de son compère Xavi, il trouve sans cesse des intervalles et des angles de passes incroyables. C'est lui qui a décalé Messi sur le second but du Barça. Il s'est également distingué par sa qualité de frappe (39e, 67e), tirs bien captés par Van der Sar.

  • Pedro (7) : il a commencé son match par une grosse occasion manquée sur un centre au cordeau de Xavi (15e). Le n° 17 azulgrana s'est bien rattrapé quelques minutes plus tard en inscrivant un but plein de sang froid (27e). Le plus important pour un attaquant qui, même s'il n'a pas fait un match étincelant, s'est révélé précieux avec et sans ballon pour étirer la défense adverse. Remplacé par Afellay (90e +2). Le Néerlandais a eu l'occasion de placer un tir croisé quelques secondes après son entrée en jeu.

  • Messi (9) : voir ci-dessus

  • Villa (8) : en jambes d'entrée, El Guaje a multiplié les appels dans la profondeur pour gêner l'axe central de MU. Ses partenaires l'ont d'ailleurs souvent touché, mais la réussite l'a fui à deux reprises sur une frappe de peu à côté (20e) et un tir capté par Van der Sar (21e). Plus discret après la première demi-heure, il s'est effacé pour laisser place au show Messi. Sa patience a été récompensée par un but splendide d'un amour de frappe enroulée du droit à l'entrée de la surface terminant sa course en lucarne (70e). Remplacé par S. Keita (86e).

Manchester United :

  • Van der Sar (5) : il a fait ce qu'il a pu, à savoir plusieurs parades décisives face à Villa (20e), Messi (65e, 66e), Xavi (37e, 66e) ou encore Iniesta (67e). Mais il a encaissé trois buts, sur lesquels il ne peut pas grand-chose. Pedro l'a pris à contrepied, Messi l'a surpris par la soudaineté de sa frappe, et Villa a trouvé la lucarne. Le dernier match de sa carrière aura été frustrant. Sa carrière magnifique est à saluer.

  • Evra (3,5) : dans les duels face à ses adversaires directs, il s'en est plutôt bien sorti, aussi bien face à Pedro que face à Villa. C'est dans le placement que le Français a pêché ce soir. Sur les deux premiers buts, son comportement est suspect : deux mésententes avec Vidic qui coûtent très cher. Il a tenté deux ou trois fois de percer le milieu barcelonais, sans réel succès. Cela fait désormais trois échecs en quatre finales de Ligue des Champions pour lui.

  • Vidic (4,5) : forcément, sa responsabilité est engagée sur les deux premiers buts catalans, où il a laissé trop d'espaces. Mais si le coupable est à désigner entre lui et Evra, il a réalisé par ailleurs un très bon match, à l'image d'un superbe tacle dans sa surface sur Lionel Messi. Le capitaine a plusieurs fois sauvé les siens, avant de plier définitivement en seconde période.

  • Ferdinand (4,5) : lui aussi s'est distingué par une belle intervention pour Messi (25e). Mais pour une intervention, combien de fois l'Argentin a réussi à l'effacer ! Son jeu de tête fut par contre très efficace.

  • Fabio (4) : un match difficile pour le jumeau de Rafael. Le côté droit de MU a été particulièrement inefficace dans son expression offensive. Pas vraiment aidé par un Valencia des mauvais soirs, il a souffert face aux mouvements du trident offensif blaugrana. Remplacé par Nani (69e) pour que ce dernier apporte le danger. Quelques secondes plus tard, Villa marquait le troisième but... Le Portugais n'a pas pu redresser la barre.

  • Carrick (4) : un très gros début de match avec beaucoup de récupérations dans l'entrejeu et un énorme pressing. Mais il a faibli après un quart d'heure de jeu, reculant irrémédiablement. Du coup, le milieu blaugrana s'est installé, et Carrick a beaucoup couru dans le vide. Averti à la 62e pour un gros tacle à retardement sur Iniesta. Remplacé à la 77e par Paul Scholes, qui a peut-être vécu sa dernière finale de Ligue des Champions.

  • Giggs (4) : dix bonnes premières minutes avant de subir le jeu et de courir après la balle. Il n'a pas eu l'occasion ce soir de faire parler sa science de la passe, même s'il a toujours cherché à jouer vers l'avant. Mais face au Barça, il était difficile de trouver de l'espace. A signaler tout de même le joli une-deux effectué avec Rooney sur le but mancunien.

  • Park (5,5) : une activité incroyable et le Mancunien le plus combatif. Placé sur le côté gauche, il a délaissé volontairement Daniel Alves pour s'occuper plus particulièrement de Messi dès que ce dernier venait chercher le ballon bas. Et il a fait vivre de mauvais moments à l'Argentin, lui chipant plusieurs ballons par des tacles bien sentis. Il a couvert un nombre de kilomètres hallucinant pour revenir boucher les trous. La rare fois où il a relâché la pression sur la Pulga s'est terminée par un but. Un travail défensif impressionnant mais pas récompensé. Par contre, très peu de ballons intéressants à négocier.

  • Valencia (3): la grosse déception de la soirée côté mancunien. Eblouissant ces dernières semaines, il s'est surtout distingué ce soir par une trop grande quantité de fautes. Il n'a pas vraiment bien défendu, et encore moins bien attaqué. Abidal a pris le dessus et l'Equatorien n'a jamais pu déborder et livrer un centre correct. Averti logiquement à la 80e.

  • Rooney (6) : à lui seul, il avait remis son équipe à flots. Dépossédé du ballon, MU pouvait vraiment remercier son buteur d'avoir conclu une belle action, avec deux une-deux initiés par ses soins et une frappe impeccable (34e). Malheureusement, ce sera la seule frappe cadrée des Red Devils... Rooney a bien tenté d'orienter le jeu de son équipe mais le Barça était trop fort ce soir et a étouffé les rares tentatives de l'attaquant anglais. Un match très frustrant pour lui.

  • Hernandez (3) : le renard des surfaces mexicain a plus souvent été signalé hors-jeu qu'il n'a vu le ballon ce soir. Lui qui aime évoluer à la limite a cette fois-ci loupé son coup, et dans les grandes largeurs. Aucune occasion à se mettre sous la dent et quelques mauvais choix sur les rares offensives mancuniennes.

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