FC Kuban : un ancien Havrais au coeur d’un incroyable scandale sur fond de violence ?

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Sreten Sretenović @Maxppp

Alors que les médias français s'interrogent sur l'impact des coups de sang d'Antoine Kombouaré sur l'effectif du PSG, le Kanak est loin des méthodes plutôt musclées utilisées par le FC Kuban... L'ancien Havrais Nikola Nikezic témoigne.

Champion de la Pervi Divizion, la Ligue 2 russe, le FC Kuban a découvert les joies de la Premier Liga le 13 mars dernier face au Rubin Kazan (défaite 0-2). Club méconnu du grand public, Kuban n'était pas destiné à être propulsé sous les feux des projecteurs. Mais la formation entraînée par Dan Petrescu est au cœur d'un vaste scandale. Un scandale dénoncé par la FIFPro, le syndicat des joueurs professionnels.

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Car visiblement, les dirigeants du club présidé par Suren Mkrtchyan ont leurs manières à eux de gérer leurs joueurs indésirables. Alors que dans la plupart des clubs, ils sont relégués sur le banc, le FC Kuban leur demande tout simplement de résilier leur contrat. Quitte à employer la force. C'est ce qui est arrivé à l'ancien attaquant havrais Nikola Nikezic (29 ans) (photo). Arrivé en Russie durant le mercato d'hiver 2010, le Monténégrin, lié au Kuban jusqu'en novembre 2011, a raconté son histoire sur le site internet de la FIFPro.

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« Si je garde le silence, cette histoire va se répéter avec d'autres. Je n'étais plus autorisé à m'entraîner avec l'équipe première, ni avec la réserve. J'ai alors décidé de changer de club, mais le FC Kuban n'était pas d'accord. Mes dirigeants voulaient que je résilie mon contrat sur-le-champ. » Un ordre que n'a pas accepté le joueur. Mal lui en a pris. Quelques jours après ce premier épisode, un des membres du staff, Nikolai Khilistunov, lui demande de s'entretenir avec lui. Un face-à-face qui va très vite tourner au vinaigre. « Il a commencé par me demander de signer un document qui mettait fin à mon contrat. Il m'a ensuite fait savoir que si je refusais, je ne pourrais pas quitter Krasnodar (la ville où est situé le FC Kuban, Ndlr) ou alors que je rentrerais handicapé au Monténégro. » Des menaces physiques qui n'ont pas suffi à faire changer d'avis Nikezic qui a alors reçu un traitement de faveur.

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« Quelques minutes après, deux hommes très musclés sont entrés dans la pièce et Khilistunov s'en est allé. L'un des deux mecs m'a mis ce document en face de moi et m'a demandé d'une manière très agressive de le signer. Quand je lui ai répondu que mon contrat finissait en 2011 et que les négociations ne se poursuivraient qu'en présence de mes agents, j'ai reçu un terrible coup au niveau du foie. Le deuxième homme a alors enlevé son manteau. J'ai vu qu'il avait deux pistolets. Ils m'ont demandé une nouvelle fois de signer ce papier. J'ai refusé et j'ai reçu un autre coup au même endroit. Après ils ont commencé à m'étrangler en me disant que j'allais devenir handicapé. Ils m'ont malmené pendant vingt minutes jusqu'à ce que je n'ai plus de forces et que je craigne pour ma vie. J'ai donc signé les trois copies du document dont le contenu m'était inconnu, car c'était écrit en russe. En sortant, l'un des deux s'est retourné et m'a dit : “Beaucoup de Russes vivent au Monténégro et peuvent te retrouver toi ou quelqu'un de ta famille donc ne fais rien de stupide.” »

Logiquement, Nikezic a alors pris des photos de l'agression qu'il a subie (visibles sur l'article publié sur le site de la FIFPro) avant de plier bagage. Mis au courant par ce terrible scandale, un ancien joueur du FC Kuban, Sreten Sretenovic, a lui aussi décidé d'en parler. « Le 3 janvier 2011, on m'a demandé de venir au club avec mes représentants. Mes agents se sont rendus dans le bureau du directeur sportif, Sergey Doronchenko, tandis que moi j'étais dans une pièce à part. Doronchenko est alors entré avec deux gars énormes que je ne connaissais pas. Ils m'ont menacé pour que je signe un document mettant un terme à un contrat et m'obligeant à payer au club 60 000€. J'ai signé ce papier tellement j'avais peur et je n'en ai parlé à personne. Mais quand j'ai entendu parler de ce qu'avait connu mon coéquipier Nikola Nikezic et que je me suis aperçu que je n'étais pas seul, je suis venu demander assistance. »

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Deux agressions que nie bien entendu le FC Kuban qui conteste également les 164 000€ de salaire qu'aurait dû percevoir Nikezic (300 000€ pour Sretenovic). Mise au courant, la FIFPro a alors publié un communiqué. « La FIFPro est choquée par les histoires de Nikola Nikezic et de Sreten Sretenovic, deux joueurs professionnels qui ont connu la même expérience inquiétante alors qu'ils évoluaient au sein du club russe du FC Kuban. Pour la FIFPro, ce genre de comportement est inacceptable. C'est une attitude purement criminelle qui doit être jugée par les autorités locales. » Aux dernières nouvelles, les autorités russes n'auraient pas levé le petit doigt... A suivre.

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