France-Luxembourg : les notes du match

On s'attendait à une attaque-défense, on a été servi. Logiquement, les joueurs luxembourgeois ont mis en place un double rideau défensif pour retarder l'échéance. Cela aurait pu fonctionner s'ils étaient restés à 11 et si la France n'avait pas marqué heureusement assez rapidement par l'intermédiaire de Karim Benzema (22e). Mis sur la touche au Real Madrid, l'attaquant est décisif avec les Bleus de Blanc, où il paraît pouvoir toujours débloquer les situations. Une très bonne nouvelle pour l'équipe de France, qui ne devra à l'avenir pas se satisfaire des coups d'éclat de son buteur.

Car sur le plan du jeu, malgré un 4-4-2 losange plus offensif que le 4-3-3 aligné face à la Roumanie, les Bleus n'ont jamais délivré de belles actions collectives, à l'exception de deux ou trois mouvements intéressants. Diaby, Gourcuff et Benzema ont pris les commandes techniques pour assurer l'essentiel, mais face à une équipe bien regroupée, les hommes de Laurent Blanc n'ont pas su développer le jeu rapide au sol prôné par le sélectionneur. Ce soir, il faudra se contenter du résultat et du troisième match de rang gagné par les Français. Cela faisait longtemps.

L'homme du match : Yoann Gourcuff (7) : positionné en meneur de jeu, le poste qu'il affectionne le plus, le néo-Lyonnais a d'abord alterné le bon, avec des passes appuyées pour trouver ses attaquants, et le moins bon avec quelques choix trop compliqués. Et puis au fil du match, il a pris de l'assurance et a plus pesé sur le jeu des Bleus. Lui qui aime tant tirer de loin a été récompensé à la 76e, en prenant sa chance de manière subite. Il revenait pourtant de loin, puisqu’à la 53e, il se faisait sèchement tacler. Les images laissaient craindre le pire pour sa cheville, mais il est revenu sur le terrain pour inscrire le second but. Il fut même le plus dangereux en fin de rencontre. Un match international porteur d'espoirs pour lui.

France :

• Lloris (6) : une sortie osée hors de sa surface et un arrêt sur une frappe trop molle, rien de plus pour réchauffer le gardien français.

• Réveillère (6,5) : un très bon match du latéral lyonnais, qui n'a jamais arrêté d'arpenter son couloir droit. De belles montées et de beaux appels dans le dos de la défense adverse (55e, 58e). Très convaincant. Sagna peut se faire du souci pour sa place de titulaire.

• Rami (6) : forcément, il a connu des adversaires plus coriaces. Pas beaucoup de travail à effectuer, mais il le fit bien. De belles interceptions dans les pieds adverses.

• Mexès (6): un match tranquille pour le défenseur de l'AS Rome. En première période, il a pris quelques risques dans ses relances pour débloquer des situations fermées. Une belle frappe à son actif (21e).

• Clichy (4) : un ton en dessous de ses compères de la défense. Sa relation technique avec Malouda est trop pauvre et il s'est avéré imprécis dans ses passes à de nombreuses reprises. Ses centres n'ont également pas trouvé preneur. Dans un match comme celui-ci, il allait être jugé surtout sur son apport offensif, et il n'a pas marqué beaucoup de points.

• A. Diarra (5) : le terme de sentinelle devant la défense n'avait pas grande signification ce soir. Peu de travail défensif à effectuer donc pour Diarra, qui s'est contenté d'orienter sobrement la manoeuvre.

• Diaby (6,5) : tout de suite, on a vu qu'il était en jambes, par ses prises de balle et ses dribbles courts. C'est lui qui a le plus frappé au but en première période (12e, 33e, 36e). Il s'est bien inséré dans les intervalles et a failli inscrire un but de la tête sur un centre de Réveillère (56e). Ce soir, c'était le bon Diaby.

• Malouda (4) : le Français le moins en vue ce soir. Il a trop souvent voulu faire la différence seul et s'est montré coupable de quelques pertes de balles au milieu de terrain qui auraient pu s'avérer dangereuses. Il n'a pas la même inspiration qu'à Chelsea. Dommage. Remplacé par Samir Nasri (63e), auteur de quelques mouvements très intéressants. Il aurait pu marquer dans le temps additionnel.

• Gourcuff (7) : voir ci-dessus.

• Benzema (6,5) : comme face à la Bosnie-Herzégovine, il s'est montré décisif. En marquant le si important premier but, le Madrilène a prouvé qu'il pouvait être l'homme providentiel des Bleus. Un petit contrôle et une frappe de l'extérieur du gauche, voilà pour augmenter son compteur but sous l'ère Laurent Blanc. Par ses déplacements et ses décrochages, il a tenté de créer des brèches. Pas toujours avec succès, mais il s'est montré appliqué et surtout décisif. On ne lui en demande pas plus. Remplacé par Dimitri Payet (63e), qui décale Gourcuff sur le second but. Le Stéphanois a également failli offrir le même but à Gourcuff que face à la Roumanie. Une entrée satisfaisante.

• Hoarau (5) : les supporters du PSG le savent déjà et l'ont à nouveau vu avec les Bleus ce soir : Hoarau n'est pas assez tueur devant le but. Il est souvent bien placé, mais il lui manque un peu de vitesse pour qu'il se mette dans de meilleures conditions. A son actif ce soir : une tête non cadrée (34e), un duel perdu face au gardien (48e) et une reprise non cadrée (71e). Il s'est montré par contre précieux dans ses déviations et dans l'orientation du jeu en seconde période. Remplacé par Loïc Rémy (73e), qui s'est vite distingué avec deux belles accélérations.

Luxembourg :

• Joubert (6,5): un début de match plutôt tranquille. Il a brillé sur sa première intervention, en détournant en corner une volée de Mexès (21e). Mais sur le coup de pied de coin qui suit, il ne peut rien sur le but de Benzema. Deux bonnes interventions coup sur coup sur des frappes de Diaby (33e, 35e). Auteur d'une bonne sortie dans les pieds d'Hoarau en tout début de deuxième période, il est cependant surpris par la trajectoire de la frappe de Gourcuff sur le deuxième but. Il a quand même évité à son équipe une défaite plus sévère. Sa famille présente dans les tribunes peut être fière de lui.

• Schnell (4) : son nom signifie «vite» en Allemand, mais on n'a pas vraiment pu savoir s'il porte bien son patronyme tant il s'est peu projeté vers l'avant. Solide, il a toutefois failli coûter un but à son équipe en renvoyant un ballon sur Gourcuff en pleine surface à la 65e. Il a beaucoup souffert après l'entrée de Loïc Rémy.

-Blaise (5) : vaillant, il s'est montré intraitable dans le jeu aérien. Fort dans les duels, il aurait même pu marquer sur un magnifique retourné. Une prestation intelligente même si ses relances laissent grandement à désirer.

-Hoffmann (4,5): bon complément de Blaise, le défenseur de la Jeunesse Desch a d'abord peiné face au gabarit d'Hoarau. Mais il a toujours gardé son calme, ne paniquant jamais face aux attaques tricolores.

• Leweck (4) : une première mi-temps correcte, même s'il a trop souvent cherché à se débarrasser du ballon alors qu'il y avait sans doute mieux à faire. Séché par Rami juste avant la mi-temps, il a mis du cœur à l'ouvrage, mais son jeu a connu trop de déchet.

• Peters (2,5) : après un début de match où il a empilé les fautes, il est logiquement averti à la 29e minute. Le capitaine a néanmoins fait parler son expérience, aidant sa défense centrale à de nombreuses reprises, et en intervenant souvent à bon escient. Auteur d'un tacle par derrière très sévère sur Gourcuff, il est exclu dès la 54e. Ce qui ternit grandement sa prestation.

-Bettmer (5) : très actif au milieu, il a parfois multiplié les touches de balles inutiles. Mais son abattage s'est révélé précieux. Il a laissé sa place à Daniel Alves Da Mota à la 84e. L'homonyme du défenseur du Barça n'a pas eu le temps de s'exprimer.

-Payal (3,5) : il s'est beaucoup dépensé, et a souvent poussé les Français à la faute. Mais peu aidé par sa lenteur, il a énormément souffert face à Abou Diaby.

• Mutsch (4,5) : techniquement pas maladroit, il a eu à cœur de se montrer devant son public. Le seul joueur professionnel du Luxembourg a mis tout son cœur. Mais il s'est un peu trop dispersé au fil du match, et a baissé physiquement.

-Laterza (3) : le joueur de la réserve sedanaise a passé la première période à défendre. On l'a davantage vu attaquer durant le second acte, mais de manière trop brouillonne. Remplacé par Jeff Strasser à la 69e. Le mythique Luxembourgeois n'a pas spécialement été en vue pour son retour à Saint-Symphorien.

• Joachim (3) : esseulé sur le front de l'attaque, il a fait ce qu'il a pu, sans grande réussite. Supplée dans ce rôle ingrat par Kitenge à la 53e, qui n'a pas lésiné sur le pressing, mais qui s'est rapidement essoufflé.