Info FM, Bernard Mendy : «Je me sens investi d’une mission en Inde»

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Bernard Mendy se confie pour FM @Maxppp

Indian Super League, Acte III. Samedi, le championnat lancé il y a deux ans reprend ses droits. Bernard Mendy lui a rempilé pour une troisième saison au Chennaiyin FC, champion en titre. Pour Foot Mercato, l'ancien joueur du Paris Saint-Germain évoque sa nouvelle vie en Inde mais aussi ses objectifs cette année. Entretien.

Foot Mercato : Pourquoi repartir pour une nouvelle saison en Indian Super League ?

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Bernard Mendy : Je suis reparti car tout d'abord c'est kiffant d'être là-bas. C'est une autre culture. La première année, c'était une découverte. La deuxième, c'était exceptionnel. Là, ça va être extraordinaire. Du moins, je l'espère. Tout se passe très bien avec notre entraîneur Marco Materazzi. Je joue chaque année avec lui. C'est encore plus gratifiant

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FM : Vous parlez de Marco Materazzi. Ça ressemble à quoi Materazzi entraîneur ?

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BM : La première année, j'étais un peu sceptique. Je me suis dit : "Marco Materrazzi, celui à qui Zidane avait mis un coup de tête". Mais on ne touche pas à Zizou en France. J'étais un peu sceptique. Mais en fin de compte, c'est un super mec. Il est très proche des joueurs. Il a son tempérament, la culture de la gagne sur le terrain. En dehors, c'est un amour. Un agneau même. C'est un super mec, un très bon coach. Il a eu de bons coaches avant sur qu'il a pris exemple comme Mourinho. Je ne peux pas dire de mal de lui. Quand j'en parle avec différentes personnes, ils pensent qu'il est bizarre. Mais au final, je leur dis que c'est un amour.

FM : Vous évoluez en ISL depuis le lancement de cette compétition en 2014. Comment jugez-vous l'évolution de cette ligue ?

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BM : L'évolution suit son cours. Ça monte crescendo. Chaque année, c'est de plus en plus relevé. C'est dommage que les matches ne soient pas retransmis en France. Ils l'étaient la première année. Chaque année, il y a différents joueurs. Après, on va dire que ce sont des pseudo retraités, etc. Mais bon les pseudo retraités jouent encore, même si la première année, il y avait plus de vieux que de jeunes. Mais des vieux très bien conservés ! Je pense que cette année va être encore plus relevée que les précédentes car à regarder les différentes équipes, elles ont vraiment recruté un peu "du lourd" si je puis dire.

FM : L'ambiance est aussi exceptionnelle durant les rencontres. Ce sont de vrais shows...

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BM : L'ambiance, c'est un truc de fou ! Franchement, l'un des meilleurs stades au niveau de l'ambiance est à Kerala. Il peut y avoir 60 000 personnes. Tous les supporters sont habillés en jaune, qui est la couleur de l'équipe. Quand on est sur le terrain, on ne s'entend pas. On n'entend pas son voisin. La moyenne des spectateurs par match est d'environ 40 000 spectateurs. Ce sont des ambiances de dingue. J'ai déjà joué en Angleterre et là-bas c'est une autre ambiance. En Inde, c'est une découverte. Ils ont le cricket. Maintenant, ils ont le football. Ça fait trois ans que ça dure. Tout est fait pour que les joueurs soient à l'aise et que les supporters soient aux anges.

FM : Quels sont vos objectifs cette saison avec votre club de Chennaiyin ?

BM : L'année dernière, on a terminé champion. Cette année, il va falloir conserver le titre ce qui sera très dur. L'objectif est de gagner. Je viens pour gagner pas pour autre chose.

FM : Vous êtes en Inde depuis le lancement de l'Indian Super League. Un pays où vous êtes considéré comme une star. Comment jugez-vous votre statut ?

BM : Je ne sais pas si on peut dire que je suis une star. Mais ça fait trois ans que je suis là-bas. Ma notoriété grandit à grands pas chaque année. Je suis apprécié de tous. Mais de là à dire que je suis une grande star, certains le diront vis-à-vis de l'Inde. Je suis moi-même et j'essaye de donner du plaisir aux gens et c'est ce qui m'importe.

FM : En parlant de stars justement, plusieurs joueurs connus en Europe ont encore rejoint l'ISL cette année à l'image d'Eidur Gudjohnsen. Que pensez-vous ce cela ?

BM : L'arrivée de nouveaux joueurs ne peut faire que grandir notre championnat. Ça va peut-être devenir une ligue qui va ressembler au championnat chinois. Ils mettent beaucoup de moyens; même si là ils sont en train de réguler un peu plus. Ils souhaitent faire fusionner l'Indian Super League avec l'Indian League, le championnat local (il a lieu sur 7 autres mois de l'année, Ndlr). Ce qui serait bien pour tous les Indiens. Il y a des infrastructures en ISL qu'il n'y a pas en Indian League. Car il ne faut pas oublier qu'à la base on vient pour eux (les Indiens). Ce serait bien que ça aboutisse afin d'avoir un championnat un peu plus long. C'est en discussion. Mais les discussions entre Indiens mettent un peu de temps... (sourires).

FM : Des joueurs comme Nicolas Anelka ou Selim Benachour ont confié se sentir investis d'une mission en Inde. Etes-vous dans le même cas ? Comment aidez-vous les footballeurs indiens à évoluer ?

BM : Les joueurs locaux me considèrent comme le grand frère de l'équipe. C'est certainement dû à mon âge (35 ans). Je n'arrête pas de les chambrer, je suis proche d'eux. Je mange avec eux, limite je dors avec eux (rire). On est tout le temps ensemble. Je suis plus avec eux qu'avec les étrangers de l'équipe. Ce qui est bien c'est que tout le monde s'entend bien. Dès qu'ils ont besoin de conseils ou qu'ils ont des moments difficiles, ils m'en parlent. Je me sens investi d'une mission en Inde. On est là pour aider les joueurs locaux. C'est ce que j'essaye de faire depuis trois ans maintenant.

Mendy prêt à revenir en France

FM : Une fois la saison d'ISL terminée, vous êtes resté en Inde où vous avez évolué avec le club d'East Bengal dans l'autre championnat (Indian League). Quelles sont les différences majeures entre ces deux championnats ?

BM : Les différences sont énormes. Ne serait-ce que déjà les infrastructures. Il n'y a pas du tout les mêmes moyens qu'en ISL. L'Indian Super League est un show. Les pelouses sont bonnes. En Indian League, il n'y a pas tout ça. Ce qui est dommage. J'ai pu le découvrir pendant les six mois où j'étais à Bengal.

FM : Avant de signer en faveur de Bengal, des clubs français ou européens vous ont-ils contacté ? Revenir en France, est-ce envisageable ?

BM : Oui, j'ai eu des contacts. Mais je me sentais tellement bien en Inde que j'ai préféré y rester. Mais qui sait, peut-être qu'en décembre je reviendrai en France chez une équipe de Ligue 2, de National ou de DH. J'ai des projets en tête et qui évoluent au fur et à mesure. Je ne me suis pas fixé sur l'idée d'aider un club de L1 ou de L2. On verra ce qui se propose à moi. Le challenge et le côté affectif primeront.

FM : Sentez-vous que vous en avez encore sous le pied pour jouer au haut niveau ?

BM : Pour l'instant, je prends du plaisir. Tant que j'en ai tant mieux. Quand j'en aurai plus, j'irai moi-même convoquer la presse et dire : "Les gars, c'est fini". Je prends du plaisir, je suis bien physiquement c'est le plus important. Après, ce n'est qu'une période de 4 mois. Même si on joue tous les 3-4 jours, il faut être bien physiquement. On a fait une bonne préparation. Pour l'instant mon corps suit même si quand tu prends quelques coups de temps en temps .

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