Info FM : de l’Impact Montréal au rêve de Mondial 2026 en passant par le beau parcours de Jura Sud, la trajectoire du défenseur canadien John Dinkota

Par Alexis Pereira
5 min.
Jura Sud John Dinkota @Maxppp

Leader de son groupe de National 2 à mi-parcours, Jura Sud étonne. John Dinkota (24 ans), polyvalent défenseur, est l'un des hommes forts de ce parcours réussi. Pour Foot Mercato, le Canadien, formé à l'Impact de Montréal, est revenu sur ce départ canon, évoquant son parcours atypique et ses ambitions futures.

C'est dans la peau du leader du groupe A de National 2 que Jura Sud accueillera la réserve de l'OGC Nice samedi prochain. Avec 8 victoires, 6 nuls et 3 défaites, les hommes de Pascal Moulin ont réalisé une première partie de championnat de haute volée. «Ça se passe franchement bien. Collectivement, aussi», nous a confié John Dinkota (24 ans). «On est leader. On a un groupe avec quelques anciens : Aurélien Faivre, qui a joué longtemps à Bourg ; Grégory Thil, qui connaît le haut niveau ; et Alexis Peuget, qui a joué à Reims. Ce sont des gars qui nous amènent un peu d'expérience. C'est ce qui nous manquait un peu la saison passée. Cela se reflète un peu dans nos résultats. On n'a pas forcément le jeu le plus léché, mais on est très costaud, bien organisé et on a des individualités devant qui nous permettent de faire la différence», nous a raconté le défenseur.

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L'appétit vient d'ailleurs en mangeant. Les gens ne nous attendaient pas trop. «L'objectif, c'est toujours de monter, de gagner les matches chaque week-end. La pression, on se la met nous-mêmes. On a joué toutes les équipes de la poule et cela nous a décomplexés. Si on nous avait dit qu'on serait premier, on n'y aurait pas forcément cru, mais vu notre manière de jouer, ce n'est pas franchement une surprise. Ça met une pression au club, aux joueurs, pour essayer de rester premiers. On ne joue plus seulement pour gagner, mais pour conserver notre place de leader, et les autres nous attendront plus. On se rapproche de l'objectif, mais c'est une pression qu'on veut. C'est quand même bien mieux que d'avoir la pression de la relégation», nous a-t-il expliqué, précisant que l'ambiance n'avait pas pour autant changé au sein du groupe.

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La belle aventure Jura Sud

Une belle aventure collective pour le natif de Genève, qui passe son deuxième exercice au sein du club d'Edmond Perrier. «Franchement, ça se passe très bien, c'est ma deuxième saison ici. J'ai eu beaucoup de pépins physiques la saison passée, j'étais arrivé tard pour la préparation, ça m'a un peu gêné. Je n'avais pas trop eu le temps de m'habituer au niveau la saison passée. J'ai eu une préparation complète cette fois-ci. Cette année, après deux-trois matches, je me suis débridé. Tu as toujours une petite appréhension au début. Aujourd'hui, je sais ce que je vaux, je sais que j'ai le niveau pour jouer à ce niveau-là. Je suis un des joueurs en qui le coach a confiance. Je suis content. J'ai confiance en mes qualités, maintenant que j'ai laissé les pépins physiques derrière moi, je veux continuer à jouer et aider l'équipe à atteindre ses objectifs. Au niveau de la concentration, ça va beaucoup mieux. Je pense que je peux encore faire beaucoup mieux», a-t-il apprécié.

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Saison après saison. Match après match. Le Canadien, arrivé en France en 2016, progresse. Un sacré parcours depuis ses débuts au centre de formation de l'Impact de Montréal, en 2012. «J'ai intégré le centre en U18. J'y ai fait toutes mes classes jusqu'aux U23 et l'équipe réserve. Seulement, on ne m'a pas proposé de signer pro avec l'Impact. Mais je n'ai pas lâché l'affaire. Je voulais continuer le football et essayer de faire carrière. On s'est tourné vers la France à l'époque avec mon agent. Il a eu quelques contacts avec Pascal Moulin. En 2016, quand je suis parti de Montréal, j'ai atterri à Jura Sud en premier. Je suis arrivé fin août. Malheureusement, ils avaient besoin d'un deuxième gardien et ils avaient atteint le quota maximum de mutations, alors j'ai dû trouver un autre club», nous a-t-il conté avant de poursuivre.

«Mon agent m'a ensuite trouvé un essai à Oissel, en National 3. Ils faisaient un amical contre la réserve de Caen. J'ai joué une mi-temps en tant que récupérateur. Le coach m'a mis à l'aise. J'ai observé attentivement la première période depuis le banc de touche et je suis entré à la pause. J'ai été bon et on m'a proposé un contrat. On a fait une bonne saison (4e position, ndlr). On a même un temps joué la montée. J'ai joué toute la saison milieu défensif, sauf peut-être un seul match en défense (16 apparitions, 1 but sur le plan personnel, ndlr). À l'issue de cette saison, Pascal Moulin a voulu me faire revenir à Jura Sud. On s'y est pris un peu plus tôt cette fois. Je suis revenu et j'y suis toujours aujourd'hui», nous a indiqué celui qui peut donc évoluer latéral droit, central et n° 6.

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La sélection du Canada et le Mondial 2026 en ligne de mire

Mais il espère bien que ce parcours atypique l'emmènera encore plus haut. «Je ne me fixe aucune limite, ce ne serait pas me rendre service. Il ne faut pas brûler les étapes. Le football français en amateur est l'un des meilleurs en Europe et au Monde. Mon objectif, c'est de toucher au National 1 dans un premier temps. Je suis encore jeune. Je viens de m'habituer au National 2. La suite logique, c'est de monter d'un cran encore», a-t-il avoué, caressant l'objectif d'atteindre, ensuite, le Graal pour tout joueur : la sélection nationale. «C'est le rêve de tout footballeur de défendre les couleurs de sa nation et de jouer une Coupe du Monde. Le Canada, on n'est pas une grande nation de football, donc les qualifications, c'est souvent dur pour nous. Le fait qu'on l'organise, c'est un cadeau tombé du ciel. 2026 (Mondial organisé par le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, ndlr), c'est vraiment dans un coin de ma tête», a-t-il lancé avant d'insister.

« Vu qu'il y a cette Coupe du monde, le championnat local se structure. On m'a proposé d'y aller. Mais c'est un championnat en développement. En continuant ma progression ici, j'aurais une expérience que je n'aurais jamais là-bas. Si tout se passe comme je l'espère, l'objectif c'est de gravir les échelons ici et d'être appelé en sélection pour disputer cette Coupe du Monde 2026. On connaît mon nom là-bas. Si je continue à gravir les échelons ici, ma notoriété là-bas risque de continuer à progresser !», a-t-il conclu. Un sacré défi en perspective. Avec Jura Sud en National 2 mais pas seulement donc, la quête de John Dinkota est loin d'être terminée.

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