Il rejoindra, en 2015, le champion des États-Unis. Clément Diop (21 ans) s'est engagé avec Los Angeles Galaxy pour les deux prochaines années. Une destination de choix pour le gardien français qui évoluait jusqu'ici à Amiens, son club formateur. Contacté par nos soins, il a expliqué les dessous de sa signature avec la franchise américaine. «Au début, je devais passer par les universités. Mais mon profil a plu au directeur des Los Angeles Galaxy, qui m'a appelé pour que j'aille le voir et faire un essai là-bas. Au bout de deux jours, il m'a dit que ça allait être bon. Je suis resté un peu plus longtemps que prévu finalement -un mois et demi- car il ne voulait pas que je rentre en France sans avoir signé de contrat avec eux. (...) J'ai eu l'occasion de m'entraîner avec Landon Donovan et Robbie Keane lorsque j'étais là-bas. Ce sont vraiment des gens très simples, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Ce sont de très, très bons joueurs d'après ce que j'ai pu voir. Landon Donovan a pris sa retraite. Mais l'année prochaine, il devrait y avoir, au minimum, une grosse star qui devrait arriver d'après ce qui se dit», a-t-il confié, expliquant ensuite ses projets avec les pensionnaires de Major League Soccer, qui misent beaucoup sur lui pour l'avenir.

«Dans un premier temps, on m'a dit que le temps de jeu que j'aurai lors de ma première année, ce serait avec la réserve. Et si j'atteins les objectif fixés avec la réserve, je devrais basculer rapidement avec l'équipe première, parce que, d'après eux, j'ai largement le niveau pour pouvoir faire mes preuves en MLS. La réserve, c'est la deuxième division américaine. C'est très intéressant, parce que Galaxy est le plus gros club américain, et même en réserve, on a une visibilité importante», a-t-il indiqué avant d'afficher ses ambitions. «L'objectif, c'est de devenir un titulaire indiscutable à Galaxy et être le meilleur gardien de la Ligue. (...) Mon objectif, c'est de prouver que je peux être le meilleur gardien là-bas», a-t-il lancé, remerciant ses représentants Classico Sports Management ainsi que Jérôme Meary et Édouard Lacroix de lui avoir trouvé cette belle opportunité. Le plan de carrière est clair pour cet ancien international français U19, cantonné à la réserve et à la DH en Picardie, aujourd'hui impatient de découvrir une «MLS en plein développement où les stades sont remplis» et où «les seuls enjeux sont la performance et la régularité».

La MLS pour oublier les portes fermées en France...

S'il a préféré tenter sa chance de l'autre côté de l'Atlantique, c'est que la philosophie semble davantage lui convenir. «J'avais envie de découvrir une autre mentalité, de m'éloigner du football français pour découvrir autre chose. C'est ce qui était le mieux pour moi je pense. (...) La mentalité est très différente, dans le travail surtout. On travaille beaucoup plus qu'en France d'après ce que j'ai pu voir. J'aime cette mentalité. Ça me correspond. Ça s'est vraiment bien passé pour moi là-bas. J'étais vraiment très heureux d'être là-bas pendant ces quelques semaines. Les gens sont vraiment très ouverts. Ils veulent vraiment nous tirer vers le haut et nous faire progresser, c'est ce qui m'a vraiment plu. (...) En France, on a beaucoup de retard sur certaines choses. Aux États-Unis, ils ont commencé à s'intéresser au foot après nous et ils sont déjà en avance sur les méthodes de travail et la mentalité», a-t-il avoué, regrettant le fonctionnement du football français. «Comme j'ai un caractère assez fort, ça ne passe pas en France. C'était un problème pour moi. Quand on veut s'écarter du groupe et dire ce qu'on pense, on se fait couper la tête. C'est la mentalité du football en France. Mon caractère m'a fermé des portes, c'est une évidence. Amiens m'a fermé des portes aussi à certains niveaux, j'en suis sûr et certain. Je n'en veux pas à Amiens, ils m'ont fait signer pro. C'est comme ça c'est tout», a-t-il déploré avant de poursuivre.

«Cet été, alors que j'étais en discussion depuis le mois de février avec un club de L2, le coach des gardiens de cette formation est allé à l'encontre de ses dirigeants pour prendre le n° 3 ou 4 de Châteauroux, qui n'était même pas professionnel et qui n'avait jamais joué au même niveau que le mien... Il y avait aussi ensuite un club de L1 prêt à me prendre à l'essai. Mais ils ont eu vent de mon caractère fort et ils se sont rétractés...», a-t-il raconté. Des mésaventures qui l'ont endurci et qui, selon lui, ne lui arriveront plus aux États-Unis. «En France, on passe son temps à arrondir les angles à gauche et à droite. Là-bas, ils ne regardent que les performances. C'est dans les mentalités. Ils veulent de la performance», a-t-il analysé. La performance et l'excellence, voilà ce que Clément Diop, fan de Bernard Lama, «la référence chez les gardiens français», vise désormais en Amérique. Avec des objectifs très élevés. «Sur le plus long terme, si je peux prendre la nationalité américaine, je pense que je le ferai. Pourquoi pas un jour être appelé en sélection sénégalaise, avec qui j'ai déjà eu des contacts, ou la sélection américaine, si je deviens américain», a-t-il conclu. Le rêve américain en somme.