Jean Michaël Seri fait face aux critiques avec la Côte d’Ivoire

Jean Michael Seri grandit vite. A 26 ans, il entame déjà sa 3e saison à Nice. Et même son transfert avorté au Barça cet été ne l'a finalement pas plus perturbé que cela. Il s'est rapidement remis en selle et a largement participé au sursaut du Gym. C'est maintenant l'heure de faire la même chose avec la Côte d'Ivoire. Les Éléphants sortent d'une défaite surprise à domicile face au Gabon il y a un mois et le match face au Mali (avant le Maroc en novmebre, ndlr) s'annonce décisif. Les hommes du déjà très critiqué Marc Wilmots se savent attendus alors que le jeu de l'équipe ne convainc pas grand monde à l'heure actuelle. Jean Michael Seri en est bien conscient et alors qu'il répond présent avec le Gym, ses performances avec la Côte d'Ivoire sont pour le moment bien ternes.

Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, il a tenté d'expliquer ce double visage. «À Nice, il y a une vraie philosophie. En sélection, on se cherche un peu. Certains joueurs notamment veulent faire en sélection ce qu’ils ne font déjà pas en club. Du coup, ça déjoue toujours. Mais si tout le monde est dans un état d’esprit collectif, dans le but de jouer simple et de fournir du jeu, je pense qu’on pourra retrouver du grand Séri parce qu’ici (à Nice), c’est la collectivité qui prime. Ce n’est pas l’individualité de chaque joueur. Mais la chose la plus importante, c’est qu’il y a une vraie philosophie de jeu à Nice. Il y a une simplicité, une collectivité et en sélection, on ne l’a pas. C’est ce qui explique cela.»

Seri demande du temps

Appelé depuis 2015, Seri compte déjà 14 sélections pour un but. Malgré son capital de capes encore faible par rapport à des joueurs d'expérience comme Salomon Kalou ou Gervinho, le milieu de terrain fait déjà partie des cadres des Éléphants. Problème, comme ses coéquipiers, il a du mal à trouver la bonne formule alors que la qualification pour la prochaine Coupe du Monde se joue dès vendredi. «Je pense qu’il nous faut une vraie philosophie de jeu… Ce sont des choses qui doivent se travailler. Malheureusement, en sélection, nous n’avons pas le temps de travailler certains automatismes. Donc, je pense qu’il faut être patient avec la sélection. C’est la patience qui fera que cette équipe retrouvera ce qu’elle faisait auparavant. Les supporters, le peuple n’est pas assez patient avec les Éléphants. Il va falloir gagner des matches, mais on ne pourra pas y arriver dans la précipitation. Il y a un gros travail à faire et le sélectionneur en est conscient. On va travailler dans ce sens» affirme Seri.

Qualifiée pour les Coupes du Monde en 2006, 2010 et 2014 sans jamais parvenir à sortir des poules, la Côte d'Ivoire doit tourner la page de sa génération dorée. Selon le joueur niçois, les supporters doivent comprendre que l'équipe a changé et qu'il faut nécessairement du temps pour former une nouvelle formation performante qui brillera dans le futur. «On a eu Kolo, Yaya, Drogba… C’est une nouvelle génération qui arrive. Il y a des binationaux qui ont intégré la sélection. Il y a beaucoup de départs et beaucoup d’arrivées, c’est un peu compliqué. C’est pourquoi je dis qu’il faut laisser du temps pour que ça puisse prendre, mais avec la Côte d’Ivoire, il n’y a aucune patience. On gagnera des matches, on en perdra, mais c’est le football.» Pour s'offrir un peu plus de temps et alors qu'ils conservent leur destin entre leurs mains, les Ivoiriens seraient bien inspirés de s'imposer au Mali.