La planète football toujours sous le choc après le drame Albert Ebossé

Par Alexis Pereira
4 min.
Le football pleure Albert Ebossé @Maxppp

L'Algérie et la planète football sont toujours secouées après la mort d'Albert Ébossé ce samedi.

Un véritable drame. Samedi, l'attaquant de la JS Kabylie Albert Ébossé (24 ans), frappé à la tête par un projectile lancé depuis les tribunes lors de la rencontre face à l'USM Alger (2-1, 2e journée de Première Division algérienne), a succombé à ses blessures sur le trajet de l'hôpital. «Je n'y ai pas cru quand le frère d'Albert m'a appelé pour m'annoncer qu'il était décédé. Je lui avais parlé quelques heures avant le match et nous devions nous appeler après la rencontre pour évoquer sa performance comme nous le faisions à chaque match. Je suis sous le choc», nous a confié son représentant M. Honnang avant de poursuivre. «Dire qu'Albert se sentait en danger serait exagéré, mais il me décrivait souvent la colère des supporters. Il savait que c'était par passion, par amour pour le football. Pas un seul instant il ne pensait que ça lui serait fatal un jour...», a-t-il expliqué.

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Meilleur buteur du championnat algérien la saison passée avec 17 buts, le Camerounais, qui rêvait d'endosser le maillot de la sélection nationale et de débarquer en Europe, a été victime de la folie et de l'inconscience de ses propres supporters. «Selon moi, les véritables coupables sont ceux qui ne comprennent pas que le football est un jeu. Ce jeune garçon, qui se levait tous les matins pour courir et travailler afin de donner chaque week-end du plaisir à ses supporters et leur permettre de passer du bon temps devant la télévision ou en tribunes, était avant tout un être humain, une personne, qui, comme tout le monde, était faillible. On ne peut pas donner du plaisir tous les jours aux gens. Je trouve ça absolument cruel d’ôter la vie à quelqu'un simplement parce que ton équipe n'a pas gagné un match. Ces personnes-là n'ont pas leur place dans un stade», a-t-il indiqué.

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L'agent et confident du défunt attaquant espère que ce tragique incident alertera les autorités du football mondial. «J'implore tous les amoureux du ballon rond : il ne faut pas que ce crime reste impuni. Albert était plein de rêves, on parlait encore de transfert à l'étranger samedi à 14h... J'implore la famille du football à se mobiliser autour de la famille d'Albert et moi-même pour en finir avec cette barbarie. La petite fille d'Albert Andrea ne verra jamais son papa, ça me fend le cœur... Ce genre de choses ne doit plus jamais arriver, le sport doit rester un jeu, une fête. Il ne faut jamais oublier ce qui est arrivé à Albert», a-t-il déclaré. Le message est passé. Il semble même déjà avoir été entendu.

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Plus jamais ça...

«Le football africain ne saurait être le terreau de quelque phénomène de hooliganisme que ce soit. Nous attendons que des sanctions exemplaires soient prises, car la violence n’a pas sa place dans le football africain en particulier et le sport en général. Nous nous investirons avec la dernière énergie pour éradiquer toute forme de violence ou de comportement antisportif sur les stades du continent», a ainsi assuré Issa Hayatou, le président de la Confédération Africaine de Football. La Fédération Algérienne de Football, qui pourrait voir son désir d'organiser la Coupe d'Afrique des Nations 2017, 2019 ou 2021 remis en question par cette affaire, a dans un premier temps décidé de suspendre le championnat, dont la 3e journée devait se tenir ce week-end. Le Stade 1er novembre, théâtre du drame, a été fermé jusqu'à nouvel ordre.

Par ailleurs, selon la presse algérienne, la JSK pourrait bien être exclue de toutes compétitions. Un choc de plus pour un effectif complètement déboussolé. Le Buteur révèle que les joueurs, profondément marqués, refusent de reprendre l'entraînement. Le coach Hugo Broos songerait même à claquer la porte des Canaris. En parallèle, la JSK a d'autres préoccupations, comme préserver les intérêts de la famille du joueur (80 000€ ont d'ores et déjà été donnés à sa famille, les salaires restant jusqu'à échéance du contrat lui seront également versés) et rendre un dernier hommage à son goleador.

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«Je me suis entretenu avec le président de la JSK, il compte évidemment rendre hommage à Albert. Nous n'avons pas encore défini ce que nous devions faire. Nous n'avons toujours pas établi un programme concret», a expliqué M. Honnang. Il aura à coup sûr le dernier adieu qu'il mérite, lui qui séduisait tout son monde grâce à ses qualités de footballeur, son professionnalisme, sa joie de vivre, sa bonne humeur et ses valeurs humaines. La famille du football s'est déjà mobilisée sur la toile ces dernières heures. Au Cameroun, une minute de silence sera observée avant chaque rencontre de la journée de championnat de ce week-end. D'autres manifestations de soutien ne devraient pas tarder. Pour que le souvenir d'Albert Ebossé reste toujours vivant.

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