L’Algérie s’enfonce dans la crise

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Algérie @Maxppp

L'Algérie n'ira pas à la Coupe du Monde 2018. Battus hier soir par la Zambie (0-1) à Constantine, les Fennecs ont dit adieu à la Russie. Une défaite qui plonge un peu plus les Verts dans la crise.

Le mal est profond. Hier soir, l'Algérie a dit adieu à la Coupe du Monde 2018 suite à sa défaite 1 à 0 face à la Zambie à Constantine. Une énorme déception pour les Fennecs qui avaient été si bons lors du Mondial au Brésil. Mais une absence plus ou moins logique au regard de ce qu'il se passe en équipe nationale depuis un peu plus d'un an. Tout cela a commencé avec le départ de Christian Gourcuff le 3 avril 2016. La Fédération Algérienne de Football a, il faut le reconnaître, enchaîné les mauvais choix. Il y a eu tout d'abord la nomination de Milovan Rajevac. Un entraîneur qui ne s'est pas du tout entendu avec les joueurs et qui est resté seulement deux matches à la tête des Fennecs. Nommé en juin 2016, il a démissionné le 11 octobre 2016. Puis ensuite la FAF a fait appel à Georges Leekens le 27 octobre 2016. Trois mois plus tard et une élimination de la Coupe d'Afrique des Nations dès la phase de poules, le technicien belge a été remercié.

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Lucas Alcaraz menacé ?

Quelques semaines plus tard, c'est l'emblématique président de la Fédération Algérienne de Football, Mohamed Raouraoua, qui quittait le navire le 20 mars 2017. Il a été remplacé par l'ambitieux Kheireddine Zetchi. Ce dernier a nommé Lucas Alcaraz le 13 avril. Un sélectionneur qui arrivait dans une situation délicate puisque l'Algérie était mal embarquée pour la qualification au Mondial 2018. Une compétition sur laquelle il avait plus ou moins fait une croix même si le coach voulait y croire jusqu'au bout. «La situation de l’Algérie est mauvaise, mais je promets que l’équipe se battra à chaque match. L’objectif assigné est la qualification CAN 2019 et d’arriver en 1/2 finale». Cinq mois plus tard, l'Algérie est éliminée de la course au Mondial 2018 suite à sa défaite face à la Zambie.

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Malgré cela, Alcaraz n'a pas envie de lâcher l'affaire : «Je n'ai pas été engagé pour aller au Mondial et je ne pense pas à démissionner», a-t-il confié après la rencontre. Ses choix durant ces matches cruciaux ont été particulièrement pointés du doigt par la presse algérienne, qui ont le sait ne fait aucun cadeau. Malgré cela, Compétition explique qu'Alcaraz aurait été conforté par le président de la FAF lors d'une rencontre il y a quelques jours. Une nouvelle rencontre devrait avoir lieu prochainement. Le coach a aussi le soutien de ses joueurs comme en témoigne les déclarations de Raïs M'Bohli au Buteur après le match. «Pour revenir sur le match et cette défaite, je dirais qu’on n’a pas été à la hauteur. On peut trouver toutes les explications possibles, mais la réalité est là. L’entraîneur n’est pas responsable. Il ne joue pas. C’est nous qui sommes sur le terrain et nous n’avons pas fait le travail. Le coach nous a donné ses consignes, sa façon de faire, mais nous n’avons pas assuré sur le terrain».

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Des joueurs pointés du doigt

Contrairement à d'habitude, les joueurs ne sont pas épargnés non plus après ce terrible fiasco symbolisé par le revers hier soir face à la Zambie. «L'Algérie est au fond du trou» pour Le Buteur. «Ils sont devenus des Zombies. Les héros de 2014 jouent comme des morts-vivants», titre Compétition. Raïs M'Bolhi ne s'est pas caché après la rencontre. Il a mis tous ses coéquipiers et lui-même face à leurs responsabilités. «Aujourd’hui,, il y a plus de talent intrinsèque dans la sélection, mais avant, il y avait cet esprit de combattant qui faisait la force de l’ancienne génération. C’est vrai qu’on l’a perdu aujourd’hui. On doit se réveiller et revenir aux fondamentaux qui faisaient notre force. On doit désormais se tourner vers l’avenir, mais sans oublier de faire l’analyse de ce qui n’a pas marché.»

Les joueurs se sont fait taper sur les doigts après la rencontre d'hier par le président de la FAF. Il n'a pas mâché ses mots. Ses propos sont relayés par Compétition. « Cette équipe d’Algérie est sacrée. Elle n’appartient à personne. Des générations sont passées avant vous, et d’autres viendront dans le futur défendre les couleurs nationales. J’ai pu constater au même titre que tous les Algériens que certains d’entre vous ne font aucun effort sur le terrain, à la limite ils sont là juste pour le plaisir d’être là. Et bien aujourd’hui je vous le dis clairement, haut et fort et de façon très directe : celui qui ne veut pas venir en sélection peut partir. Celui qui ne veut pas de la sélection je l’autorise dès aujourd’hui à ne pas venir. Ne venez plus, si on vient en équipe nationale il faut le faire avec le cœur et avec plaisir, sinon restez chez vous. D’autres joueurs rêvent de vêtir ce maillot si cher ». Les prochaines semaines s'annoncent tendues chez les Fennecs.

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