L’incroyable fin de carrière de Daniel Güiza, le dernier des pichichis espagnols

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Daniel González Güiza @Maxppp

Pichichi de Liga et Champion d’Europe en 2008, Daniel Güiza s’est perdu au fil des années, entre prestations indigestes, vie sulfureuse et choix douteux. L’Archer semblait avoir disparu, mais en bon polémiste qu’il est, il a cet été tenu à s’offrir l’apogée de sa carrière en termes d’étrangeté.

Été 2008, Daniel Güiza semble marcher sur l’eau. Meilleur buteur de Liga avec ses 27 buts à Majorque, le buteur glane un billet pour l’Euro austro-suisse, où dans un rôle dans de joker offensif de luxe, il contribue avec ses deux réalisations à poser la première pierre de l’ère de domination ibérique sur le football mondial. Pour les observateurs, il s’agit-là du point de départ d’une brillante carrière. Au vrai, celui que l'on surnomme l'Archer pour la célébration de ses buts a déjà usé de la plupart des flèches de son carquois.

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Fenerbahçe, relance ratée et exils

Confronté à un choix cornélien pour son avenir, Güiza, 27 ans, décline des clubs prestigieux – Arsenal, Manchester City, Roma et Barça sont alors annoncés en prétendants – pour rejoindre Fenerbahçe, et accompagner son mentor et sélectionneur en équipe d’Espagne Luis Aragonés. Un « bon choix économique, mais pas sportif », comme le concédera un an plus tard l’intéressé. Les débuts sont encourageants, mais l'avant-centre sombre en effet au fil des mois, et tire finalement un trait sur l’expérience turque au terme d’une troisième saison quasi-blanche.

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Le rebond est programmé à Getafe, où l’attaquant avait effectué ses deux premiers exercices aboutis dans l’élite espagnole, entre 2005 et 2007. Mais l'opération relance est ratée, et avec 3 petits buts en 32 apparitions, la carrière s’enlise. Au point que le joueur décide de tourner le dos à l’Europe, pour signer consécutivement au Johor FA malaisien puis au Cerro Porteño paraguayen. L’exode permet à l’Archer de se confronter à des « environnements remplis de passion » et de retrouver la cible – 28 pions en 72 matches sur les deux continents –, malgré les polémiques distillées par la presse, qui le présente comme toujours en fêtard et coureur de jupon invétéré.

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Cadix, la vraie polémique

Güiza s’est toujours défendu de pareille réputation, arguant que les médias en avaient après lui. Mais comme il y a deux ans lorsqu’il révélait le montant de ses pensions alimentaires à AS, le buteur vient de prouver qu’il aimait courir après les ennuis : il y a quelques jours, après avoir résilié son bail avec le Cerro Porteño, le buteur s’est engagé en faveur du pensionnaire de troisième division espagnole Cadix CF. Autrement dit, le grand rival de son Xerez formateur, qu’il avait juré de ne jamais rejoindre quelques années plus tôt.

« La première chose que je veux faire, c’est demander pardon. J’ai dit quelques bêtises quand j’étais jeune, j’ai grandi avec les années. Je vais tout donner pour aider le Cadix CF à monter », a assuré l’attaquant lors de sa présentation. Une présentation précédée par le chant de bienvenue de ses nouveaux supporters, « Güiza va mourir ». Footballistiquement parlant, c’est déjà fait : sept ans après ce fameux été 2008, à 35 printemps, on peut dire de Daniel Güiza qu’il a gâché sa carrière. Triste fin, pour le dernier Espagnol à avoir inscrit son nom au palmarès des pichichis.

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