L’irrésistible ascension de Dalkurd dans l’élite suédoise

Par Constant Wicherek
4 min.
Dalkurd @Maxppp

Créé en 2004, le modeste club de Dalkurd, aux fortes valeurs, jouera l'année prochaine en première division suédoise après une belle saison en Superettan. Retour sur un jeune club à l'histoire absolument hallucinante.

Mardi dernier, le club de Dalkurd, dans la ville de Borlänge, à 214 kilomètres de Stockholm, s'est incliné contre Brommapojkarna (0-1) en Superettan, la deuxième division suédoise avant de s'imposer ce samedi (1-0) contre GAIS. Avec les résultats qui ont suivi ce week-end, Dalkurd a gagné le droit de participer, en étant deuxième avec 57 points, l'année prochaine à la première division suédoise (Allsvenskan) alors qu'il reste encore deux matches à jouer. Le nom de ce club ne vous dit sûrement rien et pour cause, il a été créé le 26 septembre 2004. Mais son histoire est absolument fascinante.

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Voici maintenant treize années naissait ce club. À la base, il a été créé pour les jeunes de la communauté kurde en Suède, le logo du club s'inspirant assez largement du drapeau kurde. « Quand le club a commencé en 2004, c'était un résultat direct de la « vie chaotique » d'un certain nombre d'adolescents. Dalkurd FF était censé être une alternative à cela et une possibilité pour un avenir meilleur. La composante de responsabilité sociale a été la priorité de Dalkurd depuis le début, et elle a suivi l'équipe depuis le début », peut-on ainsi lire sur le site officiel du club.

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Crée en 2004, Dalkurd jouera en Allsvenskan l'année prochaine

Cette nouvelle formation débute donc son périple en 2005 par la septième division suédoise avant de gravir, chaque année, les échelons un par un jusqu'en 2009 où les joueurs atteignent la troisième division suédoise (équivalent du National 2 en France). Dans la foulée, les joueurs rejoignent la deuxième division puis ils passent les étapes une à une pour aujourd'hui pouvoir retrouver l'élite suédoise et jouer l'année prochaine contre des équipes comme l'AIK Solna, notamment.

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« Monter en Allsvenskan serait complètement fou, comme un rêve, je me souviens quand nous étions au Superettan il y a deux ans, c'était comme un rêve et je me souviens avoir pensé que je voulais aider Dalkurd dans cette Superettan. J'ai toujours su que ma chance de jouer en Allsvenskan était de monter avec Dalkurd, c'est ma neuvième saison ici, alors le club est devenu comme une famille, il reste trois matches (à l'époque de l'interview, ndlr) et il est clair que nous allons prendre les matches les uns après les autres , ce rêve est sur le point de devenir réalité, c'est incroyablement grand », déclarait ainsi le numéro 10 aux huit buts et six passes décisives Ahmed Awad au site du club.

Ils ont évité de peu un crash aérien

Sauf que tout cela n'aurait pu jamais voir le jour. En effet, les joueurs de Dalkurd sont passés à côté du pire le 24 mars 2015. En stage en Catalogne, les membres de l'équipe étaient enregistrés sur le vol de l'A320 qui devait faire escale à Düsseldorf en Allemagne. Une fois à Barcelone, ils ont décidé de changer de vol trouvant l'escale de l'autre côté du Rhin trop longue. Bien leur a pris puisque ce vol 9525 de la Germanwings s'est crashé dans les Alpes du sud françaises faisant 150 morts (144 voyageurs et les 6 membres d'équipage).

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Nous voici donc maintenant un peu plus de deux ans plus tard et ce samedi, Dalkurd, au terme d'un match avec beaucoup d'enjeux l'a emporté. GAIS, qui se déplaçait à Borlänge, avait besoin de points, car engagé dans la lutte pour le maintien quand de l'autre côté, Dalkurd avait la possibilité de monter en première division suédoise. À la pause, tout restait à faire puisque le score était nul et vierge. Mais, à la 59e minute, le milieu de terrain Rawez Lawan délivrait les supporters après un bon travail de Rashidi, le milieu droit. Les visiteurs tentaient le tout pour le tout, mais Ceesay, le défenseur central de Dalkurd repoussait une tentative adverse sur sa ligne. En fin de rencontre, l'attaquant Richard Yarsuvat, le meilleur buteur de Superettan avec 17 réalisations, aurait pu offrir le break mais sa tête ne trouvait pas le fond des filets . L'histoire est en route et comme conclut le résumé sur le site du club : « c'était la victoire quand même. »

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