L’irrésistible prise de pouvoir de la Chine dans les clubs européens

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Le groupe Suning a racheté l'Inter Milan @Maxppp

Les groupes chinois investissement massivement dans le football européen depuis plusieurs mois, et la liste des clubs récemment rachetés s'allonge à vitesse grand V.

Et de 5 ! Avec la probable future reprise de l'AS Nancy-Lorraine, les investisseurs chinois auront trouvé unième point de chute en France. Le groupe Ledus a récupéré Sochaux, à 100 %, IDG Capital Partners est entré à 20 % dans le capital de l'OL, tandis qu'ORG Packaging a investi à hauteur de 60 % dans celui de l'AJ Auxerre. On peut ajouter l'OGC Nice, où Chien Lee a posé quelques pions. Mine de rien, la France s'avère comme un territoire accueillant pour les hommes d'affaires venus de l'Asie.

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Bien sûr, ils sont au moins tout autant attirés par des championnats plus attractifs, ou de plus grands noms, comme les deux Milan. Tour à tour, l'Inter Milan puis l'AC Milan ont cédé aux sirènes chinoises. En juin dernier, le groupe Suning a récupéré 70 % du club nerazzuro, tandis que l'AC Milan vient lui d'être racheté à 99 % par le Sino Europe Group. En Angleterre, les trois clubs d'Aston Villa, de West Bromwich Albion et le Birmingham City sont passés sous pavillon chinois, en totalité ou grande majorité. De même en Espagne, Grenade et l'Espanyol Barcelone ont cédé face aux propositions, même si le gros coup reste l'apport du groupe Wanda, à hauteur de 20 %, dans le capital de l'Atlético Madrid, ce qui lui permet de rester en haut de l'affiche et de continuer à concourir face au Barça et au Real Madrid.

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Développer le football chinois

Si la dernière décennie avait été marquée par la prise de pouvoir de cheikhs, émirs ou fond en provenance du Moyen-Orient, la Chine se donne aujourd'hui les moyens de prendre part massivement à l'essor du football européen. Pas forcément pour contribuer au rayonnement du pays, qui n'a pas spécialement besoin de ce sport, mais peut-être plus pour poursuivre son objectif de devenir une nation majeure de ce sport dans les années à venir. Rappelez-vous, en avril dernier, la presse européenne se faisait l'écho du plan à long terme du président chinois Xi Jinping, désireux de bâtir des milliers d'écoles de football dans son pays, de relancer le football féminin, de développer le championnat national (vous n'avez pas manqué les multiples transferts à coup de dizaine de millions d'euros qui ont bouleversé le dernier marché des transferts) et ainsi de placer la sélection chinoise parmi les meilleures mondiales.

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En possédant plusieurs clubs européens de différents standings, les divers groupe chinois, qui possèdent souvent des clubs dans leur propre pays, peuvent mettre en place des échanges entre les pays et améliorer la formation de futurs footballeurs locaux (comme l'expliquait récemment Raffaele Poli, responsable de l'Observatoire du football du Centre International d'Etude du Sport (CIES) à Challenges). C'est pourquoi des clubs moins reconnus comme La Haye, aux Pays-Bas, ou le Slavia Prague en République Tchèque ont eux aussi été ciblés. L'afflux d'argent en provenance de Chine est souvent accueilli comme une bouffée d'air frais par les anciens propriétaires. Reste que, sur un plan sportif, les récentes acquisitions de groupes chinois n'ont pas rencontré le succès escompté (notamment du côté de la Premier League) et les supporters restent souvent méfiant, comme à Sochaux, quant aux réelles intentions des nouveaux patrons. Seul l'avenir le dira.

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