La Grèce, un eldorado qui peut virer à l’arnaque

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Mendy se relance à Laval après des mois compliqués à Kavala @Maxppp

Depuis deux ans, la Grèce attire de plus en plus de joueurs professionnels. Des salaires confortables et un cadre de vie plaisant, les arguments sont séduisants. Mais la belle carte postale peut vite être écornée. Frédéric Mendy a raconté au site So Foot que les dirigeants grecs oublient vite les obligations de paiement.

Rappelez-vous l’été 2009. Un club grec du nom de Kavala effectuait un recrutement impressionnant en piochant de nombreux joueurs de L1 ou L2. Faisaient partie de la charrette Pierre Ducrocq, Frédéric Mendy, Guillaume Rippert, Douglão, Wilson Oruma ou encore Charles Itandje. Une destination exotique qui a convaincu beaucoup de professionnels en perte de vitesse, alléchés par des salaires plutôt agréables. Mais à Kavala, certains ont vite déchanté, comme Frédéric Mendy, qui a rejoint cet été Laval, après avoir résilié son contrat.

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Interrogé par sofoot.com, l’ancien milieu offensif de Saint-Etienne et Bastia a expliqué les raisons de ce départ. « Bah, ça ne s’est pas très bien passé. On est resté deux mois sans que le président nous paie. Moi je lui ai dit « j’ai signé mon contrat pour que tu me paies chaque mois, là ça fait deux mois, qu’est-ce qu’il se passe ? ». Comme j’ai vu qu’il ne payait toujours pas, je lui ai dit que je ne pouvais pas travailler dans ces conditions, « donc voilà, je vais résilier mon contrat, tu me donnes mes deux mois et je me barre ». Il y avait déjà deux joueurs qui l’avaient fait avant donc je me suis dit que c’était bon. Je ne peux pas travailler sans qu’on me paie. On a trouvé un accord, j’ai résilié mon contrat à la mi-mars, il m’a donné mes deux mois et je suis rentré en France », raconte-t-il. L’eldorado grec s’est vite transformé en arnaque géante, avec à chaque fois le même mode de fonctionnement : des premiers mois sans le moindre incident, puis des retards de paiement pour terminer par des salaires non versés.

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« Pourtant, le début s’est très bien passé, l’accueil, tout, mais après c’est la fin. Ils ont cette réputation : au début ils te donnent tout, mais après ils commencent à faire leur chi-chi », confirme Mendy. Et à l’écouter, il ne s’agit pas seulement de Kavala, mais d’une majorité de clubs grecs. Des clubs grecs qui séduisent pourtant de plus en plus et qui ont eu un joli coup de projecteur en France avec la réussite de Djibril Cissé au Panathinaïkos, récemment rejoint par Sidney Govou. « On m’a dit que ça se passait comme ça dans tous les clubs, que ce soit l’Olympiakos, le Panathinaïkos... Il vaut mieux ne pas aller dans un pays comme ça. Chypre et la Grèce, il ne faut pas aller là-bas ». Les conseils de Mendy arrivent un poil trop tard pour des joueurs comme Modesto (Olympiakos), Tavlaridis (Larissa), Papa Bouba Diop (AEK Athènes).

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« Ils verront bien... Parce qu’il n’y a pas que Kavala. On a recruté un gars au mois de décembre, Serge Dié, qui a joué à Nice et tout ça, avant. Il arrivait de l’Iraklis Salonique et il nous disait que là-bas, ils étaient restés cinq mois sans salaire. Je lui ai dit « comment tu peux rester comme ça ? Moi je ne pourrais pas », il me répondait « bah ils sont comme ça, ici ». Voilà... », confie Mendy. Le constat assez effrayant dressé par l’ancien Vert va-t-il interrompre les mouvements massifs en direction de la Superleague grecque ? Les stars du championnat, à commencer par Djibril Cissé, ne se sont pas plaintes publiquement de tels traitements. Y aurait-il deux poids deux mesures ?

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