Massimo Luongo, le “Beckham australien” promis au Real Madrid

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Australie Massimo Luongo @Maxppp

L’Australie a remporté la semaine passée la première Coupe d’Asie de son histoire. Avec ce titre, elle a révélé à la face du monde un certain Massimo Luongo, sacré meilleur joueur du tournoi. Inconnu au bataillon il y a de cela quelques semaines, le milieu de terrain vaut bien un portrait.

Pour tout fan de football, l’Australie se résume depuis quelques années au seul Tim Cahill. Le milieu d’expérience qui marque les buts importants, et tient à bout de bras une sélection dénuée de star. Mais qu’on se le dise, les Socceroos ne se limitent plus à un seul homme, et la preuve est intervenue lors de la dernière Coupe d’Asie : c’est non pas Cahill mais Massimo Luongo, milieu de terrain de 22 ans, qui a été élu meilleur joueur de la compétition, du haut de ses 2 buts - dont une réalisation en finale - et 4 passes décisives. Curiosité, ce Luongo était encore un parfait inconnu il y a quelques semaines. Et pour cause : son quotidien, il le passe à Swindon Town, pensionnaire de troisième division anglaise.

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Niveau Real Madrid à Swindon Town

Sacré contraste que celui-là. Le meilleur joueur d’Asie, en League One ? C’est visiblement possible, et à écouter le sélectionneur australien Ange Postecoglou, il ne s’explique que par le fait que les grands clubs l’ont tout simplement ignoré jusque-là : « La première fois que je suis allé le voir jouer avec Swindon, je l’ai maudis. C’était une vieille journée venteuse, il faisait un froid de canard. Mais je me suis demandé pourquoi ce gars ne jouait pas au Real Madrid ou au Barça. Il pourrait bien y finir, de toute façon ». Quant à la question de savoir pourquoi Luongo est passé à côté des projecteurs pendant si longtemps, on pourrait l’expliquer en deux mots : « pas prêt ».

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Pas prêt, lorsqu’il a passé des essais du côté d’Ascoli, terre d’origine de son père - sa mère est elle indonésienne -, à la sortie de sa formation australienne chez les APIA Leichhardt Tigers. Pas prêt, alors que Tottenham, qui l’a accueilli en 2011, lui a offert ses premiers pas professionnels. Pas prêt non plus, pour goûter aux joies d’un Mondial, pour lequel il a pourtant été sélectionné l’été dernier. « Cette expérience était faite pour le préparer à tout cela. Nous savions qu’il était un joueur qui méritait une opportunité, et il l’a saisie des deux mains », s’est justifié Postecoglou, comme conscient qu’avec Luongo, tout est question de bon moment. Cet hiver était donc fait pour exploser. Mais pas pour aller voir ailleurs.

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La promotion en Championship avant un transfert

De fait, dès le tournoi qui l’a fait star terminé, Luongo a annoncé qu’il resterait à Swindon Town pour jouer la montée en Championship. Il avait pourtant, à en croire divers médias, été accosté par des clubs bien plus prestigieux, et bénéficié d’un pont d’or dressé depuis le Qatar. Mais non. Le milieu veut rester où il est, et n’est aucunement troublé par un retour aux terrains boueux, après les stades à 75 000 personnes, la gloire et les interviews en grande pompe.

« Ce ne sera pas dur de revenir, mes coéquipiers sont là, nous sommes un groupe soudé. La sélection est une grande famille, et mon club est une autre branche de ma famille ». L’avenir, Luongo ne s’en inquiète donc pas. Promis au Real selon son sélectionneur, surnommé pour sa fine patte droite “le Beckham australien” par son coach, il garde les pieds sur terre et sait que la consécration, comme toute autre chose, viendra à point nommé. « Je ne suis pas effrayé par le futur, si je continue à bien jouer comme je le fais maintenant, cela viendra tout seul ». Son histoire en est la preuve.

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