Mercato : comment Benfica gère-t-il l'importante saignée estivale ?

Par Dahbia Hattabi
5 min.
SL Benfica Jorge Fernando Pinheiro de Jesus @Maxppp

Laisser partir ses meilleurs éléments, tel est le lot quotidien du Benfica Lisbonne quand vient l'heure du mercato. Cet été ne déroge pas à la règle avec une vague de départs plus importante que d'ordinaire. Comment les Aigles comptent-ils gérer cette saignée estivale ?

«Benfica paye le prix de son succès», voici ce qu'a confié Jorge Jesus il y a quelques jours au site de l'UEFA. Un brin fataliste, l'entraîneur lusitanien ne peut qu'assister impuissant à une vague de départs sans précédent cet été. La fin d'un cycle pour une formation qui a remporté le Championnat, la Coupe du Portugal et la Coupe de la Ligue en 2014. Les Aigles n'ont buté qu'en finale de l'Europa League. La huitième finale européenne perdue par Benfica, décidément maudit dans l'épreuve. Quoi qu'il en soit, tout cela réprésente une formidable vitrine pour attirer l'attention des plus grandes écuries européennes. Jorge Jesus en a d'ailleurs fait l'expérience lui qui a été approché par l'AS Monaco afin de prendre la succession de Claudio Ranieri. Si le technicien portugais a su rester de marbre, les joueurs eux n'ont pas forcément résister à des offres plus qu'alléchantes. Un phénomène plus que jamais en vogue qu'explique Jorge Jesus : «Tout le monde a pu s'apercevoir de la qualité de nos joueurs après ce qu'ils ont réalisé sur les deux dernières saisons. Les clubs en meilleure santé financière que nous se mettent donc tout naturellement à les suivre».

La suite après cette publicité

Véritablement victime de son succès, le clubs lisboète s'est littéralement fait piller cet été. Parmi les ventes les plus importantes, on peut citer celle de Jan Oblak à l'Atlético Madrid pour 16M€. Ezequiel Garay lui a pris la direction du Zenit Saint-Petersbourg prrour un montant de 6M€. La vente de Lazar Markovic à Liverpool elle a rapporté la coquette somme de 25M€. A cela, il faut par exemple ajouter celle du prometteur André Gomes (15M€) au FC Valence. Le club ché qui a également obtenu le prêt de l'excellent Rodrigo. Un exode massif de cadres de l'équipe qui est loin d'être terminé. En effet, Enzo Perez intéresse aussi le FC Valence. Nicolas Gaitan lui est dans le viseur de l'AS Monaco prête à payer sa clause libératoire dont le montant atteint 45M€. A Bola parle plutôt d'une proposition officielle de 35M€. Deux transferts qui rapporteraient 70M€ à Benfica. Souvent annoncé sur le départ, Oscar Cardozo pourrait également prendre la poudre d'escampette après sept ans à Lisbonne. Si le Lokomotiv Moscou et le Rubin Kazan sont sur le dossier, Leicester City a une longueur d'avance. En attendant que ces autres dossiers aboutissent ou non, Benfica a vendu pour 69,30M€ à l'heure actuelle.

À lire La famille d’Angel Di Maria a reçu des menaces de mort !

Reconstruire à moindre coût

Si financièrement l'opération est plus qu'intéressante, sportivement Benfica a perdu des éléments importants. Mais le club portugais a prouvé ces dernières années qu'il avait les ressources nécessaires pour rebondir. En 2010, les Aigles ont perdu Angel Di Maria, David Luiz et Ramires. Un an plus tard, ils cédaient Fabio Coentrão au Real Madrid. Axel Witsel et Javi Garcia pliaient bagages en 2012. Nemanja Matic a lui filé à Chelsea en 2013-2014. Malgré tous ces départs de poids, Benfica a toujours su relever la tête et maintenir le cap sportivement. Depuis 2010, les Encarnados ont terminé deux fois champions du Portugal et trois fois vice-champions. En plus d'une Coupe nationale, ils ont remporté quatre Coupes de la Ligue. Des performances qui démontrent que malgré la perte de titulaires, les pensionnaires du stade de la Luz réussissent malgré tout à s'en sortir. La stratégie est simple et vieille comme le monde : vendre les meilleurs éléments au prix fort et acheter des joueurs à moindre coût. Depuis 2010, Benfica a acheté pour 156,1M€ et a vendu pour 313,2M€, soit un bénéfice de 157,1M€.

La suite après cette publicité

Pour pallier l'exode de ses stars cet été, Benfica reste fidèle à sa ligne de conduite sur le marché des transferts. Sur les dix dernières années, la recrue la plus chère a été Oscar Cardozo, acheté 12,9M€. Une stratégie qu'explique Jorge Jesus sur le site de l'UEFA : «Notre but est de faire venir des joueurs relativement peu connus ; à quelques exceptions près. C'est un risque que nous sommes forcés de prendre». Pas de dépenses extravagantes donc pour les Encarnados. Des Encarnados qui ont souvent misé sur leur centre de formation et sur les pépites made in Portugal. Mais l'écurie présidée par Luis Filipe Vieira apprécie également la filière sud-américaine notamment ces dernières années. Benfica dispose d'une cellule de recrutement active en Amérique du Sud. Véritable tremplin en Europe, le club lisboète a permis à des éléments comme Angel Di Maria ou David Luiz, achetés respectivement à Rosario et Vitoria, de rejoindre des écuries comme le Real Madrid et Chelsea. Des jolis coups qui ont rapporté des bénéfices et des millions aux Aigles. De quoi aussi rentabiliser les pertes dues aux transferts qui ont été des flops. En effet, une bonne partie des joueurs sud-américains achetés rentrent au pays ou sont prêtés à des clubs moins huppés. Une réalité bien souvent occultée.

Un mercato malin mais insuffisant pour le moment...

En terme de recrutement, cet été ne déroge pas à la règle. Le Benfica Lisbonne a misé sur des éléments connus comme Bebé (Manchester United) ou Eliseu (Malaga). Mais c'est encore du côté de l'Amérique du Sud que les pensionnaires du stade de la Luz sont partis piocher cet été. Parmi la dizaine de recrues, la plus chère est Talisca, joueur de Bahia acheté 4M€. On retrouve également Cesar, arrivé en provenance de Ponte Preta pour 3M€. Ils ont aussi un oeil sur la pépite de Santos Victor Andrade (19 ans). Le club a aussi pillé d'autres écuries lusitaniennes. Candeias (Nacional Funchal), Derley (Maritimo) ou Djavan Fereira (Academico) ont débarqué. Des arrivées à moindre coût et des joueurs qui pour beaucoup ont tout à prouver. Mais avec l'exemple de leurs prédécesseurs, les recrues ont de quoi se mettre à rêver en cas de bonnes prestations. Malgré ces arrivées, Benfica est clairement affaibli. Mais pas de quoi inquiéter Jorge Jesus. «Bien évidemment, ce n'est pas encore l'équipe de Benifca. Avec plusieurs nouvelles recrues nous aurons la possibilité de construire une équipe digne de ce grand club». Le mercato n'est donc pas fini pour les Aigles qui ont prouvé par le passé qu'ils arrivaient toujours à retomber sur leurs pattes.

Plus d'infos sur...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité