Pays-Bas, Liverpool : Virgil van Dijk, un taulier qui en impose

Hier soir, les joueurs de l'équipe de France ont longtemps cru tenir en main leur billet pour le Portugal où se jouera le Final Four de la Ligue des Nations. Et puis, dans le temps additionnel de la rencontre entre l'Allemagne et les Pays-Bas, Virgil van Dijk (27 ans) est venu anéantir les espoirs tricolores. Auteur du but égalisateur (2-2), le défenseur oranje a permis aux Bataves de coiffer les Bleus sur le poteau au classement de la Ligue A et donc d'envoyer les hommes de Ronald Koeman en terres lusitaniennes en juin prochain. Un but qui ne reflète pas vraiment le match mitigé du joueur de Liverpool, mais qui témoigne parfaitement de sa force de caractère.

«On n’a pas été bons aujourd’hui (hier). Ça n’a pas fonctionné, nous ne pouvions pas mettre trop de pression. Nous avions le ballon, mais ça ne marchait pas. A la pause, nous nous sommes dit ce que nous devions faire face à un grand adversaire (comme l’Allemagne). Nous voulions nous racheter de notre première période. Leurs attaquants étaient toujours en mouvement et ça nous mettait en difficulté. Nous devons apprendre de ça, mais à la fin, nous avons montré que nous avions du caractère», a déclaré l'intéressé, lucide, à l'issue de la rencontre au média hollandais NOS. Un désir de démontrer que les Pays-Bas n'étaient pas là par hasard illustré par ce coup tactique plutôt insolite à ce niveau.

Van Dijk, héros d'un coup tactique insolite

Alors que les Oranjes étaient menés au score, Koeman a en effet décidé de repositionner son capitaine en attaque. Un choix osé qui a payé, et que les principaux concernés ont expliqué. «Je devais aller en attaque, ça a marché. J’ai essayé d’aller au combat avec Luuk de Jong, j’ai bien senti le ballon (quand il a frappé) et j’ai aimé ça. Ça a récompensé notre équipe, tout le travail qu’elle a fait», a indiqué van Dijk. De son côté, Koeman a surtout rendu hommage à l'un de ses assistants d'avoir eu cette brillante idée. «Je ne peux pas dire que ça vient de moi. C’est Dwight Lodeweges (son assistant, ndlr). C’était un plan pour forcer les choses. C’est génial qu’il ait réussi. L’équipe a grandi, elle a montré du caractère et ce soir (hier soir), nous avons montré qu’elle a un grand futur», a déclaré le sélectionneur hollandais à l'issue du match.

Un coup de maître qui vient s'ajouter aux récentes prestations d'un joueur (il avait notamment bien muselé le phénomène Kylian Mbappé au Stade de France) confirmant mois après mois que Liverpool a eu raison d'aligner 84,5 M€ pour l'engager il y a bientôt un an. D'ailleurs, nombreux sont les acteurs présents ou passés du football hollandais à l'encenser. «C’est difficile de dire qu’il est le meilleur défenseur du monde, mais il fait partie à coup sûr des meilleurs. Il est si grand, si bon. Il joue de mieux en mieux au fil des semaines avec Liverpool. Il est désormais capitaine de l’équipe nationale et il est si important pour les Pays-Bas», a ainsi indiqué l'ancien joueur de l'Ajax Amsterdam et défenseur actuel du Werder Brême Davy Klaassen à Omnisport.

Une progression constante

Autre témoin de l'ascension de van Dijk, l'ancien milieu de terrain Kees Kwakman se souvient de sa période commune avec le capitaine des Oranjes à Groningen. «Pouvait-on penser qu’il deviendrait le défenseur le plus cher du monde ? Si je disais oui, je mentirais. Il est allé pas à pas. D’abord, on s’est dit : « OK, c’est un joueur talentueux ». Mais après quelques semaines, il a gagné sa place dans le onze titulaire et après six mois, on se disait : « il n’a plus rien à faire ici avec nous à Groningen. » Quand il est arrivé, il était jeune, mais dès le début on a vu que c’était un joueur à part. C’est un grand défenseur qui est à l’aise balle au pied. C’est impressionnant, notamment à cause de sa grande taille», a-t-il déclaré à Goal, avant de poursuivre.

«Il a d’abord rejoint le Celtic, dans un championnat moins fort que la Premier League, pour s’adapter au style de jeu britannique. Après, il est allé à Southampton et puis à Liverpool. Il a fait les bons choix et a été très bien conseillé. Je me rappelle que, quand il était à Groningen, l’AC Milan le voulait. Mais il a pris la bonne trajectoire». Une trajectoire qui permet désormais à van Dijk d'être considéré comme l'une des références à son poste dans le football européen. Une force, un caractère certain et un nouveau statut qui l'ont également autorisé à envoyer une pique à l'un des meilleurs défenseurs du monde, Sergio Ramos. Et si les Pays-Bas et Liverpool se frottent les mains face à cette montée en puissance, van Dijk espère désormais confirmer en remportant un premier trophée majeur.