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Un guide à propos des aspects souvent négligés du poker

Les débutants au poker sont parfois tellement impatients d’apprendre les règles et de se précipiter aux tables qu’ils oublient des facteurs essentiels, comme la gestion de bankroll ou encore de garder la tête sur les épaules et de se prémunir contre le tilt. Il est primordial d’insister sur l’importance de la maîtrise de ces facteurs dès le départ. Avoir un mental adapté au poker avant qu’il ne soit trop tard est une étape incontournable, car une fois les mauvaises habitudes bien ancrées, il est difficile de s’en débarrasser.

Il faut se poser les bonnes questions et vous demander comment vous réagiriez en cas de « scénario catastrophe » à une table de poker. Si vous deviez essuyer une longue période de pertes, seriez-vous capable de revenir en arrière et de jouer à des limites inférieures ? Avez-vous suffisamment de contrôle sur votre jeu pour vous abstenir de courir après vos pertes ? Pourriez-vous suivre une gestion de bankroll qui garantirait que votre risque de banqueroute serait toujours inférieur à 5% ?

La variance est vraiment le fléau des bankrolls au poker et cela n’est pas valable uniquement pour les périodes de malchance durant lesquelles vous ne remportez strictement aucune main. Souvent, les périodes de chance sont tout aussi désastreuses pour votre bankroll. Erreur classique : vous avez tendance à surestimer vos capacités. Lorsque cette période touche à sa fin et que vous recommencez à toucher terre, il est parfois difficile d’accepter le fait que vous ne dominiez plus les tables. Le doute s’insinue alors et vous pouvez même vous retrouver dans une situation moins bonne qu’avant cette période de gains.

Il est aussi commun de voir un joueur monter de limite lorsqu’il est dans une période de chance que lors d’une période de malchance. Jouer à la roulette au poker est vraiment à éviter à tout prix et une chose est sûre, sur le long terme, vous finirez par tout perdre. Vous ne pourrez jamais échapper aux probabilités et l’equity (part du pot qu'un joueur peut espérer gagner en moyenne sur le long terme conformément à ses chances de remporter le pot) est une maîtresse frivole avec laquelle on ne plaisante pas.

Que faire quand on est débutant alors ?

Pour commencer, il vous faut connaître vos points faibles dès le départ. Vous ne supportez pas de perdre quand vous jouez au Monopoly en famille ? Est-ce que cela pourrait avoir une influence au poker ? Aurez-vous du mal à vous adapter au poker parce que vous associez immanquablement victoire avec prouesse intellectuelle ? (« Je n’arrive pas à croire que je suis en train de perdre contre ces imbéciles ! »). Il vous faut d’abord accepter cette simple vérité - « la vie est injuste » - si vous souhaitez persévérer au poker. Il faut accepter le fait que tous les efforts que vous réalisez pour améliorer votre jeu pourraient bien ne pas être récompensés, car la chance ne vous sourit pas et que les fruits de votre labeur intellectuel pourraient bien prendre 100.000 mains de poker avant d’être récoltés. Inversement, vous pourriez croire à tort que vous êtes un joueur d’exception si vous obtenez des résultats bien au-dessus de l’equity et ne pas réaliser que vous devez impérativement continuer à apprendre et progresser.

Autre chose, vous devriez vous essayer à d’autres jeux de hasard n’impliquant pas d’argent et qui font appel à l’intellect. Des jeux de plateau tels que le Backgammon ou des jeux de cartes comme le Bridge sont des exemples pertinents de jeux qui mêlent chance et prise de décisions. Si vous êtes frustré lorsque vous faites une mauvaise pioche ou un lancé de dés malchanceux, il y a de fortes chances que vous expérimentiez la même chose en jouant au poker. Si vous arrivez à contrôler cette émotion avant de perdre la tête et la moitié de votre bankroll au passage, alors vous aurez fait le premier pas vers la gestion de l’aspect psychologique du jeu.

Le poker, c’est savoir se créer des situations profitables et un environnement où la variance sur le long terme prend tout son sens. En jouant à une limite à laquelle vous êtes certain que vous pourrez gagner et pour laquelle vous avez un nombre important de caves de départ (entre 50 et 100 pour le no limit/pot limit), vous mettez toutes les chances de votre côté pour que votre bankroll survive à une période de malchance. En termes de statistiques, les périodes de chance ont peu de probabilités de s’étendre sur 50 caves de départ, alors lorsque la chance s’estompe, il y a de fortes chances pour que vous ne soyez pas passé à une limite trop élevée pour votre niveau de jeu actuel. Cela vous permettra aussi d’avoir le recul nécessaire afin de voir si vous êtes réellement un joueur gagnant à ces limites. Remettre son jeu en question en permanence est important, et avoir accès aux ressources pédagogiques adaptées est capital.

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