Pologne : le nouveau sélectionneur Jerzy Brzęczek les a déjà tous bluffés

Par Constant Wicherek
4 min.
Pologne Jerzy Brzęczek @Maxppp

Nommé nouveau sélectionneur de l'équipe de Pologne dans le courant du mois de juillet, Jerzy Brzęczek (47 ans) s'est fait des amis. Et on peut dire que la plupart des observateurs sont ravis.

Ce vendredi, la Pologne arrachait un match nul mérité face à l'Italie (1-1). Outre le fait que les Aigles Blancs accrochent une grande nation - qui n'était pas qualifiée pour la Coupe du Monde 2018 - c'est surtout le nouveau sélectionneur qui était attendu au tournant. Après un Mondial 2018 décevant, Adam Nawalka avait été démis de ses fonctions pour n'avoir pu s'extraire d'un groupe composé du Japon, du Sénégal, mais aussi de la Colombie de James Rodriguez.

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La fédération polonaise, Zbigniew Boniek, son président, en tête n'a pas tardé à désigner un nouveau sélectionneur. Ainsi, le 12 juillet, Jerzy Brzęczek, l'entraîneur du Wisla Plock était nommé par l'ancien joueur de la Juventus Turin et donc grand patron du football polonais. Il faut donc dire que la première de l'entraîneur était scrutée puisque c'était avec un relatif étonnement qu'il avait été appointé à ce poste après une carrière de joueur excellente, mais quelques limites dans son management ensuite.

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Boniek voulait un entraîneur qui a la culture de la Serie A

Ce qu'il convient de préciser avant toute chose : c'est bien Boniek le grand chef, celui qui prend les décisions importantes, étant probablement le plus grand footballeur polonais de l'histoire. Initialement, l'ancien de la Vieille Dame souhaitait recruter à ce poste un entraîneur soit italien, soit un technicien qui avait au moins la culture du championnat de la Botte tant aucun local ne se dégageait vraiment pour prendre la suite d'Adam Nawalka.

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Dès lors, le grand chef s'est mis à chercher. Au cours des entretiens qu'il a pu avoir avec les techniciens transalpins, Boniek s'est rendu compte qu'ils ne connaissaient pas vraiment les subtilités du championnat polonais et que les seules informations qui lui revenaient aux oreilles provenaient en fait de... Wikipédia. Dès lors, les regards se sont tournés vers un coach maîtrisant parfaitement l'Ekstraklasa (le nom du championnat polonais) comme Adam Nawalka, et donc Jerzy Brzęczek a été nommé, autant pour sa connaissance des locaux (il entraînait juste avant le Wisla Plock) que pour celle des jeunes joueurs en devenir.

L'anti-Nawalka

Tandis que les relations entre Nawalka et le reste du monde commençaient à se dégrader, les observateurs - et certains acteurs - redoutaient forcément le nom du successeur du natif de Cracovie. Après les rencontres, l'entraîneur, alors en place depuis six ans, analysait avec tout le monde les performances, parfois jusqu'à 5h00 du matin. « Il était comme un Général. Il n'a pas d'enfant, il a seulement le football dans sa vie. Les gens étaient tous épuisés par ses méthodes de fonctionnement », nous explique Mateusz Święcicki, journaliste pour Eleven Sports.

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Il est comparé, par notre interlocuteur, à une sorte de Marcelo Bielsa, un homme autoritaire qui veut que tout le monde reste à table jusqu'à ce que le dernier ait terminé son plat. Pour le nouveau sélectionneur, ces choses n'existent pas. Il est probablement plus relaxé avec ces choses et surtout il entretient de bons rapports pour le moment avec la presse, répondant aux questions, tandis que son prédécesseur, lui, n'avait pas accordé la moindre interview en six années d'exercice.

Brzęczek veut remettre Zielinski au centre du jeu

Si en tant qu'entraîneur il est peu connu, le joueur Jerzy Brzęczek l'est. Lors de son époque de joueur entre 1987 et 2009, il portera à 42 reprises le maillot de la sélection nationale avec en point d'orgue une médaille d'argent aux Jeux Olympiques de Barcelone (1992), ne perdant que contre l'Espagne de Pep Guardiola. Mais ce qui est le plus important, c'est sa position sur le terrain. Le natif de Truskolasy (sud de la Pologne) évoluait alors au poste de meneur de jeu.

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Un poste qui est celui de la nouvelle probable future star de la sélection nationale Piotr Zielinski. Le problème, c'est que le Napolitain, même s'il brille avec la formation italienne, a bien du mal avec la sélection et ce n'est pas dans les systèmes de jeu de Nawalka qu'il allait s'épanouir. Sauf que Brzęczek connaît, lui, les dessous de ce poste clé sur un rectangle vert et compte bien remettre le jeune talent polonais au centre du jeu à l'avenir.

Une relation extrêmement forte avec la légende la sélection

La dernière chose, qui semble être l'une des plus importantes : sa relation avec Jakub Błaszczykowski. L'ailier droit est forcément une des légendes de la sélection, mais il est surtout le chouchou des supporters. Le nouvel entraîneur entretient une relation plus que particulière avec son joueur, qu'il a bien évidemment convoqué pour les rencontres face à l'Italie (1-1) et à l'Irlande (ce soir à 20h45). La première est familiale puisque Brzęczek est l'oncle de Kuba.

Il est aussi l'homme que le joueur, qui a onze ans en 1996, appelle lorsque son père met fin tragiquement aux jours de sa mère sous ses yeux. En résultera évidemment un traumatisme pour les deux, Brzęczek expliquant qu'il craignait chaque sonnerie de téléphone aux alentours de 22h00. Mais leur relation s'en est retrouvée renforcée, l'oncle agissant désormais comme un père et il fut probablement l'homme le plus important pour Kuba et pour sa carrière. Espérons pour les deux hommes que le lien unique qui les lie, se retrouvera en sélection avec, en mire, et c'est annoncé, une qualification pour l'Euro 2020.

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