Roman Eremenko prêt à débuter sa seconde carrière

Véritable leader de la sélection finlandaise, Roman Eremenko s'est imposé pendant prés d'une décennie comme un maître à jouer. Après un apprentissage au pays du côté du FF Jaro, il tente sa chance à l'étranger pour faire étal de ses qualités en Serie A. Les débuts sont délicats avec un passage anecdotique à l'Udinese ponctué d'un prêt à Sienne. Prêté au Dynamo Kiev, il réussit à trouver sa place dans l'entrejeu de la formation ukrainienne et commence à écrire sa légende. Issu d'une famille de footballeurs, il est le fils d'Alexei Eremenko Sr. Milieu de terrain des années 90', ce dernier fait partie de la génération étoilée de la Finlande avec Jari Litmanen, Samy Hyypiä ou encore Ari Hjelm. Roman Eremenko a aussi deux frères, Alexei Jr qui a pris sa retraite en 2017 et Sergeï qui joue au Spartak Moscou.

Dans la capitale ukrainienne, le natif de Moscou s'éclate et devient rapidement incontournable aussi bien en club qu'en sélection où il se fixe en tant que dépositaire du jeu. Voulant franchir un palier, il rejoint le Rubin Kazan en 2011 pour la somme de 13 millions d'euros. Sous la houlette de Kurban Berdyev et Vladimir Maminov, il parvient à devenir une valeur sûre du championnat russe et rejoint le CSKA Moscou. Son adaptation est éclair et il est élu meilleur joueur de la Premier League Russe lors de la saison 2014-2015. Assisté par Alan Dzagoev et Aleksandr Golovin dans l'entrejeu il obtient le titre national la saison suivante. L'entente entre les trois hommes est exceptionnelle et le milieu de terrain finlandais confirme tout son talent au fil des semaines avant d'être fauché en plein vol.

La sanction

Le 6 octobre 2016, Roman Eremenko est suspendu temporairement par l'UEFA. L'institution qui régit le football européen décide de sanctionner le joueur suite à un contrôle antidopage. A la sortie de la rencontre de phase de poules de Ligue des Champions entre le CSKA Moscou et le Bayer Leverkusen, le Finlandais passe un test urinaire. L'analyse révèle la présence de cocaïne dans son corps. Un coup dur pour le milieu de terrain qui se retrouve immédiatement condamné par le Comité de contrôle, d'éthique et de discipline de l'UEFA. La juridiction a opté pour une suspension de deux ans. Roman Eremenko voit sa saison prendre fin brutalement et sa carrière est mise sous parenthèses.

S'en suit alors différents recours pour que le joueur reprenne le chemin des terrains au plus vite. La décision de l'UEFA est difficile à suppporter pour Roman Eremenko qui ne se voit pas vivre deux années sans jouer dans un match officiel. Pire il se sent lésé par rapport à d'autres cas similaires. Le Roumain Adrian Mutu a été suspendu sept mois pour une situation identique en 2004 lorsqu'il était à Chelsea. En position de récidive en 2010, il était condamné à 9 mois sans football. Désabusé par son traitement, le Finlandais ronge son frein. Il décide alors de tenter sa dernière chance et saisit le Tribunal Arbitral du Sport le 17 avril 2017. Une approche vaine puisque le TAS rejetait l'appel du joueur qui demandait l'annulation de sa sanction. Pire, le TAS considérait la décision comme adaptée.

L'attente

Dos au mur, après l'issue de son dernier recours, Roman Eremenko se questionne. A la fin de sa sanction, soit le 6 octobre 2018, il aura 31 ans et sera définitivement arrivé au terme de son contrat avec le CSKA Moscou (juin 2018). La retraite ne semble pas être une solution envisagée par le joueur qui souhaite continuer sa carrière. En attendant, il décide de continuer à s'entretenir pour conserver la forme. Pour cela, il décide de rejoindre son père, Alexei Eremenko Sr alors entraîneur de Seinäjoen Jalkapallokerho en Première Division Finlandaise. Un choix uniquement provisoire puisqu'il souhaite retrouver une équipe ambitieuse par la suite, mais un excellent moyen pour conserver son niveau physique.

Très vite il impressionne tout le monde dont son paternel : «Il est en bonne forme physique et mentale. Aucun dépassement, rien. Le jeu lui manque, mais il revient avec le temps.» Ambitieux, Roman Eremenko ne rechigne pas sur les efforts et se fait violence. C'est pour lui la meilleure façon de revenir à son niveau comme il l'explique : «II faut courir jusqu'à ce que tu te sentes mal. Il n’y a pas de raccourcis.» Désormais à deux mois de l'issue de sa sanction tout s'accélère pour le Finlandais. Plusieurs équipes viennent se positionner, prêtes à saisir l'excellente opportunité. Libre de s'engager où il souhaite, il a le choix.

La rédemption

Approché par des équipes Chinoises et Italiennes, Roman Eremenko aimerait continuer en Russie. Le milieu de terrain a notamment été approché par le Lokomotiv Moscou et le FK Krasnodar. Toutefois le CSKA Moscou tiendrait la corde. Le club de la capitale russe qui a perdu de nombreux joueurs au mercato souhaiterait renouveler l'expérience avec son ancien joueur. N'ayant pas pu profiter pleinement de son talent, le club de l'Armée et son directeur sportif Roman Babayev se sont positionnés pour le rapatrier : «J'aimerais vraiment le revoir dans l'équipe, mais ce n'est pas à nous de décider. Roman et son agent savent que nous le voulons au CSKA. Tout sera fait sous peu. J'espère que Roman prendra la bonne décision et qu'il continuera à faire ce qu'il aime, marquer des buts, faire jouer ses coéquipiers. Où fera-il cela? Cela reste à voir.»

Néanmoins, les dernières tendances font état d'un autre club de la Troisième Rome. En effet d'après les informations du média finlandais MTV, Roman Eremenko était tout proche de s'engager avec le Spartak Moscou. Un choix surprenant compte tenu des tensions entre le Spartak et le CSKA d'où il vient. Pour autant, l'officialisation de son arrivée au sein de la formation de Massimo Carrera, est intervenue et il retrouve son jeune frère Sergeï. Après deux ans d'absence, Roman Eremenko espère enfin insuffler un nouveau souffle à sa carrière.

⚡️⚡️⚡️ Массимо Каррера: «Добро пожаловать в спартаковскую семью, Роман!»Официально! Наш клуб достиг договоренности о подписании трудового договора с Романом Ерёменко. Эксклюзив https://t.co/NYRkLvY4Oq#Спартак #РоманЕрёменко #Spartak pic.twitter.com/gU3aeuGo0X

— FC Spartak Moscow (@fcsm_official) 10 août 2018