Sa suspension de la FIFA, sa relation avec Platini, son avenir : Sepp Blatter dit tout

Par Rodolphe Koller
3 min.
Sepp Blatter sans langue de bois @Maxppp

Suspendu hier par la FIFA pour les huit prochaines années, Sepp Blatter avait des choses à dire au Monde à qui il s'est longuement confié ce mardi.

La Commission d'éthique de la FIFA n'a pas fait dans la demi-mesure ce lundi, en bannissant Sepp Blatter, patron du football mondial, et son homologue européen Michel Platini pour les huit prochaines années. Une sanction exemplaire qui laisse le Suisse de 79 ans aussi perplexe qu'amer. Il ne s'en est pas caché mardi après-midi auprès du [*Monde*](http://www.lemonde.fr/football/article/2015/12/22/joseph-blatter-avec-platini-on-etait-trop-forts-on-veut-nous-enlever-tous-les-deux_4836740_1616938.html] dans un entretien fleuve, sans langue de bois : «Ce qui m’amène à me battre, c’est qu’on m’a touché sur deux points, qui pour moi sont essentiels. Le premier : la probité. Le deuxième : j’aurais soi-disant donné de l’argent pour obtenir quelque chose [les voix des pays européens pour sa réélection à tête de la FIFA en 2011)», explique-t-il de prime abord.

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Et l'homme d'influence d'en dire plus sur ses intentions : «Et s’il le faut, j’irai jusque devant la justice suisse, qui doit défendre ses « sujets » suisses. Présenter ce dossier de telle manière… Je pense que monsieur Platini a eu raison de ne pas aller à l’interrogatoire [du juge Eckert, président de la chambre de jugement de la commission d’éthique, le 18 décembre. Sepp Blatter a été entendu pendant huit heures la veille]. Il a dit que tout était fait d’avance.» À l'en croire, ses soutiens sont encore nombreux autour du globe, en dépit de sa suspension : «Plusieurs fédérations nationales, surtout des africaines mais aussi des européennes, m’ont envoyé des messages de soutien. Elles me disent : "Il ne faut pas te laisser faire. Il faut te battre." Elles m’ont dit : "Fighting, fighting, fighting."»

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«Monsieur Platini est un homme honnête»

Pourtant, pas question de se mêler à la lutte qui lui a tant coûté : «Je ne vais pas aller à un combat électoral. Je resterai neutre par rapport aux cinq candidats qui briguent ma succession. Certains me contactent pour que je les soutienne. Je ne sais pas si Platini aura encore le courage de venir même s’il est « libéré » (blanchi au moins un mois avant le scrutin) à temps. L’UEFA a déjà fixé un rendez-vous, donc une élection présidentielle (un congrès), au début du mois de mai prochain (le 3 mai).» Et en accord avec le récent rapprochement opéré avec Michel Platini, on retrouve un Sepp Blatter volontiers prêt à prendre la défense de l'ex-numéro 10 français et président de l'UEFA, quitte à désigner ouvertement les coupables de ce qu'il considère comme un acharnement :

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«Je pense qu’il n’y avait pas de raison de suspendre le président de la FIFA. Il n’y avait pas non plus de raison de suspendre monsieur Platini sur cette affaire.» [...] «Je sais que Platini a fortement touché – et ça, il le sait lui aussi – un des candidats à la présidentielle, qu’il avait utilisé dans un premier temps pour rassembler les voix européennes. Je parle du prince Ali. Mais quelle influence peut avoir le prince Ali dans toute cette opération ? Je ne sais pas. Je partage cette approche que c’est plus contre Platini que contre moi. Pour moi, cela ne sert plus à rien. En début d’année, j’aurai 80 ans. On ne va pas me suspendre à vie…» Et le Suisse de conclure, malicieux malgré tout, s'adressant à Michel Platini : «"Tu vois, on était trop forts pour eux. On veut nous enlever tous les deux en même temps." On n’a pas toujours eu les mêmes idées mais je le répète : monsieur Platini est un homme honnête.»

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