UEFA: le projet qui fait trembler l'Europe du football

Tel un marronnier, un leitmotiv incessant, l'idée d'établir un fair-play financier revient en boucle. Les années passent, le principe reste mais pourtant force est de constater que certains clubs continuent à dépenser sans compter, quitte à s'endetter. Si en France la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) empêche les formations de dépenser de l'argent qu'elles n'ont pas, le reste du Vieux continent ne possède pas une telle institution, pipant de fait les dés.

Cependant, le président de l'UEFA Michel Platini paraît résolu à mettre en place ce fair-play financier afin de redistribuer les cartes de l'échiquier du football européen. Là où le bât blesse, c'est qu'il faudrait au moins trois ans pour faire en sorte que ce projet soit une bonne fois pour toute édicté. Un programme qui fait peur outre-Manche car de nombreux clubs anglais seraient touchés. Interrogé par le Times, un membre de l'UEFA revient sur la situation: « Chelsea et Manchester City ne parviendraient pas à rentrer dans les critères parce que nous voulons empêcher que des clubs s'endettent avant de rembourser cette dette en fin de saison. Arsenal serait lui qualifié. Le club gagne plus d'argent qu'il n'en dépense. Si les choses restaient en l'état, le Real Madrid ou l'Inter Milan seraient eux aussi exclus ».

Souvent dans les discussions mais jamais accepté, le fair-play financier va-t-il enfin sortir de terre? L'UEFA peut-elle se résoudre à exclure les plus grosses écuries européennes de ses compétitions? Cela ne risque-t-il pas de créer une fracture avec ces formations? Privée de ses cadors, la Champions League aura-t-elle la même saveur? Autant d'interrogations auxquelles devra répondre Michel Platini.