Brésil : Neymar, une image écornée à redorer

Par Alexis Pereira
4 min.
Brésil Neymar da Silva Santos Junior @Maxppp

Raillé pour ses exagérations, critiqué pour ses provocations, Neymar a vu son image se dégrader pendant la Coupe du Monde en Russie. Au Brésil, le sujet est sur toutes les lèvres…

« La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé. » Cette pensée de Socrate, philosophe grec, est plus que jamais d’actualité pour Neymar (26 ans). Éliminé du Mondial en Russie avec le Brésil au stade des quarts de finale par la Belgique (2-1), l’attaquant a non seulement raté son objectif sportif mais aussi profondément dégradé son image. À force de chutes à répétition, de simulations exagérées, de provocations déplacées et de protestations malvenues, la star de la Seleção, qui s’est, en outre, brouillée avec Thiago Silva face au Costa Rica (2-0), a exaspéré bon nombre d’observateurs et de supporters. «Neymar traverse une sérieuse crise d’image, qui pose problème pour ses sponsors et lui. Nous réalisons actuellement une analyse globale comparative sur les réseaux sociaux entre avant et après le Mondial et nos conclusions sont effrayantes. Si vous pensez que cela disparaît comme par magie, vous vous méprenez», a confié José Colagrossi, directeur-exécutif de IBOPE Repucom, leader en recherche sur le marketing sportif.

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Cette analyse, davantage basée sur l’aspect économique, confirme la tendance observée dans les médias brésiliens et mondiaux, tristes d’avoir vu leur chouchou tourné en ridicule après son Mondial. Les détournements de ses chutes ou encore le Neymar Challenge restent en effet plus dans les têtes que ses 2 buts et ses 2 passes décisives en 5 matches. Les critiques ont fusé, de Marco van Basten, Peter Schmeichel à Diego Maradona, en passant par les adversaires, Stephan Lichtsteiner en Suisse ou encore Juan Carlos Osorio et Andrés Guardado au Mexique. Les anciennes gloires brésiliennes Ronaldo et Cafu ont regretté ses prestations en dedans, rappelant toutefois que le n° 10 de la Canarinha revenait d’une blessure et d’une opération au pied droit. Les commentaires continuent néanmoins à fuser au pays. «C’est triste à dire, mais Neymar, alors que je suis fan du jeune homme qui m’a enchanté depuis son premier but marqué avec Santos auquel j’ai assisté au Pacaembu en tant que commentateur, a quitté la Russie comme farce mondiale», a notamment lancé André Rizek, célèbre présentateur brésilien de SporTV.

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Une image de «farce mondiale» à effacer

Le Jornal do Comercio résume ainsi le sentiment général au Brésil. «Si Neymar avait l’intention d’utiliser le Mondial pour se rapprocher de son rêve d’être élu le meilleur joueur du Monde, l’effet a été inverse puisqu’il a augmenté l’antipathie du monde du football à son égard», peut-on lire. René Simões - ancien entraîneur brésilien, qui s’était rendu célèbre en lâchant en 2010, que «le football brésilien était en train de créer un monstre» après, déjà, une histoire de penaltygate provoquée par Neymar - a donné son avis sur la passe que traverse Ney au sortir de ce Mondial. «Il a subi beaucoup de fautes, mais en exagérant autant, les arbitres ne savaient pas si c’était réel ou fictif. Son style, sa facilité à dribbler et à créer appellent les fautes, mais le défi physique, c’est autre chose. Il a besoin de comprendre que tout cela n’est pas bon pour son image. Dans la vie, on apprend de l’amour et de la douleur. Je suis sûr qu’il souffre beaucoup en ce moment, je n’en doute pas, mais il doit en tirer les leçons. Il a encore du temps pour devenir le n° 1 mondial», a-t-il confié au journal brésilien O Dia.

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Le technicien auriverde lui a offert des pistes de réflexion pour son avenir, d’autant qu’on ne sait toujours pas s’il jouera au Paris SG ou au Real Madrid la saison prochaine. «Il doit demander de l’aide à des spécialistes de techniques de comportement, de connaissance de soi. Un coaching pourrait énormément l’aider. Principalement en ce moment alors qu’on ne sait pas s’il jouera au Paris Saint-Germain ou au Real Madrid. Je lui conseillerais de s’inspirer de modèles : qu’il s’inspire d’anciens numéros 1 du monde et voit ce qu’ils ont fait, notamment en termes de comportement sur et en dehors du terrain. Voir ce qu’il peut en tirer de bon et s’en inspirer. Dans ce cas précis, qu’il regarde si Ronaldo, Ronaldinho, Kaka, Cristiano Ronaldo, Messi, Figo et d’autres ont quitté un club un an seulement après l’avoir rejoint. Si, en restant, ils ont réussi à être n° 1 à nouveau. Qu’il s’en inspire», a-t-il conclu. Le cas Neymar ne concerne en effet plus seulement le Brésil, mais désormais le PSG, qui a pu se rendre compte la saison dernière que le phénomène et son entourage n’étaient pas toujours faciles à gérer…

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