L’effet Jorge Jesus emballe tout Flamengo

Par Alexis Pereira
5 min.
Flamengo Jorge Fernando Pinheiro de Jesus @Maxppp

Arrivé en juin, Jorge Jesus a insufflé un nouvel élan à Flamengo. Le club carioca est leader de Série A au Brésil et en ballottage favorable pour une qualification en finale de Copa Libertadores.

Dix ans après, Flamengo rêve de décrocher un nouveau titre de champion du Brésil. Et pour ce faire, le club carioca a décidé de miser sur un coach européen cet été. Jorge Jesus a officiellement signé son contrat le 1er juin avant de diriger son premier match en Coupe du Brésil, le 10 juillet, contre l’Athlético Paranaense (1-1). Depuis, le Mengão a disputé 21 rencontres toutes compétitions confondues, pour 13 victoires, 6 nuls et 2 revers, restant sur une série en cours de 13 matches sans défaite. Conséquence au classement, après 23 journées de Série A, Fla est en tête, avec 52 points, 5 de plus que son plus proche poursuivant Palmeiras (47) et 8 sur le troisième Santos (44).

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Ce week-end, les hommes du technicien portugais, qui détiendra dans quelques heures le record du plus grand nombre de journées passées en tête du championnat pour un coach étranger (9), l’ont emporté sur la pelouse de Chapecoense. «C’est une victoire très importante, sur un terrain très difficile. Chapecoense ne nous a pas posé beaucoup de problèmes. Nous aurions pu mieux finir. Mais cette équipe a montré son caractère. Malgré une certaine fatigue, l’équipe a joué comme un champion. Les joueurs ont tout donné, jusqu’au bout, ne baissant pas la tête. C’est ce qui caractérise les grandes équipes, celles qui veulent des titres», a-t-il lancé en conférence de presse d’après-match. JJ, critiqué à ses débuts au Brésil, a rapidement mis tout le monde d’accord, grâce son style offensif et certaines de ses envolées lyriques.

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Un vestiaire conquis

Les joueurs, eux, sont sous le charme, à l’image de Filipe Luis, arrivé libre en provenance de l’Atlético de Madrid cet été. «Jorge Jesus est un spectacle. Chaque jour, il nous prépare quelque chose de nouveau, nous apprenons beaucoup. J’ai travaillé avec Simeone, Tite, Mourinho, Dunga… Je pourrais écrire un bouquin. Tactiquement, il est très clair, il explique très bien, il sait enseigner, transmettre les informations, il a l’ADN de Flamengo», expliquait l’international auriverde en conférence de presse récemment. Rafinha, arrivé lui aussi libre à l’issue de son bail au Bayern Munich, abonde dans ce sens, malgré quelques désaccords, comme lors d’une récente prise de bec lors d’un Flamengo-Internacional (3-1, 21e journée) fin septembre.

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«On a tous les deux un long parcours derrière nous, avec plus de 17 années de professionnalisme. On a chacun nos manières de voir les choses. Parfois, certains mots peuvent être un peu déplacés, mais ça fait partie du jeu, nous avons un respect total pour lui, il est notre entraîneur. Nous sommes à la recherche du meilleur pour Flamengo. Avec Pep Guardiola, qui était aussi de mon côté au Bayern, c’était pareil. Nous essayons d’assimiler et de prendre tout ce qui peut être bon à emmener avec nous sur le terrain», a indiqué le latéral droit. Même son de cloche pour Pablo Mari, défenseur central espagnol débarqué à Rio de Janeiro cet été. «Il est capable de corriger ton jeu une minute après un match. Peu d’entraîneurs en sont capables», a confié l’Ibère face aux journalistes il y a quelques jours avant d’insister. «Le coach a changé ma vie en trois mois. S’il n’entraînait pas de la manière dont il entraîne, il n’aurait pas tiré le meilleur de moi. Nous devons nous montrer reconnaissants, nous avons un entraîneur magnifique», a-t-il conclu, tout simplement.

Un style qui séduit

Sanguin et exigeant, le Lusitanien, qui n’a pas peur de dire que son équipe est la plus spectaculaire du championnat, a repris de volée le jeune Reinier (17 ans), talentueux offensif formé au club, en le sortant avant l’heure de jeu. «Reinier est jeune et a encore beaucoup de choses à apprendre, je l’ai sorti parce que je lui ai dit qu’il y a des choses que je ne voulais pas qu’il fasse. Il aime ajouter quelques gestes artistiques à des moments où le jeu ne le demande pas forcément. Je l’ai sorti pour ça, pour lui rappeler que, celui qui décide, c’est moi», a-t-il envoyé face à la presse. Connu pour exploiter le maximum du potentiel de ses joueurs, l’ex de Benfica compte sur un Gabigol déchaîné (18 buts depuis son arrivée). Il a su relancer Bruno Henrique, attaquant récemment convoqué en sélection du Brésil au regard de sa forme du moment, et William Arão, milieu défensif dans le creux de la vague il y a quelques mois.

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De l’avis des observateurs, son travail commence aussi à payer pour Gerson. L’ancien de Fluminense, passé par l’AS Roma et la Fiorentina, commence à retrouver régularité, confiance et sensations. Ce travail de longue haleine, associé à une intensité folle dans sa manière de vivre et d’aborder les matches, plaît beaucoup aux supporters aussi, toujours aussi nombreux à se masser au Maracanã lorsque l’équipe joue à domicile. Son discours parle à toutes et à tous. Lors de la journée des sourds, il avait notamment surpris en envoyant un message dans la langue des signes face aux caméras à la fin de la rencontre. Initiative saluée par la légende Romario notamment. Et c’est désormais tout Flamengo qui se prend à rêver d’un sacre national et, pourquoi pas, d’un doublé avec la Copa Libertadores (ballottage favorable pour une place en finale, après un nul 1-1 sur la pelouse du Grêmio Porto Alegre en demi-finale aller). Un miracle de plus pour Jesus ?

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