Entretien avec... Valérien Ismaël : « La Bundesliga, c'est le championnat du futur »

Par Khaled Karouri
7 min.
Hanovre 96 @Maxppp

Avec 16 ans de carrière de joueur professionnel à son actif, Valérien Ismaël a connu un parcours riche. Ayant aujourd'hui raccroché les crampons, l'ancien défenseur à décidé d'embrasser le métier de dirigeant de club, à Hanovre. Pour Foot Mercato, il revient sur sa nouvelle profession, sans oublier de donner son avis sur la Bundesliga.

Foot Mercato : Tout d'abord Valérien, comment allez-vous ?

Valérien Ismaël : Je vais très bien, merci.

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FM : Après avoir connu une carrière riche, que faîtes-vous aujourd'hui ?

VI : Aujourd'hui, je suis coordinateur sportif au sein du club d'Hanovre 96 en Bundesliga, en Allemagne. J'y suis officiellement depuis le 1 juillet 2010.

FM : En quoi consiste exactement vos fonctions ?

VI : En Allemagne, la structure d'un club est un peu différente de celle d'un club français. C'est à dire qu'en Allemagne, vous avez un président ou un conseil de surveillance. Ensuite, vous avez le directeur sportif qui est en fait l'homme fort du club. Et ensuite, il y a l'entraîneur. Donc moi, je suis coordinateur sportif c'est à dire que j'assiste le directeur sportif. Je suis aussi responsable de l'équipe première. Je m'occupe des observations, je suis impliqué dans les transferts et tout ce qui touche au management d'un club de football. Mon objectif, à terme, c'est de devenir directeur sportif.

FM : Comment se passe vos premiers pas dans ce rôle ?

VI : Ça se passe très bien. Ce sont de nouveaux horaires, c'est autre chose par rapport à ceux d'un joueur de foot. C'est très passionnant, c'est très diversifié. On est au contact de l'équipe première, au contact des journalistes, des médias. On est au contact des sponsors. On est souvent en déplacement pour observer les joueurs, le marché. C'est un métier qui est très prenant mais qui est très passionnant.

FM : Comment vous est venue l'envie d'exercer cette profession ?

VI : J'ai décidé de prendre cette voie là après l'arrêt de ma carrière. La première question qu'on se pose en général quand on est footballeur, c'est « qu'est-ce que je vais faire après ma carrière ». Alors, il y a plusieurs possibilités. On peut devenir entraîneur, être agent de joueurs, s'occuper d'un centre de formation ou s'occuper du management. Moi, j'ai pris cette voie là parce que c'est une voie que je trouve très intéressante. Et à partir du moment où j'avais pris cette décision, la deuxième question qui se posait c'était « qu'est-ce qu'il y a à faire pour atteindre mon objectif ». J'ai donc recommencé à étudier, j'ai fait des stages dans une banque et un stage dans le club d'Hanovre. J'ai visité des séminaires. Je suis maintenant à plein temps au club d'Hanovre pour apprendre le métier au travers du directeur sportif et du président du club.

FM : On parle souvent de petite mort pour un footballeur qui arrête sa carrière. Pour vous, cela n'a pas été le cas...

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VI : C'est vrai que ce n'est pas évident parce que la question est de savoir ce qu'il va se passer durant l'après-carrière. Plus le temps s'écoule, et plus tu vas mettre du temps à y répondre, plus ce sera difficile de redémarrer quelque chose. Mais moi, j'ai répondu très, très vite à cette question. En l'espace de quelques semaines, je savais exactement ce que je voulais faire. Et à partir de là, le passage de footballeur à l'après-carrière s'est fait tout seul et sans que je puisse me poser des questions ou tomber dans une déprime.

FM : Vous avez décidé de rester en Allemagne, à Hanovre. Pourquoi l'Allemagne ?

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VI : Pour moi, l'Allemagne c'est le championnat du futur. C'est un championnat moderne, tous les stades sont au top niveau. Tous les stades sont pleins tous les week-ends, l'ambiance est très familiale. Tous les clubs sont gérés d'une manière très, très professionnelle. On voit que l'Allemagne va devenir un exemple dans le futur. Et j'ai la chance de pouvoir apprendre mon nouveau métier dans un championnat de ce niveau là. Pour moi, ça a une valeur exceptionnelle.

FM : Pourriez-vous malgré tout revenir en France ?

VI : Avec le savoir-faire que je suis en train d'accumuler en Allemagne et mon expérience de joueur professionnel, c'est sûr qu'un jour je pourrais être amené à revenir en France.

FM : Le fait d'être Français peut-il jouer un rôle dans vos fonctions ? Pourriez-vous en profiter pour recruter des joueurs de l'Hexagone ?

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VI : C'est sûr que le fait d'être Français, d'avoir beaucoup de contacts en France, de connaître la langue, de pouvoir me déplacer dans le pays pour voir les matches ça aide et ça ouvre de nouvelles perspectives au club d'Hanovre. C'est clair que dans le futur, on aura peut-être l'occasion d'utiliser cette nouvelle option.

FM : Est-ce que Hanovre est une fin en soi ou envisagez-vous de poursuivre votre nouvelle carrière dans une écurie plus huppée ?

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VI : Non, Hanovre n'est pas une fin en soi. Ma carrière de dirigeant de club est comme celle de joueur. Mon but, c'est d'apprendre déjà le métier. Aujourd'hui, je suis à Hanovre. J'ai un contrat de deux ans jusqu'en 2012. Après, à un moment donné, mon objectif est d'aller de moi-même prendre certaines responsabilités. On verra bien quelles seront les opportunités que je pourrai avoir. C'est sûr que mon objectif, c'est de rester en Allemagne. Peut-être que d'autres horizons s'ouvriront à moi.

FM : Vous avez joué à Brême ou à Munich, deux clubs qui pourraient vous intéresser à l'avenir ?

VI : Ce sont des clubs très intéressants, je suis très fier d'avoir porté leurs couleurs. J'ai énormément appris avec le directeur sportif Klaus Allofs et au Bayern avec Uli Hoeness. C'est vrai que j'ai eu la chance de côtoyer deux très grands managers de ce championnat. Ça reste toujours des adresses intéressantes. Mais dans un premier temps, l'important pour moi c'est de mettre un pied dans ce métier. Avoir ce genre de pensées, ce serait prématuré et mettre la charrue avant les bœufs.

Son regard sur le championnat allemand

FM : Que pensez-vous du niveau de la Bundesliga ?

VI : La Bundesliga a un niveau très intéressant. Le niveau est en train de s'optimiser chaque année. On le voit cette année avec Raul et Huntelaar qui sont arrivés à Schalke, le Bayern avec Ribéry et Robben, Camoranesi qui est allé à Stuttgart. Il commence à y avoir des stars internationales, comme Van Nistelrooy à Hambourg. C'est le championnat du futur. Au niveau économique, c'est un championnat très, très stable et très ouvert. On joue très peu le 0-0. Je crois que, quand on vient dans les stades, on prend énormément de plaisir. D'une part parce que les stades sont très confortables, mais aussi parce qu'on ne s'ennuie pas. 0-0, c'est rare.

FM : Quel regard portez-vous sur le classement actuel, assez étonnant ?

VI : Oui, c'est un championnat un peu fou où les équipes qui se retrouvent normalement en bas sont en haut et où les équipes qui se retrouvent normalement en haut sont en bas. Surtout, ce qu'on voit, c'est que les équipes qui sont en haut ont énormément de points. Ça promet des matches retours intéressants. Il reste maintenant trois matches avant la trêve hivernale. Les équipes comme le Bayern, le Werder, Schalke ou Stuttgart vont essayer de remettre le pied à l'étrier et de bien se préparer pour les matches retours. Ça promet une fin de saison vraiment exceptionnelle. Même si c'est vrai que le Borussia Dortmund domine de la tête et des épaules et sera dur à déloger.

FM : Quelles sont les ambitions d'Hanovre pour cette saison ?

VI : Nos objectifs sont, dans un premier temps, d'atteindre le plus rapidement possible les 40 points. La saison dernière, on a eu un parcours très difficile avec le décès de notre gardien Robert Enke et on a réussi à se sauver à la dernière journée. Dans un premier temps, notre objectif est donc de prendre 40 points. On en a déjà 25, il nous reste trois matches à jouer avant la trêve hivernale. Une fois qu'on aura atteint nos 40 points, on verra ce qu'on pourra jouer. Mais on est très réaliste et on sait que les hautes places du championnat seront très, très chères. Et pour un club comme Hanovre, être à une dixième ou neuvième place serait déjà un exploit fantastique.

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