Hambourg : un monument allemand en péril

Il est de notoriété publique qu'un club de football fonctionne par cycles. Tantôt vertueux, permettant d'étoffer son palmarès, d'améliorer la qualité de ses installations et de recruter de jolis noms à aligner sur la feuille de match. Tantôt nettement moins réjouissant, lorsqu'il faut courber l'échine, laisser passer l'orage et tenir bon en attendant des jours meilleurs. C'est précisément le cas du Hambourg SV cette saison. C'est en effet dans l'anonymat d'une indigne 17e place que le club, parmi les armoires à trophées les plus garnies d'Allemagne, s'apprête à aller défier chez lui l'Eintracht Brunswick, dix-huitième et lanterne rouge de Bundesliga.

Six Deutsche Meisterschale (1923, 1928, 1960, 1979, 1982, 1983), trois coupes d'Allemagne (1963, 1976, 1987), deux coupes de la Ligue (1973, 2003) et une C1 (1983) ont fait la grandeur du principal club hambouregois devant le FC Sankt Pauli, actuel 6e de deuxième division après un bref retour d'un an en Bundesliga en 2010. Mais alors que le club reste sur six défaites de rang en championnat, plus une particulièrement humiliante cette semaine en Coupe face au Bayern Munich (0-5), le torchon brûle entre des supporters excédés et une équipe à la dérive. Symbole d'un effectif en perdition, Rafael van der Vaart a été pris à parti par une poignée de fans lui reprochant son manque d'implication, lui qui faisait pourtant les beaux jours du club de 2005-2008, avant son retour en 2012.

Au-delà de la colère, c'est la peur qui domine dans les travées de la Imtech Arena : celle d'une possible relégation qui serait tristement historique pour le seul club outre-Rhin ayant disputé toutes les saisons de Bundesliga depuis sa création en 1963. Sur un siège éjectable en raison de son triste bilan (3 victoires en 15 matches) depuis son arrivée fin septembre au club, l'entraîneur Bert van Marwijk devrait faire les frais de cette méforme qui ne semble pas vouloir prendre fin. Ses méthodes d'entraînement sont grandement décriées, lui qui préconise peu de séances à ses joueurs, assurant qu'il faut conserver l'influx pour les matches. Si ces derniers pouvaient l'exaucer cet après-midi, le technicien s'offrirait un peu de répit. Et le club une bouffée d’oxygène.