Le Bayern Munich va-t-il finir par céder à la folle inflation du mercato ?

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Bayern Munich @Maxppp

Jusqu'à présent, le géant bavarois n'a jamais dépensé plus d'une quarantaine de millions d'euros sur un joueur lors du mercato. Un record détenu par le Français Corentin Tolisso. Mais avec un marché devenu complètement fou, notamment depuis le transfert de Neymar au PSG, les dirigeants munichois vont-ils être obligés de changer leur fusil d'épaule ?

Dans l'Europe du football, les grands clubs de la scène continentale n'hésitent plus à sortir des sommes incroyables pour s'offrir un espoir ou un joueur confirmé. Grâce en partie aux 222 M€ reçus avec le départ de Neymar au Paris Saint-Germain, le FC Barcelone n'a, par exemple, pas rechigné à débourser plus de 300 M€ pour s'offrir les services d'Ousmane Dembélé et de Philippe Coutinho la saison dernière, soit 150 M€ par joueur en moyenne. En Angleterre, les cadors de Premier League adorent également dépenser sans compter. Liverpool a ainsi mis un peu plus de 80 M€ pour arracher Virgil van Dijk à Southampton, 62 M€ pour le gardien Alisson (AS Roma) ou encore 50 M€ pour un Fabinho sortant d'une saison moyenne avec Monaco.

La suite après cette publicité

Lucas Hernandez, une surprise au départ pour les Allemands

Mais sur cette photo de famille des grands dépensiers du Vieux continent, le Bayern Munich dénote. En effet, jusqu'à présent, le joueur le plus cher de l'histoire du club bavarois est le Français Corentin Tolisso et il n'a coûté "que" 45 M€. Contrairement aux cadors anglais ou espagnols, le Bayern n'est pas un habitué de la course au transfert le plus cher du monde. Un positionnement qui n'a pas vraiment nui aux Munichois. Champion d'Allemagne lors des six dernières années et membre régulier du dernier carré de la Ligue des Champions, le géant bavarois a prouvé qu'il était compétitif. Cependant, une large partie de l'effectif de Niko Kovac arrive en fin de cycle. Et pour renouveler son groupe, le Bayern va devoir mettre la main au portefeuille, surtout s'il doit faire ses courses ailleurs qu'en Bundesliga.

À lire L’improbable échange envisagé par le Bayern Munich pour remplacer Alphonso Davies

L'annonce de son intérêt pour le Français Lucas Hernandez en est d'ailleurs le parfait exemple. Joueur-clé de l'Atlético de Madrid, le champion du monde tricolore dispose d'une clause libératoire de 80 M€. Une somme que ne veut pas payer Munich. Cependant, la situation contractuelle du défenseur (lié aux Colchoneros jusqu'en 2024) et les prix du marché vont à coup sûr faire exploser le record de Tolisso. Et si ce n'est pas 80 M€, c'est au moins 60 M€ qui seront réclamés par l'Atlético cet hiver ou l'été prochain. De quoi surprendre au départ les observateurs de l'autre côté du Rhin.

La suite après cette publicité

«Quand la nouvelle sur Lucas Hernandez est sortie, tout le monde a été très surpris en Allemagne. Mais depuis plusieurs mois des rumeurs disant que Niko Kovac n’était pas totalement heureux avec sa défense centrale sortaient. La lenteur d’Humbles est un gros problème pour lui. Hernandez possède le profil parfait parce qu’en plus, le Bayern n’a pas de solution de rechange pour Alaba sur le côté gauche. Donc, tout ça réuni fait que l’indemnité du transfert leur semble justifiée», nous a déclaré le journaliste allemand David Hamza de Fussball Transfers. Dès lors, une question se pose : le Bayern va-t-il enfin céder à l'inflation du marché pour retaper à neuf une équipe vieillissante ?

Le Bayern prêt à envoyer du lourd ?

«Ils vont finir par devoir suivre le mouvement. Dans le passé, ils étaient très prudents à l’heure de dépenser leur argent, mais maintenant leurs meilleurs joueurs sont vieux et ils ont réalisé qu’il leur fallait dépenser pas mal d’argent s’ils veulent continuer à rivaliser avec leurs adversaires européens. Les patrons Hoeness et Rummenigge disaient toujours que ça faisait partie de la philosophie du club de ne pas dépenser des fortunes sur un seul joueur. Mais ils ont changé d’avis parce qu’ils ont vu que le marché s’est développé rapidement», ajoute pour sa part Tristan Bernert, autre observateur allemand.

La suite après cette publicité

Dépenser plus d'argent sur un seul joueur, oui, mais n'allez pas croire pour autant que le Bayern Munich, qui s'est toujours vanté de ses finances confortables, deviendra l'égal d'un grand de Premier League ou de Liga sur le mercato. «Oui, on peut s’attendre à les voir dépenser, même si ça ne sera jamais comme les clubs de Premier League. Il y aura un ou deux très gros transferts et le reste sera plus soft, surtout en continuant à recruter des joueurs de Bundesliga qui sont toujours moins chers quand il s’agit d’une opération entre clubs allemands», prévient Hamza. Enfin, s'il est prêt à réajuster sa politique d'investissement, le Bayern ne manquera pas d'être toujours à l'affût d'opportunité comme le prêt de deux ans de James Rodriguez. «Si le club vendeur est d’accord, le Bayern choisira toujours cette option parce que pour eux, ce sera toujours moins risqué. Mais désormais, si ce n’est plus possible, ils n’hésiteront plus à payer», conclut Bernert.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité