Le passage de Pep Guardiola au Bayern Munich est-il un échec ?

Par Alexis Pereira
3 min.
Bayern Munich Josep Guardiola i Sala @Maxppp

Après une nouvelle élimination en demi-finale de Ligue des Champions avec le Bayern Munich, l'heure du bilan est venue pour Pep Guardiola.

La barrière psychologique des demi-finales. Comme le Paris SG version QSI avec les quarts de finale ces quatre derniers exercices, le Bayern Munich de Pep Guardiola sera resté bloqué au stade des demi-finales ces trois dernières saisons. A chaque fois, face à un club espagnol (le Real Madrid en 2014, le FC Barcelone en 2015 et l'Atlético Madrid en 2016), la formation bavaroise, qui venait de remporter la C1 avec Jupp Heynckes avant l'arrivée du coach ibérique, a rendu les armes. Alors, à quelques jours de la fin de l'aventure munichoise du technicien espagnol, l'Allemagne se pose la question de savoir si son bilan restera ou non comme un échec. Et les avis sont partagés. «Les opinions sont très différentes à ce sujet», nous explique notre correspondant pour FussballTransfers Tobias Feldhoff avant de poursuivre.

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«La presse considère basiquement qu'il a failli. Mais la réalité est plus mitigée. Il a réussi à transmettre son idée du football et sa philosophie de jeu. L'équipe s'en est imprégnée toujours plus. Seulement, il n'a pas su faire en sorte que son équipe atteigne les moments cruciaux en Ligue des Champions au mieux de sa forme contre le Real Madrid et le FC Barcelone. Cette année, ils ont un peu manqué de chance», résume-t-il. Le sentiment est donc mitigé, d'autant que le Catalan lui-même avait demandé à ce qu'on juge son œuvre après la demi-finale retour. «Il me reste une cartouche», avançait-il en conférence de presse lundi, avec une certaine assurance. L'histoire ne retiendra néanmoins que ce cuisant échec et les épisodes malheureux ayant émaillé sa période bavaroise.

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Maudit en Europe, intraitable en Allemagne

Des critiques de certains illustres anciens sur l'identité de jeu trop éloigné du football allemand - comme Franz Beckenbauer à son arrivée - au départ controversé de l'emblématique médecin du club Hans Müller-Wohlfahrt en passant par certains choix tactiques étonnants et des relations parfois tendues avec des cadres du vestiaire, les défauts du natif de Santpedor, qui rejoindra Manchester City cet été, sont pointés du doigt. Kicker parle notamment d'un «manque criant de psychologie» de la part du Catalan dans certaines situations-clés. L'échec tout relatif de certains de ses paris sur le marché des transferts (Mario Götze en 2013, Mehdi Benatia en 2014 ou Serdar Tasci en janvier 2016) est également mis en avant, tout comme la greffe mitigée de la colonie espagnole (Thiago est souvent blessé, Xabi Alonso est en fin de course, Juan Bernat s'est montré irrégulier). Mais tout n'est pas à jeter, loin de là.

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En Allemagne, il a encore dominé les débats de la tête et des épaules. L'ancien du Barça est bien parti pour s'offrir son troisième titre de champion d'Allemagne (le Bayern dispose de 5 points d'avance sur le Borussia Dortmund à deux journées de la fin) - la quatrième Bundesliga de suite pour le Bayern, ce qui constituerait une première dans l'histoire du club - et sa troisième Coupe d'Allemagne (le Bayern est qualifié pour la finale contre... le Borussia Dortmund). Il a su avoir le nez creux pour s'offrir des talents prometteurs, tels que Kingsley Coman, Joshua Kimmich ou Douglas Costa. Sous ses ordres, Jerome Boateng s'est imposé comme l'un des meilleurs défenseurs d'Europe alors qu'il n'utilisait pas pleinement son potentiel. Remarquable pour les uns, insuffisant pour les autres : le bilan de Pep Guardiola laissera un goût amer en Bavière. Carlo Ancelotti, qui lui succèdera, sait déjà ce qu'il lui reste à faire...

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