À la découverte de l’AS Minguettes, petit poucet de la Coupe De France

«On se prépare comme un match normal.» Au moment d'évoquer le 1/8e de finale de Coupe de France face à l'AS Nancy-Lorraine, Karim Mokeddem, entraîneur de l'AS Minguettes-Vénissieux, ne veut pas céder à la folie ambiante. Pourtant, ce match n'a vraiment rien d'ordinaire pour les Vénissians, pensionnaires de CFA 2 et petits pouces de l'épreuve. Premièrement parce que ce choc est l'occasion pour ces footballeurs amateurs de la région lyonnaise d'affronter une équipe de football professionnelle. Ensuite, car l'ASM, club comptant 576 licenciés, prend ses quartiers pour l'occasion au Matmut Stadium, le fief du LOU Rugby. Une enceinte de 8000 places qu'ont découvert lundi soir avec le sourire les hommes de Mokeddem. L'occasion de faire les dernières mises en place tactique. Le tout devant une vingtaine de journalistes.

Mais si l'ambiance autour du match est particulière, le technicien rhodanien ne veut pas négliger cette compétition. D'autant plus que le club n'a jamais atteint le stade des huitièmes de finale. Le défi sera donc double mercredi dans un stade particulièrement rempli pour cette fête du ballon rond. «La Coupe de France c'est la cerise sur le gâteau. On a démarré l'aventure le 15 septembre. Par rapport aux clubs de Ligue 1 qui sont rentrés en janvier, on en est à notre neuvième match. Eux ce sera leur troisième. Donc nous l'aventure, on l'a vit pleinement.» Mais si Vénissieux a le statut de challenger, pas question de trop respecter l'ASNL pour coach Mokeddem: «L'objectif c'est d'embêter Nancy et de leur poser le plus de problèmes possible. Après à nous d'être costauds. (..) On se prépare du mieux possible. On regarde leurs points forts et faibles.Nancy est une bonne équipe offensivement avec beaucoup d'arguments comme Bakar, Moukandjo et Karaboué.»

Des joueurs qui croiseront le chemin de l'ASM et de leur capitaine emblématique Stéphane Granturco. À bientôt 41 ans, cet arrière gauche a débuté le football à Vénissieux à l'âge de 7 ans et n'a jamais changé de club depuis. Véritable exemple au sein de son club de coeur, cet employé du Grand Lyon vit le rêve ultime de sa carrière. «La Coupe de France c'est plus que la cerise sur le gâteau. Se retrouver en 1/8e de finale c'est un peu un rêve. C'était inespéré.» Faire tomber une écurie de Ligue 1, un exploit qu'espère secrètement réaliser Stéphane Granturco et pour lequel il se prépare. «Depuis qu'on sait qu'on va jouer Nancy, on regarde leur match différemment. On observe. On regarde qui va jouer sur son côté. Même s'ils sont derniers de L1, ça reste une grosse équipe avec de très bons attaquants comme Bakar.» Le capitaine rhodanien est prêt à en découdre et s'inspirera de Quevilly, équipe de Nationale finaliste l'an passé contre l'OL. Quoi qu'il en soit, Stéphane Granturco mesure mieux que quiconque l'ampleur de cet évènement. «Avant le match, je dirais à mes coéquipiers de bien savourer, car cela ne se reproduira peut-être pas dans leur carrière. Moi, j'ai mis trente ans pour atteindre ce stade de l'épreuve». Pour prolonger le plaisir, aux Vénissians de créer l'exploit demain soir.