Rennes - Lille : les notes du match

Si le tirage au sort des demi-finales de Coupe de France a été réalisé hier soir, il restait encore un dernier quart à jouer. Le plus relevé, car opposant deux pensionnaires de Ligue 1, Rennes et Lille. Deux équipes qui ont fait de la compétition un objectif, mais deux équipes qui abordent la rencontre différemment. Philippe Montanier aligne son équipe type, tandis que de son côté, René Girard se passe de quelques cadres, parmi lesquels Enyeama, Basa ou encore Roux. Turnover ou pas, le début de match est marqué par un habituel round d'observation. Une opposition stérile, tactique, où les deux clubs se partagent la possession sans se montrer dangereux.

Il faudra attendre la 20e minute de jeu pour que la rencontre s'anime, autour d'une frappe cadrée de Toivonen des suites d'un beau travail de Doucouré, qui oblige Elana à la parade. La réaction lilloise ne se fait pas attendre, avec une reprise hors-cadre de Delaplace (24e). Mais si le rythme est monté d'un cran suite à la première mèche, il faut encore patienter pour qu'une équipe se procure une nouvelle opportunité : action-réaction encore une fois, après une tête de Rodelin sur corner (32e), Rennes se manifeste, et trouve la faille : Alessandrini a de l'espace côté gauche et délivre un centre que Toivonen effleure, Grosicki récupérant le cuir pour fusiller Elana (1-0, 35e). Plus appliqués à l'approche de la surface, plus inspirés et collectifs également, les Bretons mènent logiquement à la pause.

La domination rennaise, qui s'est imposée au fil des minutes dans le premier acte, se poursuit dès la reprise. Les Rouge-et-Noir se procurent même rapidement une nouvelle opportunité, avec une frappe de Grosicki, sur laquelle Elana doit à nouveau s'interposer (51e). Une occasion qui n'aura pas d'écho : plus maladroits par la suite, les Rennais, malgré quelques opportunités, ne menaceront plus le portier nordiste. Sans grave incidence, il faut l'avouer, sachant que les Lillois, de leur côté, ne feront qu'enchaîner les maladresses avant de véritablement se réveiller, après l'entrée de Marvin Martin. S'en suivront de bons mouvements offensifs, ayant débouché sur une frappe trop centrale de Balmont (70e), ou une autre de Kalou (76e). La réaction fut trop tardive. Pire, Alessandrini s'offrira même un but d'une frappe lointaine, pour entériner la victoire (2-0, 90e). Assez logiquement au sortir d'une telle rencontre, ce sont donc les Rennais qui obtiennent la victoire et leur billet pour les demies. Ils y accueilleront le pensionnaire de Ligue 2 Angers, pour une place au Stade de France.

L'homme du match : Doucouré (7,5) : auteur d'un match plein à Marseille lors de la dernière performance bretonne, le jeune milieu a récidivé ce soir. Il se sera beaucoup projeté, brisant à plusieurs reprises, comme il l'avait fait au Vélodrome, les lignes adverses. Impliqué sur la première véritable occasion du match (20e), où il a fait la différence avant la frappe de Toivonen (20e), il fut également à l'origine de l'action ayant amené le but de Grosicki (35e), puis sur celui d'Alessandrini en récupérant le cuir (90e). Omniprésent.

Rennes :

• Costil (6) : le portier rennais aura finalement passé une soirée tranquille. C'est simple, il n'a absolument eu aucune intervention probante à exécuter. Néanmoins vigilant, il a bien capté les tentatives de Rodelin (32e) et Balmont (70e), tout en régnant dans les airs.

• Danzé (5,5) : le capitaine rennais a fait le boulot sérieusement, s'offrant quelques bons retours (15e), et affichant une bonne présence. Davantage mis à contribution dans le second acte, il a cependant éprouvé des difficultés dans la relance.

• Kana-Biyik (6,5) : le roc camerounais n'aura jamais ou presque été pris de court par les attaquants adverses. Impérial dans les airs, il a multiplié les interventions tout au long de la rencontre. S'il a baissé le pied en fin de match, la copie est bonne.

• Armand (6,5) : rarement menacé par les timides attaquants lillois, l'ancien Parisien s'est longtemps signalé par la qualité moindre de ses relances. Mais en toute fin de match, l'expérimenté central a sensiblement rehaussé sa note : son intervention dans la surface dans les pieds de Martin vaudrait presque un but (69e).

• M’Bengue (6) : match sérieux du latéral sénégalais. Concentré dans sa tâche défensive, il n'a jamais pris de risque et a bien tenu son couloir. De ce fait, il a bien sélectionné ses montées. A plus souffert en fin de match, du fait d'un plus grand nombre d'éléments offensifs lillois sur la pelouse.

• Konradsen (6,5) : dans un rôle de meneur reculé, le Norvégien s'est avéré très propre. Sans être transcendant ou particulièrement déterminant de par ses ouvertures, ses passes courtes et son implication dans l'entrejeu à la récupération se sont avérées précieuses.

• Doucouré (7,5) : voir ci-dessus.

• Makoun (6,5) : le Camerounais, dans une position plus avancée sur la pelouse, a fait le boulot avec un certain brio. De la justesse dans ses transmissions, de la présence à la récupération comme en défense, l'ancien Lyonnais fut des plus appliqués. Remplacé par Bakayoko (72e).

• Grosicki (7) : le Polonais n'a eu de cesse de faire des différences sur son côté. Et qu'il s'agisse de dribbles, de centres ou même de retours défensifs, tout fut exécuté avec justesse. Récompensé pour sa remarquable activité par un but, son premier sous les couleurs rennaises, d'une belle frappe au point de pénalty (35e). Remplacé par Kadir (77e).

• Toivonen (6,5) : une belle prestation de l'avant-centre suédois. Toujours précieux dans la conservation, il fut comme à son habitude très à l'aise dans les remises et déviations. Illustration parfaite sur le premier but des siens, où son toucher de balle sur un centre d'Alessandrini s'est transformé en assist pour Grosicki (35e). Face au but, personnellement, il ne s'est offert qu'une frappe (20e). Quelques mauvais choix à déplorer dans le second acte. Remplacé par Nelson Oliveira (63e).

• Alessandrini (6,5) : le talentueux ailier a souvent souffert de solitude, le jeu rennais penchant plutôt du côté droit. Néanmoins impliqué, également d'un point de vue défensif, lui qui s'est offert quelques retours (10e), il s'est manifesté à chaque ballon touché. Ses inspirations et sa vivacité ont fait la différence, l'un de ses centres étant directement à l'origine du but de Grosicki (35e). À l'instar de son acolyte Toivonen cependant, la justesse fut moins au rendez-vous en seconde période, bien qu'il s'offrira un joli but d'une puissante frappe (90e).

Lille :

• Elana (4,5) : si les Rennais ont eu la maîtrise du ballon durant la majeure partie du match, le portier français n'a pourtant pas eu énormément d'interventions à réaliser. Repoussait deux frappes puissantes (20e, 51e) et négociait difficilement deux ballons (44e, 45e) plutôt anodins. Pas toujours très serein sans pour autant prendre l'eau. Suffisant pour encaisser deux buts.

• Béria (5) : a soufflé le chaud et le froid tout au long de la rencontre. Plutôt en jambe et inspiré, s'est affirmé comme un véritable point d'appui offensif sur l'aile droite à début de match. A peu à peu reculé pour redevenir un simple défenseur, mis à contribution par les mouvements bretons. Une remise en retrait approximative qui aurait pu coûter cher (12e).

• Kjaer (6) : une très belle présence dans sa surface de réparation tout au long du match. Du haut de son mètre 90, le Danois a tout pris de la tête (19e), se montrant également à l'aise sur les balles au sol (31e). En bonne tour de contrôle qu'il est, apportait le danger sur coups de pieds arrêtés (43e). Sa perte de ballon dangereuse dans sa propre moitié de terrain ternit toutefois sa prestation (51e).

• Rozehnal (5) : l'expérimenté défenseur central a mené sa barque sans grand allant tout au long du match. Comme en manque de rythme, a fréquemment paru dépassé, en retard. Se faisait avoir trop facilement par Doucouré (22e). Il est cependant exempt de tout reproche sur le premier but rennais.

• Souaré (5,5) : s'il a réalisé un très bon début de match, mettant systématiquement en échec les offensives de ses vis-à-vis (4e, 21e), le latéral est peu à peu rentré dans le rang à l'image de ses coéquipiers. Sobre, il a toutefois réalisé un match propre, commettant peu d'erreurs.

• Gueye (4,5) : alors qu'il a peiné à exister au milieu de terrain dans un match manquant cruellement de rythme, on retiendra son intervention complètement manquée, ou plutôt sa non-intervention, sur le but de Grosicki (35e). Aurait pu se racheter en ramenant les siens à hauteur d'une frappe contrée qui surprenait Costil mais finissait sa course au-dessus du but (89e).

• Balmont (6) : si toute son équipe s'était mise au diapason de son match, le LOSC aurait montré un visage bien plus séduisant. De très bons ballons portés dans l'axe, a su lancer ses latéraux dans l'intervalle et orienter le jeu à bon escient. Une frappe trop axiale (70e) et un excellent mouvement initié sans que Kalou ne puisse conclure (76e).

• Delaplace (6) : un bon match du milieu de terrain français de 28 ans. Solide défensivement (4e), s'est bien projeté vers l'avant, aussi à l'aise au moment de centrer (18e) que de prendre sa chance au terme d'un remarquable enchaînement contrôle/frappe enchaînée (24e), toutefois non cadrée. Remplacé par Martin (56e).

• Origi (4,5) : un potentiel certain mais un match bien trop tendre pour inquiéter l'arrière-garde adverse. Un manque de tranchant et de spontanéité qui l'a conduit à souvent jouer à contre-temps. Une belle percée côté gauche conclue d'un centre intéressant qui ne trouvait cependant pas preneur (18e). Remplacé par Roux (73e).

• Kalou (4) : pour un avant-centre de son calibre, difficile de se satisfaire d'une aussi piètre prestation. N'a pas du tout pesé sur la rencontre, disparaissant des écrans radar par intermittence. Une frappe nettement au-dessus au terme d'un très bon mouvement collectif (76e) à mettre à son actif.

• Rodelin (4,5) : le match du natif de Saint-Denis a de quoi laisser des regrets. Une facilité évidente balle au pied, mais que d'imprécisions... N'a pas toujours donné la sensation d'aller au bout des choses. Un bon mouvement qu'il ne parvenait pas à conclure d'une frappe (16e), une tête cadrée sur corner (32e). Remplacé par Mendes (67e).