Lille-PSG : les notes du match

Qui pour une finale au Stade de France, Lille ou le PSG ? Le tenant du titre parisien, pour conserver son trophée, devait venir s’imposer dans le Nord, après avoir vaincu Saint-Etienne sur ses terres. Pour cela, il a appliqué sa méthode préférée : la conservation de balle. Face à des Lillois extrêmement regroupés, les Parisiens ont confisqué le cuir et enchaîné les passes dans l’entrejeu. Dès la 5e minute, Cavani héritait d’un centre impeccable de Marquinhos mais sa reprise filait… en touche. L’Uruguayen, toujours à la recherche de la bonne carburation, trouvait le cadre dix minutes plus tard suite à une combinaison sur coup-franc entre Ibrahimovic et David Luiz mais voyait sa frappe être captée par Enyeama (15e). Paris ronronnait mais commençait à inquiéter le portier adverse et cela finissait par payer à la 27e minute, après une belle passe de Lucas pour Cavani, qui centrait pour Maxwell. Le Brésilien envoyait un missile dans la lucarne d’un Enyeama scotché (1-0). Lille, apathique jusque-là, se réveillait alors un peu, mais ne se procurait aucune occasion, malgré quelques possessions intéressantes. Le match se tendait un peu à l’image des cartons adressés à Verratti ou Sidibé et les joueurs rentraient aux vestiaires.

La meilleure occasion de la seconde période allait intervenir dès la première minute de jeu avec un centre d’Ibrahimovic, légèrement détourné par Kjaer, qu’Enyeama repoussait devant Cavani puis Matuidi (46e). Derrière, le scénario de la première mi-temps se répétait, avec un PSG qui conservait la balle mais peinait à changer de rythme offensivement et des Lillois bien trop timides à ce niveau et d’une imprécision assez incroyable. L’entrée de Ronny Lopes faisait un peu de bien, mais cela restait insuffisant pour réellement inquiéter un PSG très serein défensivement. Les minutes pouvaient défiler et on avait le temps de s’étonner de la pauvreté du match d’Ibrahimovic… Toujours sans convaincre, mais face à un adversaire d’une faiblesse confondante, le PSG a acquis une place en finale et une sixième victoire toutes compétitions confondues. Lille a de son côté raté une occasion de sauver sa saison.

L'homme du match : Maxwell (6,5) : quelle frappe surpuissante et quel but ! Le latéral brésilien a libéré son équipe dès la 27e minute en plaçant une mine sous la barre à la réception d'un centre à ras de terre de Cavani que personne n'avait repris. Au-delà de son but, il a affiché sa régularité habituelle dans son couloir gauche, pas vraiment embêté par son adversaire direct.

PSG :

• Douchez (5) : quasiment rien à faire durant toute la rencontre. Il est resté attentif sur les rares arrêts. Un bon jeu au pied également.

• Marquinhos (5) : encensé ces derniers temps, il a réalisé une prestation en-deça de ses dernières sorties, avec notamment plusieurs mauvais choix dans le camp adverse et des pertes de balle trop nombreuses. Défensivement par contre, il est resté solide.

• T. Silva (7) : il a confirmé son retour en forme par une nouvelle prestation impeccable. C'est surtout dans les airs qu'il a impressionné ce soir, avec des duels largement remportés grâce à sa détente. Il a bien coupé les trajectoires et a su monter avec le ballon quand l'attaque peinait à offrir des solutions. Intraitable.

• D. Luiz (6) : lui aussi monte en puissance et se montre infranchissable derrière, quitte à commettre quelques fautes un peu grossières par moment. Vigilant, il a aussi été précis dans ses relances longues.

• Maxwell (6,5) : lire ci-dessus.

• Motta (4) : vendredi soir au Parc des Princes, on a pu voir un Cabaye capable de jaillir assez haut dans les pieds adverses. Dans la même position, Motta privilégie encore et toujours un positionnement particulièrement bas, parfois à hauteur de Silva et Luiz. Avec le ballon, il rechigne à prendre des risques et ne s'autorise quasiment aucune passe pour briser les lignes adverses. Même ses partenaires semblent moins le rechercher dans le jeu... A son crédit toutefois, son expérience a servi en seconde période pour gratter quelques ballons mais c'est bien trop peu.

• Matuidi (6) : une grosse débauche d'énergie encore. On retrouve un peu le Matuidi de la saison passée, même s'il lui manque encore de créer des différences sur le plan offensif. Beaucoup d'activité à la récupération et une solution permanente pour ses partenaires.

• Verratti (5,5) : un match sérieux. Il a contribué à fluidifier le jeu parisien et s'est avéré être la véritable plaque tournante du milieu, plus que Thiago Motta. Averti pour un tacle sur Balmont, avec lequel il s'est chauffé, il a été prudemment remplacé par Cabaye (60e), ovationné par le public lillois, et dans le bon tempo.

• Lucas (5) : le dynamiteur en chef du jeu parisien en première période, à l'image de plusieurs accélérations et de l'avant-dernière passe intéressante sur le but de Maxwell. Mais ensuite il n'a pas été en réussite : mauvais choix, dribbles ratés et glissades. Il aura eu le mérite d'être l'attaquant parisien le plus mobile... Remplacé par Lavezzi (76e), qui a surtout dû défendre.

• Ibrahimovic (2) : une prestation indigne tout simplement. Alors qu'il semblait à nouveau impliqué ces dernières semaines, il est retombé dans ses travers. Pas combatif pour un sou (quand il perd le ballon, il mime une douleur et râle après l'arbitre), pas du tout inspiré avec le ballon, il a surtout affiché un déchet technique hallucinant et n'a quasiment rien réussi de bon dans les 30 derniers mètres.

• Cavani (5) : mieux que face à Rennes vendredi dernier, mais pas encore au niveau espéré. Il s'est procuré deux occasions en première période. Symbole de sa perte de confiance, sa reprise est sortie en touche (5e) et sa frappe a atterri dans les gants d'Enyeama (15e). Mais il a été plus impliqué dans la construction du jeu et plus inspiré dans ses appels. Est-il en train de remonter la pente ? Le PSG l'espère.

Lille :

• Enyeama (5,5): peu sollicité sauf sur quelques frappes peu dangereuses des parisiens, le gardien lillois a été correct dans toutes ses interventions (8e, 15e , 81e). Malheureusement pour lui, il ne peut strictement rien faire sur la frappe puissante de Maxwell (27e). Dommage.

• Corchia (5): quelques montées pour le latéral mais qui a été bien trop souvent brouillon sur l’ensemble de ses phases offensives. Défensivement, il a tenté de bloquer les attaques parisiennes mais a quelquefois été pris de vitesse. Le défenseur s’est tout de même montré très entreprenant.

• Basa (4): le défenseur a réalisé de bonnes interventions et était bien positionné dans l’ensemble. Mais son rôle était principalement de dégager son camp le plus loin possible sans lever la tête et il l’a bien effectué...

• Kjaer (4): de même pour son compère de la charnière centrale lilloise. Propre dans ses interventions et attentif aux course des attaquants parisiens dans son dos. Il a bien lu le jeu parisien mais a effectué le strict minimum en ne souhaitant pas relancer proprement.

• Sidibé (5,5): le latéral lillois a été un des plus percutant ce soir. Très entreprenant offensivement et solide derrière, il a réalisé un match correct. Ses montées sur le côté droit ont été à l’origine des principales actions des Dogues et ont pesé sur la très bonne défense parisienne.

• Gueye (4): le milieu de terrain a tenté de cerner l’entrejeu parisien mais a bien trop souvent couru après le ballon. Malgré un bon pressing et une bonne participation offensive, le Lillois n’a pas réellement pesé dans l’entrejeu et s’est effacé au fil des minutes.

• Mavuba (5,5): l’homme essentiel du milieu lillois a une nouvelle fois porté son équipe à bout de bras. Généreux dans l’effort, agressif sur le porteur et interceptant quelques ballons, il a été essentiel dans l’entrejeu offrant de bons ballons vers l’avant tout en restant solide défensivement. Seul point négatif, le Lillois a parfois été débordé par l’aisance technique et la rapidité parisienne.

• Balmont (5): comme à son habitude, le « pitbull » a été très généreux dans l’effort en essayant d’être dans tous les duels. Mais le milieu a souvent eu un temps de retard sur ses interventions, ce qui l’a poussé à perdre son calme, notamment contre Verratti. Averti à la 43e.

• Traoré (3): pressé immédiatement par la défense parisienne il n’a jamais eu le temps de donner de bons ballons vers ses attaquants. Le milieu offensif n’a pas existé dans cette rencontre et a logiquement cédé sa place à Lopes (54e) qui a immédiatement tenté de forcer le verrou parisien grâce à sa vivacité.

• Origi (3): peu en vu dans cette rencontre, celui qui était envoyé du côté de Liverpool n’a jamais réussi à peser sur la défense du PSG. Bon point pour lui, l’ailier est souvent revenu pour soutenir ses coéquipiers en défense mais a été inoffensif en attaque. Remplacé par Mendes (65e) qui a effectué une bonne entrée en jeu grâce à ses nombreuses percutions qui auraient pu faire mouche

• Kumbemba (4,5): bien mieux que ses coéquipiers sur le front de l’attaque, l’attaquant n’a pas marqué mais s’est montré présent offensivement en touchant de nombreux ballons. Dos au but, sur le côté ou dans l’axe, il a tenté de faire la différence mais a toujours été bloqué par les défenseurs parisiens qui ont été irréprochables ce soir. Remplacé par Boufal (75e) trop brouillon.