France-Mexique : les notes du match

Par La Rédaction FM
8 min.
France Rafael Márquez Álvarez @Maxppp

L'équipe de France a peut-être dit adieu à la Coupe du monde 2010 ce soir en s'inclinant logiquement face à une séduisante équipe du Mexique (2-0). Les hommes de Raymond Domenech n'ont plus leur destin entre leurs pieds. Ils devront l'emporter face à l'Afrique du Sud avec la manière et espérer que dans le même temps Mexicains et Uruguayens ne fassent pas match nul.

Pour la première victoire de son histoire face à l'équipe de France, le Mexique a choisi son moment. En l'emportant logiquement contre les Bleus (2-0) dans le cadre de la 2e journée du Groupe A, la Tricolor a quasiment composté son billet pour les huitièmes de finale de cette Coupe du monde 2010. Solide et bien organisée défensivement, impériale dans les airs et l'entrejeu, imprévisible et virevoltante en attaque : la formation de Javier Aguirre a amplement mérité ce résultat. Après un début de rencontre pourtant très indécis et rythmé, les coéquipiers de Giovani Dos Santos ont pris la mesure d'une équipe française sans imagination.

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Et pourtant, ce succès avait mis longtemps à se dessiner, Hugo Lloris ayant auparavant détourné de nombreuses de leurs tentatives. Finalement, Javier Hernandez (64e) et Cuautemoc Blanco (79e, s.p.) offraient tout de même la victoire à leur Nation. Si le résultat est indiscutable, c'est le jeu des Français qui laisse une fois encore des regrets. Inoffensifs durant toute la rencontre, les partenaires de Patrice Evra ont manqué de créativité, d'imagination et d'envie pour faire basculer la rencontre en leur faveur ou tout simplement réagir. Et que dire de l'extrême frilosité de Raymond Domenech au moment de revoir son schéma ou d'effectuer des changements...

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Du coup, Ribéry et les siens sont quasiment éliminés du Mondial 2010. Ils devront l'emporter largement face à l'Afrique du Sud lors de la dernière journée et espérer que dans le même temps l'Uruguay et le Mexique ne fasse pas match nul. L'espoir est plus que mince, mais il subsiste. Pour se qualifier, il faudra toutefois montrer un tout autre visage. Ces 23 Bleus en sont-ils seulement capables ? Après leur piètre prestation ce soir, rien n'est moins sûr...

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L'homme du match : Rafael Marquez (6,5) : l'ancien Monégasque a été un véritable gladiateur ce soir. Il s'est battu sans discontinuer. Et s'il n'a plus ses jambes de vingt ans, il a livré un duel fantastique face aux milieux bleus. Élégant balle au pied, même s'il a connu du déchet, le Blaugrana a distillé les transversales aux quatre coins du terrain. Son expérience et son intelligence tactique lui ont permis de mener le pressing mexicain de main de maître. C'est lui qui lance Hernandez sur l'ouverture du score. Un match plein.

France :

Lloris (5,5) : difficile d'incriminer le gardien français sur les buts encaissés. Abandonné par son arrière-garde, le dernier rempart des Bleus n'a rien pu faire. Deux buts encaissés malgré un match honorable de sa part. Aura par ailleurs été l'auteur de quelques parades, retardant ainsi l'échéance.

Sagna (3) : inexistant sur les phases offensives, l'arrière droit ne s'est pas non plus montré sous son meilleur jour sur le plan défensif. Une prestation vraiment peu convaincante.

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Gallas (3) : que dire sur le match de l'habituel taulier de la défense tricolore. Ne parvenant pas à prendre la mesure de son vis-à-vis, le Gunner est passé à côté de sa rencontre.

Abidal (2) : décidément, la défense centrale française a failli ce soir. Si William Gallas n'a pas brillé, Éric Abidal a encore un peu plus sombré. Responsable du premier but encaissé par la France, suite à un mauvais placement, le gaucher a été à côté de la plaque. Pour couronner le tout, le numéro 3 a provoqué le pénalty mexicain transformé dans la foulée par Blanco. Un hors sujet en bonne et due forme.

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Evra (3,5) : seul défenseur français à surnager dans le naufrage. L'arrière gauche aura eu le mérite de ne pas faire d'énormes erreurs, mais a en revanche été d'une discrétion rédhibitoire à ce niveau. En larmes durant les hymnes, le Red Devil a très certainement dû en faire autant en rentrant au vestiaire.

Toulalan (4,5) : l'homme de base du milieu de terrain français n'a pas su répondre présent. Loin d'avoir son rendement habituel, le Lyonnais a écopé d'un carton jaune qui le privera du dernier match contre l'Afrique du Sud.

Diaby (4) : la révélation des matches amicaux a déçu ce soir. Positionné aux côtés de Toulalan, le joueur d'Arsenal n'a pas eu le rendement escompté. Incapable de jouer son rôle de relayeur, Diaby a eu du mal.

Govou (5) : pour une fois, l'ailier droit a été l'un des rares Bleus à tirer son épingle du jeu. Sans avoir été brillant, la Gov a eu le mérite d'avoir perdu peu de ballons et a comme à son habitude énormément défendue. Remplacé par Valbuena (69e) qui n'a rien apporté de plus.

Ribéry (4) : placé juste derrière l'attaquant, l'habituel ailier gauche n'a pas su peser sur les débats. Devant être le détonateur de l'attaque tricolore, le numéro 7 a été inexistant.

Malouda (5) : l'ailier gauche a une nouvelle fois prouvé qu'il était l'un des rares Français en forme. Auteur d'une belle frappe du droit, le joueur de Chelsea a été l'un des rares Bleus a tenté sa chance.

Anelka (2,5) : comme à son habitude, celui qui doit être l'avant-centre des Bleus a passé le plus clair de son temps loin de la surface adverse. Alternant entre le milieu de terrain et les ailes, Anelka a causé du tort à son équipe en ne jouant pas son rôle. Remplacé par Gignac (45e), qui a eu le mérite de rester à son poste, sans plus de succès pour autant.

Mexique :

Pérez (5,5) : énormément mis à contribution en début de match, le petit gardien de but s'en est bien sorti. Il n'a pas voulu prendre de risques avec le tristement célèbre Jabulani. De belles interventions sur des frappes plus ou moins dangereuses d'Anelka (45e), Malouda (53e) et Ribéry (55e). Pas très rassurant sur le jeu au pied...

Salcido (6,5) : une très belle surprise. Le latéral gauche s'est illustré par une activité de tous les instants vers l'avant. À l'aise avec le ballon, le joueur du PSV Eindhoven a posé énormément de problèmes à Govou et Sagna. Très offensif, il s'est créé deux occasions franches (frappe trop croisée à la 18e et face à face stoppé par Lloris à la 27e). Défensivement bien en place, il a distillé de belles relances précises. Le Paris SG, qui l'a suivi cet hiver, a dû apprécier, malgré sa baisse de régime en seconde période.

Rodriguez (6) : malgré des choix parfois approximatifs dans la relance, l'imposant défenseur central a tenu son poste sans soucis, livrant un combat physique redoutable aux attaquants adverses. Son très bon jeu de tête lui a permis d'écarter bon nombre d'attaques françaises. Il n'a pas lâché Anelka d'une semelle et a infligé le même traitement de faveur à Gignac. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux hommes ont été très discrets par sa faute. Averti (83e).

Moreno (6,5) : au diapason de son compère, le pensionnaire de l'AZ Alkmaar s'est montré à son avantage. Très actif au marquage, il a été très présent, notamment au corps à corps et dans le domaine aérien. Quand ses partenaires étaient dépassés, il est toujours venu colmater les brèches. Seule fausse note, il a écopé d'un carton jaune (49e).

Osorio (5) : géné dans les duels par Malouda, le défenseur du VfB Stuttgart a passé son match à défendre, l'équipe de France ayant abusé des attaques sur son côté gauche. Ceci explique sans doute sa relative timidité offensive. Souvent pris de vitesse, il a compensé par un courage et une volonté de fer. Un ton en dessous de ses camarades.

Juarez (5,5) : l'inépuisable mobylette de l'entrejeu aztèque a été incroyablement utile dans le système de Javier Aguirre, harcelant le milieu français. Il a défendu debout, compensant grâce à son coffre toutes les défaillances de son partenaire Osorio. Dès qu'il l'a pu, le joueur des Pumas a participé au jeu offensif, souvent avec à propos d'ailleurs. Averti (48e), il sera malheureusement pour la Tricolor suspendu pour le prochain match. Remplacé par Javier Hernandez (55e). Le tout nouvel attaquant de Manchester United s'est illustré à la pointe de l'attaque mexicaine, en s'engouffrant à souhait dans les espaces. Une prestation récompensée par un but plein de sang froid (64e).

Marquez (6,5) : voir ci-dessus

Torrado (6,5) : présent dans les duels, il n'a jamais rechigné à consentir beaucoup d'efforts pour mettre les Français en difficulté. Pas maladroit avec le ballon, il a excellé dans l'orientation du jeu. Pas spectaculaire, mais terriblement efficace et utile dans l'organisation.

Dos Santos (6,5) : il a été l'accélérateur de particules du Mexique. A chaque fois qu'il a pris le ballon, le sosie de Ronaldinho a affolé l'arrière garde tricolore. Tout aussi capable de mettre son talent au service du collectif, l'ancien Barcelonais exprime enfin tout son potentiel. Malheureux dans ses tentatives de frappes.

Vela (non noté) : très en jambes, il a mis la pression sur les bleus d'entrée grâce à sa mobilité et sa rapidité. Hélas pour lui et le Mexique, le Gunner d'Arsenal est sorti sur blessure très tôt dans la rencontre. Remplacé par Pablo Barrera (30e) (6). Ce dernier s'est illustré dès son entrée en étant à deux doigts de reprendre un centre de Salcido (32e). Moins rapide que Vela, il a tout de même posé beaucoup de problèmes aux défenseurs tricolores. C'est d'ailleurs lui qui au bout d'un numéro de soliste amène le penalty du (2-0).

Franco (6) : averti tôt dans le match (4e), l'expérimenté attaquant est resté très concentré. S'il n'a pas marqué, le grand gabarit a été un des éléments clés de la formation de Javier Aguirre. Capable de dévier un nombre incalculable de ballons de la tête, il a également su en conserver une bonne partie pour remonter tout le bloc. Point d'appui essentiel en attaque, il a également été le premier défenseur de son équipe. Remplacé par le vétéran Cuauthemoc Blanco (62e). L'attaquant est entré dans la période forte du Mexique. Utile dans la conservation du ballon, il a inscrit le second but mexicain sur penalty (79e).

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