Belgique - USA : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Belgique Kevin De Bruyne @Maxppp

Longtemps dominatrice face à une sélection américaine qui s'en remettait aux exploits de Tim Howard, la Belgique a fini par faire la différence au bout des prolongations (2-1). Elle rejoint l'Argentine en quarts de finale.

Le dernier des huitièmes de finale oppose la Belgique et les USA. Un match qui s’annonce pour le moins indécis. Les Diables Rouges, outsiders de la compétition, n’ont pas convaincu lors de la phase de poules, au contraire de Yanks que l’on n’attendait pas. Un constat qui trouve résonance sur la pelouse ? Pas vraiment. Habituée à faire les différences en fin de match depuis le début de la compétition, la sélection belge attaque très fort ce soir, et il ne faut que 40 secondes aux Diables Rouges pour se procurer une occasion, par l'intermédiaire d'Origi, qui perd un face à face avec Howard. La promesse d'un match enflammé, qui tombe néanmoins rapidement dans le round d'observation.

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La partie se lance véritablement à l'approche de la 20e minute, moment où de bonnes situations américaines réveillent instantanément les deux équipes, qui se livrent dès lors davantage. Le match apparaît ouvert, les sélections se rendent coup pour coup et c'est encore la Belgique, qui parvient à se montrer dangereuse, elle qui à l'issue d'un contre, manque d'ouvrir le score par le biais de De Bruyne, qui frappe hors-cadre (23e). Après un moment de flottement, les Yanks réagissent, et Jones de s'offrir une frappe rasante, encore une fois sans solliciter le portier (34e). Si les occasions probantes manquent, à la pause, l'impression d'un match ouvert laisse augurer du meilleur pour la reprise.

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Et de fait, le second acte démarre comme le premier, avec une occasion belge. De Bruyne sert Mertens, qui de la tête, force Howard à se détendre pour détourner en corner (47e). Cette fois, les Yanks ne répondent plus. Les Diables dominent leur sujet, et instaurent un siège devant les cages adverses. Les bonnes situations se multiplient, Origi touche la barre de la tête (56e), Vertonghen sollicite à nouveau Howard (57e), il semble alors que le but belge n'est qu'une question de minutes. Mais la difficulté dans le dernier geste est tenace, Origi (71e, 85e), Mirallas (76e), Hazard (79e) et même Kompany (90e) butant encore sur un portier en état de grâce. Impérial, Tim Howard permet aux Yanks d'arracher les prolongations.

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C'est à ce moment-là, avec l'entrée de Lukaku, que la donne change pour les Diables Rouges. L'attaquant de Chelsea, à peine sur la pelouse, fait la différence côté droit et offre un ballon à De Bruyne, qui parvient enfin à battre le gardien (1-0, 93e). La paire est une nouvelle fois protagoniste quelques instants plus tard, mais les rôles sont inversés : cette fois, c'est De Bruyne qui lance Lukaku dans la profondeur, lequel fusille Howard (2-0, 105e). La Belgique a mis du temps à se montrer efficace, malheureusement pour elle, le moment s'accompagne des premiers signes de friabilité défensive. Servi par Bradley, Green claque la reprise pour permettre aux Yanks de recoller (2-1, 107e). Quelques instants plus tard, à la suite d'une remarquable combinaison sur coup-franc, Dempsey manque même d'égaliser (113e). Après avoir fait le plus dur, la Belgique s'est fait peur, mais a fini par l'emporter. Elle rejoint l'Argentine en quarts de finale du Mondial.

L'homme du match : Kevin De Bruyne (7,5) : dans quasiment tous les bons coups des Diables Rouges. Tout au long de la partie, il a distillé des caviars à ses partenaires, qu'il s'agisse d'Origi (1e), de Mertens (47e) ou encore de Kompany (85e). Il finit par se montrer décisif, à la finition cette fois-ci, en convertissant le 31e (!) tir des Diables Rouges (93e) en prolongations. Récompensé par la suite pour sa qualité de passe, avec une offrande pour Lukaku (105e).

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Belgique :

  • Courtois (6) : match très tranquille pour le portier belge du fait de la physionomie de la rencontre, dominée par ses coéquipiers. Il a assuré sur les rares ballons à sa portée, entre prises aériennes et frappes centrales de Dempsey (21e, 69e). Les débats se sont animés en prolongations, et s'il a craqué sur la reprise de Green (107e), il s'est rattrapé en sauvant la balle de l'égalisation devant Dempsey (113e). Un arrêt qui vaut un but.

  • Alderweireld (6,5) : très bon match de la part du défenseur de l'Atlético Madrid. Solide défensivement, il a sélectionné avec soin ses montées, et a surtout fait parler sa qualité de passe longue. En cela, son caviar pour Origi, qui touchait par la suite la barre de la tête (56e), est le meilleur des exemples. La copie est quelque peu gâchée par son marquage approximatif sur Green, auteur du but des Yanks (107e).

  • Van Buyten (6) : il n'a plus les jambes de ses vingt ans, mais l'ancien Marseillais compense par un excellent placement et un bon sens de l'anticipation, comme en ont témoigné ses interventions devant Dempsey (39e, 52e). A toujours maintenu un haut niveau de vigilance, en dépit de la configuration de la partie, qui l'a vu passer une seconde période tranquille. A souffert un peu plus en prolongations.

  • Kompany (6) : un match semblable à celui de son acolyte de défense centrale. Le capitaine des Diables Rouges a fait le boulot, effectué les dégagements et interventions adéquats lorsque le besoin s'en faisait sentir. A gagné l'essentiel de ses duels, et en cela, rend une belle copie.

  • Vertonghen (6,5) : il n'a pas toujours été rassurant défensivement, notamment en début de rencontre, à l'image de son hésitation sur un ballon qui filait dans son dos (20e). Il a corrigé le tir au fil des minutes, se montrant à la fois solide dans son couloir et particulièrement généreux offensivement. Le central de métier s'est beaucoup projeté, et s'est ainsi souvent retrouvé aux avant-postes pour créer le danger, tant par des centres (26e), que par des frappes, l'une d'entre elles forçant Howard à la parade (57e).

  • Witsel (4,5) : moins à l'aise que d'habitude, lui qui a souffert dans la bataille de l'entrejeu, le talent du Zenit n'a pas été à son aise et n'a pas fait de différences de par sa qualité de passe, lui qui a rarement porté le cuir vers l'avant. Une prestation mitigée.

  • Fellaini (4) : le milieu de Manchester United n'a pas été au top ce soir. Assez lent, il n'a pas influé dans la construction du jeu, ni dans les phases offensives, alors qu'il était toujours recherché sur les ballons aériens. Ces dégagements de la tête ont surtout été utiles en fin de rencontre pour écarter le danger.

  • Mertens (5) : habitué à faire de grosses différences, l'ailier napolitain n'a pas eu l'impact attendu sur cette rencontre. Branché sur courant alternatif, sa vitesse et sa capacité à accélérer le jeu des siens a pu créer des différences, mais à l'approche de la zone de vérité, il est parfois apparu brouillon. Bien rentré dans le second acte avec une tête pour solliciter Howard (47e), il fut cependant remplacé rapidement par Mirallas (61e), lequel n'a pas eu davantage de réussite, avec un face à face perdu avec le portier (76e).

  • De Bruyne (7,5) : voir ci-dessus.

  • Hazard (4) : même dans une physionomie de match largement à l'avantage de son équipe, la star belge n'a pas été à la hauteur. Il n'a pas fait les différences attendues, s'est montré relativement discret, en dépit d'une présence plus importante dans la dernière demi-heure du temps réglementaire, alors que sa sélection poussait pour ouvrir le score. Mais il n'est à créditer que d'une seule frappe durant ce laps de temps (79e). Le prodige n'est pas encore rentré dans son Mondial. Remplacé par Chadli (111e).

  • Origi (6) : préféré à Lukaku, tant pour son profil de joueur plus rapide que pour ses excellentes entrées en jeu en phase de poules, le jeune attaquant lillois a été intéressant dans le jeu, mais a manqué de réussite dans le dernier geste. De fait, là où il a fait mal à l'arrière-garde adverse par sa vitesse et la qualité de ses appels, il a buté à plusieurs reprises sur le portier en face à face (1e, 71e) et touché la barre transversale (56e). Remplacé par Lukaku (91e), qui n'aura mis que deux minutes à rentrer dans le bain, lui qui est à l'origine du but de De Bruyne (93e). Bon coaching de la part de Wilmots, dans la mesure où l'avant-centre a également trouvé la faille (105e) pour permettre à la Belgique de creuser l'écart.

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États-Unis :

  • Howard (8,5) : comme de nombreux autres gardiens depuis le début du Mondial, Tim Howard a sorti ses habits de lumière. Dès sa première intervention devant Origi au bout de 40 secondes, il dégageait l'assurance et la sérénité qui allaient lui permettre de tout arrêter (22e, 29e, 30e, 45e+1, 48e, 57e, 72e, 76e, 79e, 84e) quand ce n'était pas sa barre qui le suppléait (57e). Une invincibilité qui prenait fin dès le début des prolongations sur une merveille de frappe croisée de De Bruyne (93e).

  • Beasley (6) : un match très compliqué lors duquel il a été mis à rude épreuve. Mais une certaines maîtrise, du sang-froid et de bonnes interventions (21e, 26e). Offensivement, de bonnes montées pour apporter le danger dans la surface par des centres de bonne qualité (22e, 58e). Eu égard au contexte, un gros match de sa part.

  • Besler (2,5) : a réellement pris le feu de la première à la dernière minute du match. Trop attentiste, défendant sur les talons, il a souvent reculé face aux Belges, laissant de l'espace dans sa surface et exposant son gardien. Ratait le ballon devant son but sur un centre au cordeau (55e). A finir par craquer en fin de match, devant tant de lacunes.

  • Gonzalez (4,5) : en grande difficulté en première mi-temps, il a pourtant fait les efforts qu'il fallait, repoussant le ballon, même à la limite, à plusieurs reprises (28e, 29e, 43e). Sauvait Tim Howard in extremis en fin de match (90e+1). Mais cela ne le préserverait pas des deux buts belges, inévitables etc complètement logiques en dépit de ses efforts.

  • Cameron (3) : un apport offensif trop faible pour permettre à son équipe de sortir la tête de l'eau et assurer une conservation de balle conduisant les Etats-Unis à respirer au milieu des coups de boutoir belges. Défensivement, a eu les pires peines du monde à canaliser Hazard, Lukaku et compagnie. Enlevait le ballon des mains d'Howard dès le début de match (12e), symbole d'une fébrilité qui n'allait pas le lâcher malheureusement.

  • Jones (5,5) : a répondu présent physiquement, se rendant disponible au mépris du marquage adverse, mais a souvent pêché au moment de faire la différence, la dernière passe qui a tant manqué aux Etats-Unis ce mardi soir... Une frappe puissante non cadrée (34e), non pas symbole de son désespoir mais d'un déficit de technique et de chance qu'il n'a jamais su combler.

  • Bradley (5,5) : de tous les bons coups américains, il a brillé par sa présence et son implication aux avant-postes, même s'il n'a pas su casser les lignes, malgré quelques bonnes combinaisons aux abords de la surface (41e). Quelques approximations cependant rédhibitoire à ce niveau, mais beaucoup de coeur. Pas suffisamment pour rallier les quarts de finale.

  • Zusi (4,5) : loin d'être mauvais, il a en revanche été trop juste dans de nombreux compartiments du jeu. Portait le ballon vers l'avant (36e) sans toutefois savoir quoi en faire le moment venu, mettait le ballon dans la boîte (39e) sans que personne ne se montre à la tombée : de la générosité mais des lacunes. Remplacé par Wondolowski (72e) dont le principal fait d'armes sera ce raté à quelques mètres du but, signalé en position de hors-jeu alors que sa situation était licite (109e).

  • Bedoya (3,5) : le Nantais s'est montré effacé, timide par rapport à l'adversaire et à l'enjeu. Quelques percées intéressantes dans l'axe, mais surtout un déficit physique qui l'a conduit à perdre bon nombre de duels et à peiner à se mettre en situation intéressante Remplacé par Green (105e+2) qui réduisait la marque dès son entrée en jeu d'un joli geste d'attaquant (107e).

  • Johnson (non-noté) : auteur d'un début de match convaincant, il devait céder sa place rapidement en raison d'un souci musculaire. Remplacé par Yedlin (6,5) (32e) qui faisait une entrée tonitruante en distillant deux très bons centres qui auraient pu conduire à l'ouverture du score américaine (38e, 41e) avant de récidiver par la suite (67e).

  • Dempsey (6) : un match plein d'envie et de bonne volonté mais bien trop esseulé sur le front de l'attaque. Cadrait une frappe sans élan qui n'inquiétait pas Courtois (21e) avant d'être alerté dans la profondeur (29e). S'est également montré besogneux pour faire briller les autres, comme lorsqu'il se bat pour servir Jones (34e). N'a pas émergé en deuxième période. Revenait dans le match au cours des prolongations, butant sur Courtois à bout portant en fin de match (114e).

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