Brésil - Chili : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Brésil @Maxppp

Le Brésil est en quarts ! Au terme d'un match remarquable d'intensité, la Seleção a pris le meilleur sur un Chili qui a littéralement fait jeu égal, et l'a poussée jusqu'à la séance de tirs aux buts (1-1, 3-2 aux t.a.b).

Les huitièmes de finale du Mondial commencent fort, avec une confrontation 100% sud-américaine entre le pays hôte le Brésil et le Chili. Un favori qui n'a pas impressionné sur la phase de poules, au contraire de l'outsider qui se présente face à lui. Autant dire que l'opposition apparaît indécise sur le papier. Il en est de même dans un début de match très physique et tendu, où les deux sélections se rendent coups pour coups. Passées 10 premières minutes remarquables d'intensité, la Seleção prend les commandes, tant au niveau de la possession que de l'occupation du camp adverse. Hulk (13e) et Neymar (16e) disposent des premières belles cartouches, mais ils ne parviennent pas à frapper. Il faut attendre un corner botté par l'attaquant du Barça, pour voir la rencontre connaître un premier tournant. Thiago Silva dévie au point de pénalty à destination de David Luiz au second poteau, lequel, aidé par Jara, pousse le cuir au fond (1-0, 18e).

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La réaction chilienne se fait entrevoir dans le jeu, avec une intention évidente de se projeter, mais la précision du dernier geste fait défaut de longues minutes. Jusqu'à une erreur de Hulk, qui perd bêtement le cuir dans son camp. Edu Vargas déboule pour servir Alexis, qui égalise d'une frappe croisée (1-1, 32e). La fin de première période est tout aussi dynamique, avec de nombreuses offensives menées de part et d'autre, et des occasions probantes, entre une tête de Neymar (36e), une frappe de Dani Alves (42e), et une nouvelle tentative d'Alexis (45e+2). À la pause, le spectateur peut logiquement se dire qu'il assiste au match le plus intense et captivant du Mondial.

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Cette intensité, on la retrouve encore dans un second acte cependant plus décousu. Les deux équipes, si elles ont toujours cette envie et agressivité qui les caractérisent, sont plus brouillonnes. Le premier frisson intervient rapidement, alors que Hulk inscrit un but, justement refusé pour un contrôle du bras (55e). Les minutes filent, la tension monte d'un cran, les occasions se succèdent. Julio César sauve d'abord le Brésil avec une parade réflexe impressionnante devant Aranguiz (64e). Puis c'est au tour de son homologue Bravo de briller, en détournant la tête de Neymar (81e) et une frappe puissante de Hulk (83e). Le Chili finit par pousser, mais rien n'y a fait : au terme des 90 minutes, le score reste à 1-1, place aux prolongations.

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De là, la physionomie change. C'est la Seleção qui fait le jeu et érige un siège devant la surface adverse, face à un bloc regroupé. Malgré la configuration, seul Hulk parvient à frapper, tentative une nouvelle fois bloquée par Bravo (104e). La Roja résiste et tient le coup, y compris dans le second acte, où malgré sa tactique, elle parvient à se procurer la meilleure occasion par l'intermédiaire de Pinilla, qui fait frissonner le Brésil en touchant le montant (120e). La séance fatidique des tirs aux buts se matérialise. David Luiz met les siens sur la bonne voie, Julio César poursuit son œuvre en stoppant le tir de Pinilla, puis celui d'Alexis, après que Willian ait raté le cadre. Le Brésil a l'avantage, mais le voit menacé, quand Bravo se met lui aussi à briller en dégoûtant Hulk. Arranguiz et Diaz ayant réussi leurs tirs, les compteurs sont remis à zéro alors que Neymar se présente à son tour. Le prodige marque, Jara frappe le montant. Le dénouement d'un match incroyable, qui voit donc le Brésil passer au bout du suspense. Mais que ce fut dur.

L'homme du match : Julio César (8,5) : les Chiliens n'ayant pas affiché une grande efficacité dans le dernier geste, le dernier rempart brésilien n'a pas eu beaucoup d'occasions à négocier. Battu par Alexis en face à face (32e), il a néanmoins sauvé les meubles avec une parade réflexe incroyable devant Aranguiz (64e), qui a ce moment-là du match, valait tout bonnement un but. Il s'est ensuite distingué sur la séance de tirs aux buts, où il a stoppé les deux premiers tirs chiliens de Pinilla et Alexis. Décisif.

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Brésil :

  • Julio César (8,5) : voir ci-dessus.

  • Dani Alves (6,5) : sans doute le meilleur match du Mondial pour le latéral du Barça. Très critiqué jusque-là pour ses prestations défensives, il a ce soir tenu le choc, les Chiliens ayant préféré passer du côté gardé par Marcelo. Également dangereux offensivement, il a sollicité Bravo d'une frappe limpide des 30 mètres (43e), et donné un caviar à Neymar (81e).

  • Thiago Silva (5,5) : assurément pas le meilleur match du central et capitaine de la Seleção, mais une prestation sérieuse, comme en témoignent ses nombreux dégagements. Toujours à l'aise à la relance, il ne le fut pas toujours au marquage, à l'image de son laxisme devant Pinilla (120e). Il s'est démarqué offensivement en étant l'auteur d'une passe décisive en déviant de la tête le corner de Neymar à destination de David Luiz (18e).

  • David Luiz (6) : rentré dans son match de la meilleure des manières avec un but sur corner, lui qui était bien placé pour réceptionner l'offrande de Thiago Silva sur un corner de Neymar (18e), il a par la suite tenté d'assurer le boulot défensif, avec moins d'assurance que son acolyte de défense Thiago Silva. Notons qu'il a également marqué son tir au but, lui qui a été le premier Brésilien à frapper.

  • Marcelo (4) : pas en mauvaise forme, lui qui est plutôt bien rentré dans son match avec des récupérations très haut sur le terrain pour bloquer les contres chiliens, il a surtout souffert de la forme d'un Alexis intenable, qui l'a souvent mis en difficulté. La preuve, les meilleures opportunités de la Roja sont venues depuis son flanc...

  • Fernandinho (4) : sa dernière entrée en jeu face au Cameroun a payé, et il disputait enfin sa première rencontre du Mondial en tant que titulaire. Pour autant, sa prestation du jour ne fut pas à la hauteur des promesses formulées. Très peu porté vers l'avant, en dépit d'une frappe à la reprise (49e), il s'est surtout fait remarquer pour ses nombreuses fautes dans l'entrejeu. Par chance, il a échappé au jaune. Remplacé par Ramires (72e).

  • Luiz Gustavo (3,5) : comme plusieurs de ses coéquipiers, le milieu a baissé le pied au cours de la rencontre. Sauf que dans son cas, il n'est pas parti d'une grosse entame... Assez lent et effacé, il n'a pas joué un grand rôle à la récupération, là où il était pourtant attendu. Pour le jaune dont il a hérité en seconde période (59e), il ne jouera pas le quart de finale.

  • Hulk (6) : à l'instar de Dani Alves, l'ailier a réalisé son meilleur match du Mondial. Passé son erreur avec cette passe en retrait ratée qui a débouché sur le but d'Alexis (32e), il s'est montré dangereux avec de nombreux débordements sur son aile, et ce, fait rare dans les rangs brésiliens, sur toute la longueur du match. Il a bien cru redonner l'avantage aux siens avant que son but soit refusé pour une main (55e), a buté sur Bravo (83e, 104e) et a distillé un véritable caviar à Jô (75e)... Avec un peu de réussite, il faisait basculer le match. Dans le bon sens comme dans le mauvais, lui qui a relancé le Chili durant la séance de tirs aux buts en ne convertissant pas sa tentative.

  • Oscar (2,5) : le Oscar des mauvais jours, effacé, sans influence, sans ballon, et sur les rares qu'il a touchés, sans justesse. Il a traversé la rencontre tel une ombre. Invisible et il apparaît inexplicable que Scolari n'ait pas remédié à la situation avant la 105e minute, et la rentrée en jeu de Willian, qui a fait du bien dans le jeu, mais a manqué son tir au but.

  • Neymar (7) : un bon match pour l'attaquant star du Brésil. S'il n'a pas marqué, il s'est avéré décisif en bottant le corner qui a profité à David Luiz (18e), et a eu plusieurs occasions, de la tête notamment (36e, 81e). En première période, chacune de ses accélérations fut sujette à difficultés pour l'arrière-garde adverse (16e, 25e). Souci, il a en parfois trop fait et/ou effectué les mauvais choix à des moments clés, à l'image de cette action où il se jouait de la défense adverse mais effectuait le dribble de trop (39e). S'il a baissé le pied en deuxième période, il a assumé ses responsabilités dans la séance de tirs aux buts, en marquant sur une frappe qui constituait un tournant.

  • Fred (3) : hormis un délice de déviation pour servir Neymar dans sa course (25e), l'ancien Lyonnais a tout manqué, d'une frappe à bout portant (39e) à des contrôles basiques. Ce qui n'aide pas un attaquant, lorsqu'il est déjà peu servi. Remplacé par (64e), qui n'a pas été plus en réussite, lui qui a manqué la véritable offrande de Hulk (75e).

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Chili :

  • Bravo (8,5) : un match de très haute volée, fait d'interventions importantes et souvent spectaculaires. A capté bon nombre de ballons aériens (8e, 15e, 44e) mais aussi repoussé la frappe soudaine et flottante d'Alves (42e), se permettant même un contrôle de la poitrine hors de sa surface. Une parade clé devant Neymar (81e), d'autres devant Hulk (83e, 103e). Il est cependant impuissant sur l'ouverture du score brésilienne (18e). Sort le tir au but de Hulk.

  • Mena (5,5) : un match costaud physiquement, lors duquel il a été intraitable dans l'agressivité mais pas toujours irréprochable dans les duels. De bonnes montées sur son côté en première mi-temps, plus discret après la pause. Avait écopé d'un carton jaune pour une main volontaire évitable (17e).

  • Jara (3) : un match vraiment mitigé, marqué par cette grosse erreur de marquage sur David Luiz conduisant au premier but brésilien (18e) mais aussi par cette errance défensive permettant à Hulk de doubler la mise, avant que son but ne soit refusé pour une main (55e). Mais aussi quelques interventions réussies entre temps. Manque cruellement son tir au but en touchant le poteau.

  • Medel (6,5) : lui aussi physiquement bien présent, il a notamment muselé Neymar dès que celui-ci pénétrait dans la surface de réparation chilienne. Éloignait notamment le danger en mettant parfaitement son corps en opposition devant l'attaquant du Barça (40e). Rassurant, il a tenu la baraque lorsque celle-ci chancelait. Remplacé par Rojas (108e).

  • Silva (5,5) : battu à la course par Neymar qui ne cadrait pas (26e), il ôtait peu de temps après le ballon du cadre chilien sur une tête du Catalan (34e). Un match de bonne facture, même s'il écopait lui aussi d'un carton jaune (40e) pour un excès d'engagement.

  • Isla (6) : un gros match de la part du latéral droit de la Juventus. Se trouvait au duel avec Hulk qui s'écroulait dans la surface sans que l'arbitre ne bronche (13e). Précis à la relance, il offrait surtout un superbe ballon à Aranguiz qui trouvait cependant Julio Cesar sur sa route (65e).

  • Diaz (5,5) : lui aussi auteur d'un match physiquement très dense, il commettais une gros faute sur Neymar dès l'entame pour marquer son territoire (4e). Éloignais le danger de la tête peu de temps après (6e) avant de volleyer superbement un ballon mal repoussé par la défense brésilienne (7e). Solide et régulier jusqu'au bout.

  • Aranguiz (6,5) : défensivement dans le bon tempo, offensivement précieux, notamment à la première relance ou dans l'orientation du jeu. Tout près de donner un excellent ballon à l'entrée de la surface de réparation brésilienne (62e), puis auteur d'une très grosse frappe repoussée par Julio Cesar (65e). A rempli son rôle et plus encore.

  • Vidal (7) : omniprésent de la première à la dernière minute de sa présence sur le terrain. Au cœur du jeu de son équipe, il n'a eu de cesse de tenter de créer des décalages, générer du mouvement autour de lui. Une reprise dans la surface un peu trop molle (41e), un excellent décalage (65e) mais aussi beaucoup d'intelligence pour distiller de bon ballons. Moins en vue défensivement du fait de son placement. Remplacé par Pinilla (88e), auteur d'une entrée généreuse. Envoyait un missile s'écraser sur la barre transversale de Julio Cesar, qui n'avait fait que suivre le ballon des yeux (120e).

  • Vargas (6) : constamment présent aux avant-postes, il a usé et abusé de sa vivacité pour tenter de tourner en bourrique l'arrière-garde auriverde. S'écroulait dans la surface brésilienne sur un gros contact avec David Luiz (11e). C'est lui qui récupère le ballon qui offre l’égalisation chilienne à Sanchez (32e). Remplacé rapidement par Gutierrez (56e).

  • Sanchez (8) : l'intenable attaquant du FC Barcelone a posé les pires problèmes du monde au Brésil, n'hésitant pas à redescendre (12e, 21e) pour chercher et porter le ballon à grandes enjambées. Excellent dans les petits périmètres, il a été très bon dans son jeu en déviation (2e). De bons centres (8e, 11e) et une égalisation rapide importantissime permettant aux siens de ne pas avoir le temps de gamberger (32e). Mettait encore une fois le feu dans la surface brésilienne (45e+1), avant de se montrer moins un peu moins en vue après la pause, mais toujours présent dans les bons coups chiliens.

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