Coupe du Monde 2014 : et si l'Europe n'était plus le centre de la planète football ?

Par Rodolphe Koller
2 min.
L'Europe aurait-elle cédé la main ? @Maxppp

Les faillites de l'Espagne, l'Angleterre, l'Italie, le Portugal et la Russie dès la phase de poule sont aussi sèches qu'inattendues et posent la question suivante : le continent européen serait-il en train de passer la main à l'Amérique lors des compétitions internationales ?

Alors que les droits TV explosent en Europe, que les stars semblent de plus en nombreuses et le niveau chaque année plus relevé au sein des championnats majeurs, seules 6 nations européennes participeront aux 8es de finale de la Coupe du Monde contre 8 sélections américaines. Le phénomène n'est pas nouveau puisqu'après une domination historique des formations du Vieux-Continent lors des Mondiaux à 32 équipes, depuis 1998, les courbes s'étaient déjà croisées en 2010. La Coupe du Monde sud-Africaine avait en effet vu pour la première fois les nations américaines (7) devancer d'une courte tête leurs homologues européennes (6).

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En se penchant sur les quatre dernières Coupe du Monde - France (1998), Corée/Japon (2002, Allemagne (2006) et Afrique du Sud (2010) -, on constate tout d'abord qu'une tendance se dégageait nettement de 1998 à 2006, avec une moyenne de 9,6 équipes européennes, issues de la zone UEFA, qualifiée pour les 8es de finale. Soit plus d'une formation sur deux. La palme de la régularité revenant à l'Allemagne, l'Angleterre et à l'Italie, auteurs de solides 3 sur 3, tandis que les Pays-Bas, l'Espagne, la Suède, le Danemark et la France (2/3) ont fait preuve d'une belle assiduité. Seulement voilà, le Mondial sud-africain avait été l'occasion pour les courbes européennes et américaines de se croiser, puisque ces derniers étaient plus représentés (7) en 8es que leurs adversaires du Vieux-Continent (6).

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Une lente montée en puissance américaine

Car la fièvre d'outre-Atlantique n'a pas toujours été au rendez-vous. De 1998 à 2006, ils n'étaient en moyenne 4,3 américains à figurer parmi les 16 meilleures équipes au Monde, tout juste un quart des nations à atteindre ce stade. Du côté des habitués du rendez-vous, le Brésil et le Mexique (3/3) mais aussi l'Argentine et le Paraguay (2/3). Avant de sortir du bois en 2010 : l'Uruguay, les États-Unis, le Brésil, le Chili, l'Argentine, le Mexique et le Paraguay se montrant plus nombreux que les Européens d'alors : Pays-Bas, Slovaquie, Allemagne, Angleterre, Espagne et Portugal. Autre statistique intéressante la présence dans le dernier carré ainsi qu'en finale de 1998 à 2010 : en moyenne 3 en demi-finale, 1,5 en finale pour 3 vainqueurs (France, Italie, Espagne) contre un seul Américain (Brésil 2002).

Lors de l'édition 2014, le carton plein en demi-finale n'est déjà plus possible puisque dans la première partie de tableau, la France et l'Allemagne pourraient se disputer une place dans le dernier carré dès les quarts, Même chose pour les Américains : parmi le Brésil, le Chili, la Colombie et l'Uruguay, seul un ira avec certitude en demi-finale, tandis que l'autre moitié de tableau proposera 4 duels transatlantiques, pouvant permettre potentiellement au Mexique, au Costa-Rica à l'Argentine et aux États-Unis de rallier le dernier carré. Ce qui représenterait une première dans l’histoire du Mondial à 32 équipes. Et surtout une passation de pouvoir des Européens aux Américains. Sur leurs propres terres.

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