Colombie - Côte d’Ivoire : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Colombie James David Rodríguez Rubio @Maxppp

La finale du groupe C pour la Colombie ! Après un long duel tactique et physique, les Cafeteros ont su placer une accélération décisive sous l'égide d'un grand James Rodriguez, à laquelle les Éléphants n'ont pu répondre (2-1). La qualification se rapproche à grands pas.

Colombie-Côte d'Ivoire. Un choc d'outsiders de ce Mondial, et déjà une finale. Toutes deux vainqueurs de leur première rencontre dans un groupe C particulièrement ouvert, les sélections s'opposaient pour l'obtention du premier billet qualificatif pour les phases finales. Une rencontre alléchante sur le papier entre deux équipes joueuses, qui peuvent entrevoir l'occasion de se jauger. Sans surprise, dans la pratique, la rencontre est rythmée et équilibrée. Les équipes se livrent, tant dans les duels qu'offensivement. Seule ombre au tableau, les occasions. Gutiérrez (6e) et Tioté (25e) sont les premiers à allumer la mèche, sans trouver le cadre.

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Pour tout dire, il n'y aura finalement qu'une seule véritable opportunité dans le premier acte, une contre-attaque lancée par Cuadrado et au bout de laquelle James servait parfaitement un Gutiérrez esseulé, qui manquait inexplicablement l'offrande (29e). Au terme d'une dizaine de minutes de domination stérile des Éléphants, l'arbitre renvoyait tout le monde aux vestiaires. Match plaisant donc, auquel il ne manque qu'un but. Réalisation qui se fait toujours attendre dans un second acte sensiblement similaire au premier, entre duels très physiques et intentions offensives inabouties. Un déboulé d'Ibarbo par-ci, un coup-franc de Yaya Touré par-là, pas de quoi inquiéter des portiers toujours tranquilles.

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À l'heure de jeu, Barry doit cependant s'employer. Servi sur son aile droite, Cuadrado enrhume son vis-à-vis avant de tenter la frappe dans un angle fermé, que le gardien ivoirien détourne sur sa barre (59e). Comme le signe d'un changement. Quelques minutes plus tard, James concrétise la domination de ses Cafeteros, en reprenant de la tête un corner botté par l'ailier de la Fiorentina (1-0, 64e). Les Éléphants se jettent alors à l'offensive, la Colombie les punit sur contre-attaque, par le biais de Quintero (2-0, 70e). Alors qu'on pensait les débats clos, Gervinho viendra offrir la fin de match à suspense en réduisant l'écart des suites d'un joli numéro (2-1, 74e). Les Ivoiriens pousseront, sans succès. Les Colombiens ont placé l'accélération au bon moment dans cette rencontre, et avec trois nouveaux points, entrevoient la qualification en huitièmes.

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Homme du match : James Rodriguez (7,5) : le talent colombien, leader technique des Cafeteros, a une nouvelle fois répondu présent. Dans tous les bons coups offensifs, il a guidé les siens à la victoire. La preuve, il est impliqué sur les deux réalisations des siens, d'abord à la finition de la tête sur corner (64e), ensuite en récupérant le ballon qui profitera à Quintero (70e). Aurait même pu se fendre d'un assist un peu plus tôt, si Gutiérrez avait converti l'offrande (29e). Dantesque.

Colombie :

  • Ospina (5) : le portier colombien n'a absolument rien eu à faire sur une grande partie de la rencontre, se contentant de gober quelques ballons. La fin de match a cependant été synonyme de regain d'activité, durant lequel il n'a pas affiché une grande sérénité. Boxant tous les ballons, il n'a pas eu la main ferme sur la frappe de Gervinho (74e). S'est rattrapé en sortant dans les pieds de Drogba alors que l'Ivoirien allait se présenter face à lui.

  • Zuniga (4,5) : comme à son habitude très offensif, le latéral du Napoli n'a jamais hésité à monter d'un cran sur le terrain pour apporter le surnombre. Il n'a cependant pas fait de différences, et n'est pas exempt de tous reproches, lui qui fut baladé par Gervinho sur le but ivoirien (74e)

  • Zapata (6) : plus discret que Yepes en termes d'interventions, le central a fourni le travail adéquat, tout en sobriété. Quelques interventions, comme celle qu'il effectua devant Gervinho (9e), et autres prises de balle de la tête. Efficace.

  • Yepes (7) : du haut de ses 38 ans, le vétéran n'a plus les jambes de sa jeunesse, on l'a bien vu en quelques occasions. Mais il compense par un sens du placement aiguisé, et un timing remarquable dans ses interventions, à l'image de ce superbe tacle dans les pieds d'un attaquant ivoirien qui filait au but (40e), ou un autre d'autant plus salvateur devant Gradel, qui se présentait face au gardien (58e). Toujours précieux, le capitaine a livré un très bon match.

  • Armero (5) : buteur lors du premier match des Cafeteros, le latéral n'a pas été aussi actif offensivement sur cette deuxième rencontre. Il faut dire qu'en face, les Gervinho et Aurier n'ont jamais cessé de monter, le mettant régulièrement en difficulté. S'en est plutôt bien sorti dans l'ensemble. Remplacé par Arias (72e).

  • Aguilar (4,5) : le Toulousain a accompli le boulot habituel à la récupération, à l'instar de son acolyte Sanchez. Or, il fut moins propre que ce dernier dans ses interventions, à l'image de ces fautes commises sur Yaya Touré (52e) et Drogba (67e) dans des positions dangereuses. Également dépassé par Gervinho sur l'action du but ivoirien, il laisse une impression mitigée. Remplacé par Mejia (79e).

  • Sanchez (7) : un battant, un vrai. L'ancien Valenciennois a été le premier à briller dans une rencontre physique, lui qui n'a jamais lésiné sur les efforts dans l'entrejeu pour gratter du cuir. Il avait par ailleurs pour mission de marquer le leader technique Yaya Touré, lequel, hormis sur une action individuelle, est resté muet. La preuve définitive d'un grand match, bien que sa copie soit quelque peu revue à la baisse après une intervention manquée sur Gervinho, qui a pu marquer dans la foulée (74e).

  • Cuadrado (7) : l'ailier de la Fiorentina a bon nombre de qualités, il les a encore étalées aujourd'hui. À la fois rampe de lancement et accélérateur sur les offensives de son équipe, il a tant effectué de passes déterminantes, comme cette ouverture à destination de James sur la première occasion de but (29e), qu'éliminé des adversaires, à l'instar d'un numéro suivi d'une barre transversale (59e). S'est également distingué en provoquant bon nombre de fautes, une autre de ses spécialités.

  • James Rodriguez (7,5) : voir ci-dessus.

  • Ibarbo (3) : sans aucun doute le moins convaincant des éléments offensifs colombiens. L'attaquant de Cagliari, très peu servi sur son aile gauche, ne s'est signalé qu'en une occasion avec deux dribbles enchaînés aux abords de la surface. Trop peu, bien entendu. Remplacé par Quintero (53e), qui s'est montré bien plus dangereux et a signé le but du 2-0 au terme d'une contre-attaque (70e).

  • Gutiérrez (4,5) : encore une fois titulaire à la pointe de l'attaque des Cafeteros, l'avant-centre a beaucoup bougé devant, sans pour autant se retrouver dans de bonnes situations. La seule qu'il aurait pu concrétiser, il l'a manqué de manière inexplicable, alors qu'il était parfaitement servi par James, à cinq mètres du but (29e). Il a quelque peu bonifié sa copie en délivrant l'assist pour Quintero (70e).

Côte d'Ivoire :

  • Barry (4) : en première période, il n’a pas eu grand-chose à faire. S’il n’a pas de gros soucis en début de rencontre, il a été davantage sollicité en seconde. Sur les deux buts, il n’est pas fautif, mais peut mieux faire. Sur la tête de James, il touche le ballon mais sa main n’est pas assez ferme. Une prestation en demi-teinte pour le gardien de Lokeren.

  • Boka (3,5) : la latéral gauche de Stuttgart a eu de gros problèmes sur son côté en première période. Surtout en début de rencontre. Il a souffert de l’entente entre Cuadrado et Zuniga et de la vitesse imposée par ces deux joueurs. Souvent en retard, il a laissé beaucoup d’espaces sur son couloir gauche. Ayant mal démarré sa rencontre, il n’a pas pu se rattraper durant la partie, n’amenant jamais de gros danger, ni par ses débordements, ni par ses centres.

  • Bamba (5) : globalement, il s’en est bien sorti. Avec un seul attaquant de pointe en face de lui, il a réalisé une prestation pour le moins correcte. Sans être brillant, le central de Trabzonspor passé par le PSG n’a pas fait d’erreurs. Bien encadré par Didier Zokora, son partenaire de défense. Constant durant la rencontre, il a continué sur sa lancée, continuant à gagner des duels et à se placer intelligemment.

  • Zokora (5) : il a été l’homme de la défense des Éléphants en première période. A 33 ans, il a été l’auteur de nombreuses interventions (12e, 36e). Il a gagné la plupart de ses duels aériens. Ses 120 sélections ont amené de l’expérience et de la sérénité face une attaque de feu colombienne. En seconde mi-temps, il a commis plusieurs erreurs de relance et de placements dans le temps faible de son équipe. Le moment où la Colombie a inscrit ses deux buts.

  • Aurier (7) : comme à son habitude, celui qui avait été décisif face au Japon a inlassablement pris son couloir droit. S’il a eu quelques approximations dans ses centres, il a été l’un des hommes par qui arrivait le danger. Le Toulousain a bien failli tromper David Ospina sur une frappe à ras de terre aux abords de la surface (31e) une première fois, puis à la 68e minute. Encore de gros efforts et une bonne prestation.

-Tioté (4,5) : positionné devant la défense ivoirienne, Tioté avait la responsabilité de repousser les assauts adverses. Une tâche bien remplie de la part du joueur de Newcastle. En plus de cela, il a souvent dépassé ses fonctions en amenant le surnombre devant. Par ses montées, il a souvent amené le danger, à l’image de sa frappe en première période (24e). Malgré tout, il n'est pas parvenu à suivre le rythme lorsque le match s'est emballé après la pause. Quelques absences au milieu de terrain.

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  • Serey (3) : le partenaire de Tioté au milieu de terrain se voulait plus sobre, restant le plus souvent en retrait. Le milieu central du FC Bâle, en larmes durant les hymnes, a bien tenu. Malgré quelques défauts de placement sur les contre-attaques colombiennes, il a fait le travail. Également dangereux lors de ses rares montées (24e, 35e). Malheureusement, il a commis une grave erreur. Il est coupable d’une perte de balle qui a mené la Colombie au deuxième but (70e). Remplacé par Bolly (72e).

  • Gradel (5,5) : le Stéphanois était motivé. Celui qui était resté sur le banc pour le premier match face au Japon avait des choses à prouver. Et il a été virevoltant. Permutant avec Gervinho, il s’est montré, à droite comme à gauche. Malgré des déchets techniques et des décisions contestables par moments, il a multiplié les appels. Une bonne performance pour l’ailier des Éléphants. Remplacé par Kalou (67e).

  • Y. Touré (6) : le joueur de Manchester City a encore une fois porté les siens. L’un des meilleurs joueurs de Premier League était surveillé par ses adversaires. Depuis sa position de numéro 10, il a bien distribué de bons ballons. Notamment auteur d’un raid incroyable en première période, avec trois Colombiens éliminés, en vain. Au fil du match, il s’est peu à peu éteint, ne pouvant plus porter le ballon vers l’avant comme il a l’habitude de le faire outre-Manche.

  • Gervinho (7) : il a été dangereux du début à la fin. En prenant son couloir, en permutant avec Max-Alain Gradel, il a posé de nombreux problèmes à la Colombie. S’il a effectué quelques mauvais choix, il n’a jamais rechigné à provoquer le duel, à prendre le défenseur à défaut. Sur le but ivoirien, il est l’auteur d’un exploit personnel en effaçant deux défenseurs adverses d’une manière admirable (73e).

  • Bony (3) : l’attaquant de Swansea n’a pas montré grand-chose. Il a eu du mal à se positionner au sein du système de jeu offensif des Ivoiriens. Ses partenaires ne sont pas parvenus à le trouver. Seul au milieu de deux défenseurs centraux expérimentés, il a perdu ses duels. Sans grosse activité offensive, il n’a pas pesé sur l’attaque des Éléphants. Remplacé par Drogba (60e).

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