À lire CDM

Coupe du Monde 1994 : retour sur le tragique assassinat d’Andrés Escobar

Par Rodolphe Koller
3 min.
Colombie @Maxppp

Il y a vingt ans jour pour jour disparaissait Andrés Escobar, exécuté en pleine rue, jugé responsable de l'élimination de la Colombie de la Coupe du Monde 1994...

Mondial 1994. Le premier à se dérouler aux États-Unis, où le soccer ne jouit pas encore de la popularité qui poussait encore hier plusieurs dizaines de milliers d'Américains devant les écrans géants dressés un peu partout à travers le pays. Malgré l'absence de la France de cette phase finale suite à un drame national estampillé Kostadinov, la compétition reste dans la mémoire de nombreux observateurs comme l'une des plus réussies de l'histoire. Les stades sont pleins, 68 991 spectateurs de moyenne, un record, pour une affluence totale de 3 587 538 personnes réparties au fil des 52 rencontres, le spectacle est au rendez-vous, les buts également avec 2,7 réalisations par match : la fête est totale.

La suite après cette publicité

Mais cette édition 1994 a pourtant été le théâtre de l'un des drames les plus marquants de l'histoire du football. Au sortir d'une Copa América 93 aboutie et terminée à la troisième place, la Colombie aborde la compétition à la 17e place du classement FIFA ; au pays l'attente est énorme. L'époque est celle du célèbre «toque», ce jeu léché reconnaissable entre tous fait d'une succession de petites passes, mais aussi celle de René Higuita, qui inventerait quelques mois plus tard le célèbre coup du scorpion. C'est pourtant dans ce contexte nettement plus propice à l'exploit footballistique qu'à la vendetta aveugle que le défenseur colombien Andrés Escobar allait tragiquement perdre la vie.

À lire Les étonnantes conditions de détention de Robinho

Escobar assassiné de manière sordide

En cause, l'élimination des Cafeteros dès la phase de poules de la compétition, vécue comme une véritable catastrophe au pays. En 1994, seules 24 équipes prennent part au Mondial. Pour sortir de l'un des six groupes, il fallait alors terminer aux deux premières places, ou bien faire partie des meilleurs troisièmes. Battue 3-1 par la Roumanie dès son entrée en lice, la Colombie n'est donc pas encore dos au mur, mais doit en revanche serrer les rangs et obtenir un résultat face aux hôtes de la compétition, les États-Unis. Sauf qu'à la 34e minute de jeu, Andrés Escobar coupe dans sa surface un centre venu de la gauche et fait trembler ses propres filets : les Colombiens s'inclinent 2-1 et sont éliminés avant même le troisième match.

La désillusion est terrible, et l'irrationnel va alors faire une funeste entrée en scène. De retour au pays, le malheureux défenseur est sauvagement assassiné au sortir d'une discothèque de Medellin, sa ville natale. Les faits se déroulent le 2 juillet 1994, alors que l'émotion est à son paroxysme : pendant ce temps, les huitièmes de finale de la Coupe du Monde battent leur plein. Les détails sordides du meurtre, 12 balles tirées à bout portant en criant «gol» pour chacune d'elles, et les liens présumés de l'assassin avec le narcotrafic et les jeux de hasard, ayant perdu gros avec cette élimination, endeuillent et indignent bon nombre de Colombiens, dont près de 80 000 assisteront à l'enterrement d'Escobar. Quoi de mieux qu'une belle épopée de James Rodriguez et consorts au Brésil, 20 ans après, pour lui rendre le plus vibrant des hommages ?

Plus d'infos sur...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité