Espagne : qui pour assurer la relève ?

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Espagne Francisco Román Alarcón Suárez @Maxppp

L'Espagne et ses cadres historiques ont donc été éjectés du Mondial avant même les huitièmes de finale. Un échec retentissant qui pose la question du renouvellement de génération au sein d'une sélection qui a dominé la planète football durant six ans.

Encore trop marqués par la secousse qu'ils viennent de subir, certains piliers de la sélection espagnole n'avaient pas envie d'aborder le sujet à l'instar d'Iker Casillas. « Je ne pense pas que ce soit le jour pour parler d’un changement de génération. » Idem pour Sergio Ramos. « Je ne pense pas que ce soit la fin d’un cycle, je crois en mes coéquipiers. Vicente del Bosque mérite tout notre respect. Nous serons derrière lui quoiqu’il décide. » Pourtant, si le cas du sélectionneur ne devrait pas faire débat très longtemps (la fédération l'a prolongé jusqu'en 2016), quelques cadres de la Roja risquent bien de dire adieu à la Seleccion. À commencer par l'attaque.

La suite après cette publicité

« Le vestiaire était triste. Il n’y a pas d’excuse. On était fatigué en Pologne et en Afrique du Sud et on avait gagné. Mais il y a une grande génération qui arrive et on va revenir pour faire de grandes choses. » À 30 ans, Fernando Torres n'a visiblement pas l'intention de rendre son tablier rouge, mais El Niño n'est plus vraiment le sauveur de la nation comme il l'a été un soir de 2008 face à l'Allemagne. Transparent aussi bien au Brésil qu'avec Chelsea, l'ex-Rojiblanco a de fortes chances d'être poussé vers la sortie. À 32 ans, David Villa a, quant à lui, déjà annoncé qu'il se retirait de la scène internationale pour se consacrer à sa future aventure en MLS avec le New York City FC. Auteur de 58 buts en 96 sélections, El Guaje tire sa révérence avec le statut honorable de meilleur buteur de l'histoire de la Seleccion.

À lire Nouvelles rassurantes pour Carlos Tévez

Dans l'entrejeu, les cas de Xavi et de Xabi Alonso seront étudiés de près. Concernant le Blaugrana, l'issue ne semble plus faire aucun doute. À 34 ans et après 133 sélections, le maestro blaugrana ne rempilera pas d'autant que son départ du Barça vers un championnat qatari moins compétitif scelle son sort. À 32 ans et 113 sélections au compteur, le Madrilène Xabio Alonso se trouve dans une situation quasi similaire. Certes, ce dernier continuera d'évoluer au Real Madrid la saison prochaine, mais il serait surprenant que del Bosque en fasse l'un des piliers pour l'Euro 2016 en France alors qu'il approchera les 35 ans. Enfin, le cas le plus évoqué par les médias espagnols est celui d'Iker Casillas. À 33 ans, le capitaine de la Roja a soulevé tous les trophées majeurs avec le brassard de la Seleccion. Mais dernièrement, son statut de remplaçant de luxe au Real Madrid a considérablement réduit son temps de jeu. Un triste constat qui s'est peut-être répercuté sur ses piètres performances au Brésil. Emblème d'une Espagne qui a tout gagné, Casillas a peut-être fait la compétition de trop.

La suite après cette publicité

Un réservoir riche en talents

Un sacré coup de balai se profile donc à l'horizon de l'autre côté des Pyrénées, même si pour del Bosque, il n'y a pas encore péril en la demeure. « Lorsque quelque chose de négatif se passe dans une compétition aussi importante, il est évident que des conséquences s’en suivent. Je ne veux pas entrer dans ce genre d’analyses maintenant parce que nous avons du temps. Nous avons une fédération solide, qui n’est pas en décomposition. Nous avons le temps pour retrouver le meilleur du football espagnol et je m’inclus dedans. » Pourtant, le sélectionneur pourrait d'ores et déjà amorcer une forme de changement en offrant la possibilité à certains jeunes du groupe mondialiste de jouer le dernier match face à l'Australie. Ce sera peut-être le cas pour le portier de MU David De Gea (23 ans) ou du milieu de terrain de l'Atlético Madrid Koke (22 ans), tout deux cités comme les remplaçants à venir de Casillas et de Xavi.

Une fois la Coupe du Monde terminée, del Bosque aura toutefois le privilège de pouvoir piocher de nouveaux hommes dans un réservoir rempli de jeunes talents, notamment ceux qui ont remporté l'Euro Espoirs en 2013. Des promesses qui ont pour nom Marc Bartra (23 ans, FC Barcelone), Iñigo Martinez (23 ans, Real Sociedad), Nacho (24 ans, Real Madrid) ou Alberto Moreno (21 ans, FC Séville) pour la défense. Iker Muniain (21 ans, Athletic Bilbao), Asier Illaramendi (23 ans, Real Madrid) au milieu. Enfin Rodrigo (23 ans, Benfica), Cristian Tello (22 ans, FC Barcelone) ou Alvaro Morata (21 ans, Real Madrid) pour l'attaque. Mais ce n'est pas tout. A cette liste, peuvent se rajouter les non sélectionnés mais prometteurs Ander Iturraspe (25 ans, Athletic Bilbao), Ander Herrera (24 ans, Athletic Bilbao), Jesé (21 ans, Real Madrid) ou Gerard Deulofeu (20 ans , FC Barcelone), ainsi que les recalés du Mondial : Isco (22 ans, Real Madrid) et Daniel Carvajal (22 ans, Real Madrid). Tout ça sans oublier le Bavarois Thiago Alcantara (23 ans, Bayern Munich) qui aurait pu être de l'aventure brésilienne si une blessure au genou n'avait pas ruiné ses plans. Vous l'aurez compris, une belle page de l'histoire du football espagnol s'est tournée hier soir au Maracana, mais la Roja a déjà de nombreux auteurs prêts à poursuivre l'écriture de ce beau roman.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité